Le Bureau international du travail (BIT), agence sp�cialis�e des Nations unies dont le si�ge est � Gen�ve, a lanc� en 2001 une campagne en faveur de la s�curit� sociale pour tous. Cette campagne s'ach�ve en 2006. Nous publions ci-dessous les grandes lignes de l'argumentaire d�velopp� par le BIT. L'Alg�rie ferait bien de s'en inspirer. Tout le monde a besoin de la s�curit� sociale, quel que soit le type de la soci�t� dans laquelle on vit. Les enfants ont besoin de l'appui financier de la soci�t� pour aider leurs familles � faire face aux frais d'�ducation et de soins de sant�. Les travailleurs ont besoin d'une protection contre le risque d'une perte de revenus en cas d'incapacit� de travail. Ce soutien peut �tre apport� pendant des p�riodes courtes, en cas de ch�mage, de maladie ou de maternit�, ou pendant des p�riodes plus longues en cas d'invalidit� ou d'accident du travail. Les employeurs et les entreprises ont besoin de la s�curit� sociale pour pouvoir disposer d'une main-d'œuvre productive. Les retrait�s ont besoin d'une s�curit� du revenu pour jouir pleinement d'une retraite satisfaisante. La collectivit� tout enti�re a besoin de la s�curit� sociale pour stabiliser les relations du travail. La s�curit� sociale permet de g�n�rer une attitude positive face aux changements structurels et techniques et face aux d�fis de la mondialisation et de ses avantages potentiels. Mais pour satisfaire ces besoins, la plupart des pays doivent s'engager sur la voie du d�veloppement progressif d'une s�curit� sociale ad�quate. Cela est particuli�rement le cas dans les pays en d�veloppement o� les besoins sont les plus pressants et o� la majorit� de la population active est contrainte de travailler dans l'�conomie informelle. En 2001, lors de la Conf�rence internationale du travail, les gouvernements et les organisations d'employeurs et de travailleurs sont parvenus � un nouveau consensus sur la s�curit� sociale. Ils se sont accord�s sur le fait que la s�curit� sociale est un instrument essentiel pour lutter contre la pauvret� et promouvoir le d�veloppement social et �conomique. Si elle est bien g�r�e, elle favorise la productivit� en assurant des soins de sant�, une s�curit� du revenu et des services sociaux et elle constitue un compl�ment indispensable � la mondialisation et aux politiques d'ajustement structurel. La Conf�rence internationale du travail a estim� qu'il convenait de donner la priorit� absolue � la conception "de politiques et d'initiatives propres � faire b�n�ficier de la s�curit� sociale ceux qui ne sont pas couverts par les syst�mes en vigueur". Valeurs de solidarit� et d'universalit� Elle a en cons�quence demand� � l'Organisation internationale du travail de lancer une campagne mondiale sur la s�curit� sociale et la couverture pour tous. La premi�re phase de la campagne durera cinq ans et s'ach�vera fin 2006. L'objectif pendant cette p�riode est de faire en sorte que, dans le plus grand nombre de pays possible, l'extension de la s�curit� sociale soit plac�e au premier rang des priorit�s et de soutenir les d�cideurs nationaux et internationaux dans l'�laboration de strat�gies visant � �tendre la couverture. Ces strat�gies devraient s'inspirer de valeurs telles que la solidarit� et l'universalit�, et mettre en œuvre des moyens �conomiquement efficaces d'extension de la s�curit� sociale. Il existe un large �ventail de politiques et d'institutions pouvant �tre utilis�es pour atteindre l'objectif de la s�curit� sociale pour tous. Le point de d�part d'une telle strat�gie est un diagnostic exhaustif des besoins des populations en mati�re de s�curit� sociale et un recensement des diff�rents acteurs et institutions concern�s. Les r�gimes l�gaux de s�curit� sociale peuvent �tendre les prestations en vigueur ou des prestations modifi�es � des groupes auparavant exclus ou � des risques non couverts. Ils peuvent renforcer leur efficacit� en am�liorant leur gouvernance et leur structure. De nouveaux r�gimes peuvent �galement �tre cr��s. Il est essentiel d'encourager et de soutenir le d�veloppement de r�gimes de s�curit� sociale d�centralis�s et innovants de mani�re � assurer une protection � travers des solidarit�s de type communautaire ou de groupe. Enfin, il est fondamental que tous les acteurs et les institutions travaillent ensemble � l'int�rieur d'un cadre politique national afin que des liens durables soient �tablis entre les r�gimes qui couvrent diff�rentes populations. Priorit� doit �tre donn�e � la recherche de moyens de fournir une couverture appropri�e et efficace aux travailleurs de l'�conomie informelle et � leur famille. Les objectifs de la campagne mondiale ne pourront �tre pleinement atteints que dans le cadre de partenariat avec les institutions et d�cideurs politiques nationaux, les organisations d'employeurs et de travailleurs, les principaux acteurs de diff�rents groupes de la soci�t� civile et en collaboration avec les autres organisations internationales et les agences de d�veloppement.