En parcourant ces vieux billets parus dans le Soir sous le titre g�n�rique �Petit Format��, je me suis rendu compte que le temps est pass� tr�s vite, mais sans apporter des r�ponses � nos interrogations. Relisez-les. Ils ont �t� �crits en 1998. Z�roual �tait pr�sident de la R�publique et Ouyahia, chef du gouvernement� Hymne au berger de Mdixi Qui va te pleurer, jeune berger des monts de Mdixi (Mascara) �gorg� par les hordes sauvages un mercredi de novembre, � une heure o� des m�mes de ton �ge sont dans les lyc�es ? Qui va pleurer tes 17 ann�es, berger de Mdixi, et qui va se rappeler de toi lorsque le printemps rev�tira tes collines de mille teintes, ce printemps que tu ne verras pas ? Tu es parti dans le silence glacial des cimes. Cela ne fera pas beaucoup de peine � ceux qui nous gouvernent. Ils ont d�j� tu� en toi tout espoir d'une vie digne, toute ambition d'une �ducation moderne, tout r�ve d'un d�veloppement social acceptable, toute aspiration � une promotion culturelle ; en bref, ils ont tu� ta jeunesse avant que la lame froide des autres ne vienne te d�livrer d'une existence maussade� Bergers des altitudes, �mes fr�les et sensibles qui avez pour compagnons des b�tes plus indulgentes que les hommes, nous vous aimons ! Mais nous n'aimons pas ceux qui volent votre jeunesse et se pavanent dans le faste abusif des nouveaux riches ! Parce que vous, votre tr�sor est au meilleur endroit : il est dans vos c�urs !
R�volution ou fonds de commerce ? En suivant les d�bats � l'APN, on apprend que plus de 15 000 personnes attendent la r�gularisation de leurs dossiers de moudjahidine. Nous sommes en 1998 et la guerre de Lib�ration s'est termin�e en 1962, c'est-�-dire il y a 36 ans ! O� �taient ces candidats au titre de moudjahid ? A ce rythme, et en respectant les taux respectifs de croissance du peuple alg�rien et celui des moudjahidine, nous devrions �tre en l'an 2254 cent millions d'Alg�riens et cent cinquante millions de� moudjahidine, avec deux cent millions d'enfants de chouhada et pr�s d'un milliard d'enfants de moudjahidine ! Quant aux enfants du peuple, �a devrait �tre en principe une esp�ce en voie de disparition ! Un autre discours� Les noms qui circulent ces jours-ci en pr�vision des prochaines �lections pr�sidentielles sont significatifs quant au blocage du pouvoir et de la soci�t�, comme ils sont le symbole de la stagnation d'un pays. Sans porter de jugement de valeur sur leur action pass�e, ni sur leur comp�tence et leur int�grit�, il nous semble que les hommes dont on parle ne peuvent en aucun cas incarner cette ambition de renaissance que nous projetons dans ce pr�sident de l'an 2000 que nous voulons pour l'Alg�rie ! C'est comme si notre pays �tait inapte � engendrer des �lites post-ind�pendance qui auraient �t� en mesure de rassembler les r�gions, les g�n�rations et les opinions autour d'un id�al de progr�s, de justice et de renouveau, sans avoir � justifier de leur pass� d'anciens combattants de la guerre de Lib�ration. Pourtant, c'est d'un homme nouveau que nous avons besoin, un homme qui, fier du pass� de son peuple, mais sans f�tichisme, patriote, mais sans nationalisme �troit, saura comprendre la jeunesse de son pays et lui offrir de nouvelles raisons d'esp�rer pour que le visa touristique cesse d'�tre la seule alternative au ch�mage, � l'ennui et � la mis�re sexuelle; en bref, transformer la malvie en espoir et faire revenir le printemps sur nos contr�es� Longs m�trages Cela fait longtemps qu'on ne projette plus de films sur les �crans de la capitale. Aussi, c'est avec plaisir que nous vous proposons la liste des nouveaux longs m�trages sortis cette semaine : Zeroual : Un homme est pass� Bouteflika : La charge victorieuse Ahmed Taleb : La chanson du pass� Nahnah : L'homme par qui arrive le scandale Djaballah : Le cavaleur Hamrouch : Sept ans de r�flexion Benba�bech : Les disparus de Saint Agil Boukrouh : Les prairies de l'honneur Djelloul Khatib : Autant en emporte le vent A�t Ahmed : L'homme qui en savait trop Reda Malek : Le silence est d'or Louisa Hanoun : Ch�rie, nous avons �t� r�tr�cis Hachemi Cherif : G�n�ration rebelle Ouyahia : Tous les chemins m�nent � Rome Sidi Sa�d : L'homme qui n'a pas d'�toile Mokdad Sifi : Fini de rire Notre �Matin�, c'est notre �Soir� ! La chose pourrait �tre simple pour les initi�s, mais pour le commun des mortels, c'est une dr�le d'�quation ! Des titres de la presse sont suspendus. On sait pourquoi, ou plut�t on sait que deux quotidiens ont tellement �voqu� une affaire politique que l'on conna�t les milieux qui sont derri�re leur suspension. On sait, par ailleurs, que deux autres journaux, suspendus au d�part, puis miraculeusement rep�ch�s, sont devenus solidaires. On n'ignore pas que deux autres publications, qui n'ont rien � voir avec les quatre premi�res, ont d�cid� de s'arr�ter volontairement, par solidarit�. Enfin, on sait qu'un titre d'Oran s'est joint, lui aussi, au train de la contestation Deuxi�me �pisode : tous ces quotidiens reparaissent � tour de r�le, sauf un ! Si vous n'avez rien compris encore, sachez que Le Matin est toujours victime de cette m�me injustice qui a mobilis� les consciences aux quatre coins de l'Alg�rie. Et cela n'est pas juste parce que ce journal repr�sente, quelque part, le v�ritable enjeu de la bataille : �tre ou ne pas �tre ! Alors, nul n'a le droit de laisser tomber ce symbole de la libert� d'expression ! Sinon, votre victoire ressemblerait � une trahison ! M. F. P. S. : A Benchicou : s'il t'arrive de parcourir ce dernier billet, r�dig� lors de la grande crise de l'�t� 1998, qui avait frapp� la presse ind�pendante, tu sauras peut-�tre � mais tu le sais d�j� � que la solidarit� et les vrais hommes ne sont pas comme les modes passag�res. Ces m�mes hommes qui t'avaient ouvert, � toi et au d�funt Sa�d Mekbel, la page 24 de leur quotidien en 1991, pour prolonger la vie d'Alger R�publicain , mort avant terme ; ces hommes sont toujours � tes c�t�s. Tu es chaque jour dans notre Une et nos c�urs. On est ou on n'est pas : il n'y a qu'une seule vie, autant la vivre dans la dignit�. Et si nous perdons toutes nos batailles aujourd'hui, nos enfants pourront au moins �tre fiers de nous, demain.