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CE MONDE QUI BOUGE
Bruxelles, quand deux générations d'islamistes se croisent
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 03 - 2016

La capitale belge a une histoire ancienne avec les islamistes. Dans les années 1990, elle a été à la fois une base de repli, de planque, de transit notamment pour les membres des réseaux du Groupe islamique armé (GIA). Et sans doute pour d'autres activistes islamistes. C'est à Bruxelles qu'Ali Touchent, tué en mai 1997 à Alger, s'était installé pour préparer la vague d'attentats qui allait ensanglanter Paris durant l'été 1995. C'est dans la capitale belge qu'il a rencontré le Français d'origine algérienne Safé Bourada, chef du réseau du GIA de Chasse-sur-Rhône, l'homme qui a assuré la logistique à Boualem Bensaïd et Aït Belkacem, venus spécialement d'Alger via la Turquie et l'Italie pour commettre les attentats de la station RER Saint-Michel à Paris(1). C'est aussi à Bruxelles que se planquait l'un des organisateurs des attentats du métro parisien, le Français d'origine algérienne Farid Melouk avant son arrestation rocambolesque en mars 1998.
Dans la capitale belge toujours, la galaxie du GIA, avant de se transformer en GSPC (Groupe salafiste pour le combat et la prédication), comptait de nombreux «militants» d'origines diverses. Parmi eux, le Tunisien Tarek Maaroufi, soupçonné d'avoir fourni les faux documents ayant permis aux deux terroristes marocains Kacem Bakkali et Karim Touzani de se rendre en Afghanistan et d'assassiner Shah Massoud le 9 septembre 2001, deux jours avant les attentats du World Trade Center. Condamné en 1995 à trois ans de prison avec sursis pour appartenance au GIA, avant d'être déchu de la nationalité belge, Tarek Maaroufi a regagné la Tunisie en mars 2012 où il a vite repris du service. Lors de ce procès de 1995, ont été condamnés deux Marocains, les frères Ali et Youcef Al-Marja, mais aussi Ahmed Zaoui, membre de la direction de l'ex-Front islamique du salut (FIS), suspecté d'être le chef du GIA en Europe. Condamné à quatre ans de prison avec sursis, Zaoui s'est «enfui» vers la Suisse avant d'atterrir en 2002 en Nouvelle-Zélande.
Quant à Farid Melouk, libéré en 2009, après avoir purgé une peine de neuf ans de prison, il a repris du «service» selon l'ex-juge antiterroriste Marc Trévidic et effectué plusieurs fois le voyage à Bruxelles. Et ce, avant que les policiers français ne retrouvent sa trace à la suite des attentats du 13 novembre dernier à Paris. En effet, sur le téléphone portable de la Franco-Marocaine Hasna Aït Boulahcen tuée à Saint-Denis (région parisienne), les policiers découvrent une photo prise en Syrie. Publiée par le site Médiapart, elle le montre aux côtés d'Abdelhamid Abaaoud, cousin de Hasna et chef du commando auteur du carnage perpétré au Bataclan à Paris. Melouk figure également sur des photos aux côtés de Djamel Beghal, un ancien du GIA aujourd'hui en résidence surveillée en France, et de Cherif Kouachi, l'un des deux frères auteurs du carnage de Charlie Hebdo.
Les exemples ci-dessus révèlent ainsi l'existence de filières islamistes anciennes, que l'on croyait démantelées, où se croisent deux générations de terroristes, celle des années 90 qui ne s'est pas repentie, et la nouvelle, plus jeune, ayant grandi dans son ombre, aujourd'hui membre de Daesh. Molenbeek, ce quartier de Bruxelles présenté comme une plaque tournante des réseaux islamistes où, pas plus tard que mardi dernier, onze recruteurs de Daesh ont été arrêtés, est certainement cet arbre qui cache la forêt islamiste. Quand on sait, par exemple, que la Grande Mosquée de Bruxelles a été financée par l'Arabie Saoudite, la gestion en ayant été confiée aux Saoudiens pour 99 ans, et que le Centre islamique et culturel de Belgique (CICB) également fondé par les Saoudiens et présidé par l'ambassadeur d'Arabie Saoudite, est en fait le siège européen de la Ligue islamique mondiale, ONG panislamiste basée à La Mecque, créée en 1962 pour contrer les idées progressistes, il ne faut pas s'étonner des progrès du salafisme wahabbite en Belgique et ailleurs en Europe.
En effet, gravitent autour de ces deux institutions une série de pseudo-centres «culturels», une université islamique et une nuée d'organisations et de groupuscules islamistes radicaux comme le groupe «Sharia4Belgium» qui a organisé des manifestations dans la capitale belge appelant à transformer la Belgique en... Etat islamique !
Terminons sur un point. Après les tueries de Paris en janvier et novembre 2015, puis les attentats de Bruxelles, avec en toile de fond, les tueries au quotidien en Syrie, en Libye et les menaces pesant sur la Tunisie et l'Algérie, les tenants du «qui-tue-qui ?» me semblent bien silencieux. Que deviennent-ils ? On ne les entend plus, alors qu'on s'attendait à ce qu'ils imputent cette vague d'attentats à une manipulation fomentée par les services syriens, voire, pourquoi pas, par le FSB russe. Les temps changent...
H. Z.
(1) Hassane Zerrouky. La Nébuleuse islamique. Editions-1 (Calmann-Levy).


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