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CHRONIQUE DES TEMPS SORDIDES
Ton pays, le Zaccar... Par Ma�mar FARAH [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 06 - 2005

�Enfant du Zaccar, dans cette Miliana o� je passais par la maison natale d'Ali la Pointe pour regagner mon �cole, enfant du Zaccar j'y ai vu des Marocains l'arpenter � la lumi�re d'une lampe incertaine, ouvriers mineurs charg�s d'extraire le minerai au p�ril de leur vie, des hommes au regard digne des fils du Rif. Ils ont peupl� mon enfance, ces Marocains gueules noires…�
Mohamed Benchicou
(Qassaman)
Quand vient le mois de juin, mes pens�es s'�vadent et bourlinguent, malgr� moi, � travers l'oc�an infini du temps, port�es par les vagues de la m�moire et le vent des souvenirs. Toutes voiles dehors, elles s'en vont, par mers d�mont�es, � la recherche de la terre ferme, vers ces lieux qui ont marqu� ma carri�re de reporter. Mais, quand elles se posent enfin sur les hauteurs du Zaccar, dans la qui�tude de ces �tendues ombrag�es et c�lin�es par un doux z�phyr, tout pr�s de A�n- N'sour, elles ravivent la flamme d'un autre amour, oubli� dans les sentiers abrupts qui traversent le royaume du cerisier. Ah, il faut les voir ces cerisiers au printemps, habill�s de fleurs aux couleurs tendres sous le ciel outrageusement bleu du Zaccar ! Au d�tour d'une piste rasant un charmant ruisseau o� coule l'eau la plus limpide du monde, on tombe net devant un spectacle enivrant : une demeure enti�rement cach�e sous la v�g�tation en folie qui coule comme une cascade herbeuse mouchet�e de fleurs mauves ou roses, un moulin abandonn� qui r�siste vaillamment au temps, une clairi�re enfouie au plus profond de la for�t o� l'herbe grasse et abondante accueille quelques vaches dodues… Qui ne conna�t pas ces pentes verdoyantes donnant sur le vertigineux spectacle de la vall�e s'�talant � l'infini, qui n'est pas mont� plus haut que Miliana, pour aller, jusqu'au sommet du Zaccar, entendre le vent de la mer souffler sur l'autre versant, juste en face de Cherchell, ne peut pas savoir de quoi je parle. L�, loin de la modernit� et de ses rites, on oublie la tr�pidante et routini�re vie des centres urbains et leur stress pour se laisser aller � l'�vasion sous les ch�nes, les pins et les merisiers, dans cette folle v�g�tation faite de bruy�res, de gen�ts et d'arbousiers C'est un monde � part, emmaillot� de lierre, riche de tant d'esp�ces v�g�tales bien vivantes, bien prosp�res, nourries par la s�ve nourrici�re de la terre g�n�reuse du Zaccar. On est happ� par les ch�vrefeuilles, les houx, les cl�matites et les salsepareilles. Et si l'on pousse plus bas, on tombera net sur la mine du Zaccar et ses profondes galeries, t�moignage vivant de la formidable �pop�e de l'�mir Abdelkader qui exploita ce gisement pour alimenter sa fonderie, infrastructure qui l'aide � d�velopper une industrie d'armement nationale. En fait, Miliana est truff�e de symboles historiques et il ne serait pas superflu de faire un petit retour en arri�re pour bien comprendre l'importance strat�gique de cette cit� implant�e au cœur de la montagne. Cette ville existait bien avant l'arriv�e des Romains. Cit� berb�re connue, elle fut longtemps consid�r�e comme l'h�riti�re de l'antique Malliana. La ressemblance frappante entre les deux noms a pouss� de nombreux chercheurs � privil�gier cette piste. N�anmoins, les d�couvertes arch�ologiques ont fini par �tablir que la vraie Malliana est l'actuelle Khemis-Miliana, situ�e plus bas. D'ailleurs, et jusqu'� ces tout derniers jours, l'antique Malliana continue de livrer ses secrets � ceux qui veulent bien se donner la peine de les �tudier. Ainsi, notre confr�re El Watan rapportait r�cemment qu'une pelleteuse du chantier de l'OPGI situ� en face de la cit� Emir-Abdelkader de Khemis-Miliana avait mis � nu �des ossements humains, une jarre r�duite en morceaux par les machines et une pi�ce de monnaie portant une effigie entour�e d'une inscription ancienne�. En r�alit�, et m�me si Miliana n'est pas Malliana, son histoire mouvement�e t�moigne de la longue et s�culaire r�sistance de ses habitants — berb�res — � toutes les occupations, et elles furent nombreuses. En r�alit�, elle �tait connue sous le nom de Zuccabar Miliana, ville occup�e par Th�odose, futur empereur de Byzance. Apr�s l'effondrement de l'empire romain, Miliana changea vingt fois d'occupants. Cette cit�, de par sa situation strat�gique, �tait convoit�e par les arm�es envahissantes qui voulaient en faire leur base sur les hauteurs du mont Zaccar, � mi-chemin entre la M�diterran�e et les plaines du Cheliff. Elle fut assi�g�e plusieurs fois et, � chaque fois, elle r�sista vaillamment � ses envahisseurs. Le si�ge le plus c�l�bre reste celui install� par le fr�re du roi de Castille, Alphonse X qui, en 1261 et avec l'aide de l'�mir Bouhafs, s'empara de la ville apr�s un h�ro�que combat livr� par ses habitants. Occup�e par les Turcs en 1516, Miliana passait entre les mains de l'�mir Abdelkader en 1834 et ne fut occup�e par les Fran�ais qu'en 1840. Pour ne pas faillir � la tradition, et parce que l'appel du devoir �tait le plus fort, Miliana livra des colonnes de martyrs � la longue lutte de lib�ration du peuple alg�rien, lutte qui ne s'arr�tera jamais, jusqu'� l'aube du premier novembre 1954 qui annon�ait la fin de la longue nuit coloniale. Nourri aux sources de l'h�ro�sme ancestral qui a fait lever les fiers et farouches Berb�res des monts du Zaccar contre les envahisseurs de toutes esp�ces, ce combat est racont� par chaque pierre, chaque arbre, chaque ruisseau, chaque prairie et chaque rempart de la fi�re et alti�re Miliana. Voici la sentence d'un officier sup�rieur de l'arm�e coloniale, De Castellane, "De tous les points que nous avons occup�s en Alg�rie, Miliana est peut-�tre la ville o� nos soldats ont eu � supporter les plus rudes �preuves". Ce que j'aime dans Miliana, la ville o� il fait bon vivre, c'est ce long boulevard bord� de platanes, immortalis� par le cin�aste Bouamari dans son film l'H�ritage, qui descend vers la placette dominant Khemis-Miliana et la vaste plaine qui l'entoure, avec une vue splendide que l'on ne se lasse pas d'admirer. L�, � l'ombre des arbres centenaires qui prot�gent du soleil agressif de la montagne, les retrait�s passent leur temps � papoter et � tuer le temps, en attendant d'aller savourer l'un de ces plats locaux savamment pr�par�s par les belles Milianaises dont on dit qu'elles sont aussi de tr�s bonnes cuisini�res. Ensuite, ils feront honneur � un rite que l'on ne saurait en aucun cas transgresser : la sieste, dans la p�nombre des vieilles demeures traditionnelles, havres de fra�cheur incomparables derri�re les volets clos. Ensuite, ils reprendront leurs promenades jusqu'� la tomb�e de la nuit, pr�f�rant les terrasses des nombreux caf�s pour continuer � bavarder et � refaire le monde, � parler peut-�tre de la panth�re qui peuplait les monts du Zaccar � la fin du si�cle dernier ou de la zorna, genre musical qui a conquis ses lettres de noblesse ici, gr�ce � Boualem Titiche et Mohamed Brazi de Miliana qui furent les �l�ves du cheikh Medjeber. Et lorsqu'ils �voquent la lutte de Lib�ration, ils ne peuvent s'emp�cher d'avoir une pens�e �mue pour le fondateur des Scouts musulmans, Mohamed Bouras, fils de cette ville qui a tant donn� au combat s�culaire du peuple alg�rien pour la libert� et la dignit�. Une fois, j'�tais mont� jusqu'au motel de Ain-N'sour, en compagnie de la journaliste Mechentel, du reporter photographe Sa�d Gatt et d'un chauffeur du journal Horizons. C'�tait une journ�e de neige persistante qui avait rendu la montagne aussi lactescente qu'un immense iceberg ! La voiture avait du mal � avancer � travers cette route � la limite de la praticabilit�. Apr�s un parcours �prouvant o� les arr�ts furent nombreux, l'automobile stoppa net, refusant d'avancer car ses roues �taient d�vor�es par la neige. Heureusement qu'on n'�tait plus tr�s loin de l'h�tel, une belle b�tisse fouett�e par les vents des cimes. A l'int�rieur, une grande chemin�e nous attendait pour nous faire oublier les durs moments du voyage. La nuit, apr�s un repas bien chaud parachev� par une tisane apaisante, nous nous retir�mes dans nos chambres pour m�diter les p�rip�ties de cette journ�e bien remplie. Dehors, la neige tombait sans arr�t et ses flocons venaient nous saluer derri�re les vitres, comme pour nous signifier qu'il ne serait pas possible de partir le lendemain. Ni le surlendemain d'ailleurs. Nous �tions leurs prisonniers. Mais qu'elle �tait belle cette prison plant�e tout � fait en haut du Zaccar, l� o� les hommes ont le cœur si chaleureux qu'il donne aux hivers des airs de printemps. Dans ton cœur aussi, Mohamed Benchicou, le printemps est toujours vivant, comme ta montagne, comme l'Alg�rie de ceux qui luttent pour que Novembre ne soit pas vol�, afin de faire reculer les funestes projets d'appauvrissement du peuple et du retour des colons sous un nouveau visage. Regarde vers la montagne, � l'ouest d'El- Harrach. Elle t'attend. Nous y retournerons, pour passer encore une fois devant la maison natale d'Ali la Pointe, juste pour lui dire �merci�, au nom de ceux qui n'ont pas baiss� les bras, au nom de tous les braves…
M. F.
P. S. 1 : Cette chronique a �t� inspir�e par une lectrice qui m'a pri� de corriger une petite erreur. Mohamed Benchicou est de Miliana, pas de Khemis-Miliana. O� est-ce que j'avais la t�te ? Mais, ce n'est pas bien important ! L�-haut, sur les monts du Zaccar, on regarde souvent vers Khemis et quand est dans la vall�e, on est sans cesse attir� par Miliana. Je connais bien les deux villes pour savoir que l'altitude ne change rien � la bravoure et l'honneur des femmes et des hommes d'en haut et d'en bas. Tous sont les fils de l'indomptable Zaccar…

P. S. 2 : R�action de Djamel � l'article �Gauche alg�rienne, o� es-tu ?� �Cet article m'a fait chaud au cœur… J'esp�re que ce genre d'�crits poussera les personnes de gauche � r�fl�chir et � tenter de se retrouver pour agir ensemble (…)� en vue de cr�er �un r�seau qui pourrait devenir incontournable dans les luttes pour la d�fense des droits vitaux de ceux qui travaillent et qui produisent les richesses dont toute la soci�t� jouit...�


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