A l'occasion de la journée du Chahid relative au 18 février, l'association culturelle «‹Safia Kettou» a, en étroite collaboration avec l'APC de Aïn-Sefra, présenté et débattu le film documentaire historique «Les balles du 14 juillet 1953» réalisé par le cinéaste Daniel Kupferstein sur les chouhada tués rappelons-le, par balle à la place de la Nation à Paris, lors de la célébration de la fête du 14 juillet 1953. C'est un film historique qui vient d'être réalisé donc, par ce cinéaste français, qui a séjourné en Algérie et en France là où les faits se sont déroulés, il a rencontré les familles des 6 martyrs algériens, il a recueilli les témoignages des familles et des proches des disparus et des blessés lors de ces émeutes, des historiens, des archives etc. Ce jour-là, un drame terrible, un vrai carnage, au moment où Paris célébrait la fête nationale dans une saine ambiance populaire et dans la joie traditionnelle, de sanglantes échauffourées se sont produites place de la Nation. 2 000 Nord-Africains défilant devant l'état-major communiste à la place de la Nation déclenchent une échauffourée. Pour se dégager, le service d'ordre a fait usage de ses armes. Sinistre bilan : sept personnes (six Algériens et un Français) ont été tuées et 126 autres, dont plusieurs gravement atteintes, ont été transportées à la hâte dans les hôpitaux. Les six chahids algériens sont : Daoui Larbi 29 ans de Aïn-Sefra, Ameur Tabjadit 26 ans de Tifna (G.Kabylie), Mouhoub Illoul 20 ans d'Amizour (Béjaïa), Tahar Madjène 26 ans de Chréa (Kabylie), Abdallah Bacha 25 ans de Tazmalt (Kabylie), Abdelkader Draris 31 ans de Nédroma. M. Kupferstein, qui a séjourné dans ces régions à la fin du mois d'août 2012, a recueilli toutes les informations nécessaires des familles des défunts, frères, cousins et les militants PPA d'alors, et s'est rendu sur les tombes des chouhada. Cette histoire est quasiment inconnue en France comme en Algérie. «Le film documentaire réalisé sur ce véritable carnage, a indiqué dernièrement le cinéaste, a été projeté à travers plusieurs villes en France, notamment, à Besançon, Paris 14e, Paris 15e et au Centre culturel algérien comme nous espérons sa diffusion également sur les TV algériennes. Cette histoire est quasiment inconnue. Pratiquement, personne n'est au courant de son existence. Comme si une page d'histoire avait été déchirée et mise à la poubelle, en France comme en Algérie. Ce film est l'histoire d'une longue enquête contre l'amnésie. Enquête au jour le jour, pour retrouver des témoins, pour faire parler les historiens, pour reprendre les informations dans les journaux de l'époque, dans les archives et autres centres de documentation afin de reconstituer au mieux le déroulement de ce drame mais aussi pour comprendre comment «ce mensonge d'Etat a si bien fonctionné. Avant que les derniers témoins ne disparaissent, il est temps que l'histoire de ce massacre sorte de l'oubli», a encore indiqué le réalisateur. Espérons que de notre côté, ce film historique de 90 mn sera présenté au public algérien à l'occasion des festivités marquant les fêtes nationales. Ce que demandent leurs familles aussi, c'est le statut de chahid et la reconnaissance de l'Etat en leur offrant le mérite, la baptisation d'édifices en leur nom, car ce sont des martyrs de la nation... algérienne, morts le drapeau algérien à la main.