Pendant qu�on inqui�te l�opinion mondiale avec le nucl�aire iranien et qu�entre deux incursions meurtri�res isra�liennes dans les territoires occup�s, Condoleezza Rice et Ehud Olmert cherchent des poux dans la t�te du pr�sident Mahmoud Abbas � qui il est reproch� de ne pas livrer une guerre d�finitive au Hamas, les colonies dites �sauvages� se multiplient en Cisjordanie. L�organisation isra�lienne, �Peace Now� (La Paix maintenant) en a recens� 468. Ses militants, qui d�noncent depuis des ann�es cette colonisation rampante, sont matraqu�s par la police isra�lienne � chaque fois qu�ils tentent de s�y opposer. Ces implantations sauvages s�ajoutent bien �videmment aux multiples colonies de peuplement � celles-l� officielles � implant�es dans les territoires palestiniens. Des appels d�offres sont lanc�s par le gouvernement isra�lien pour l�extension des colonies au moyen de la construction de nouveaux logements. Ils sont d�j� plus de 260 000 colons install�s sur les terres palestiniennes. Selon Peace Now, ce nombre est appel� � augmenter dans les ann�es � venir, gr�ce aux 3000 constructions en cours : le but �tant, � travers ce maillage de la Cisjordanie, de cr�er un fait accompli rendant impossible tout retour en arri�re. A l�exception de Peace Now, de Gush Shalom, autre mouvement isra�lien, soutenus par de nombreux intellectuels isra�liens, seules organisations � alerter l�opinion internationale sur ce qui se passe en Cisjordanie et Gaza, il faut bien admettre que les tergiversations isra�liennes, sur fond d�asphyxie financi�re, de divisions et d�affrontements inter-palestiniens, et de passivit� du monde arabe, risquent � la longue d�avoir raison des aspirations du peuple palestinien de vivre libre dans le cadre d�un Etat avec J�rusalem-Est pour capitale. Ce peuple, sans Etat, dont le sort ne semble soucier personne, se meurt, de mort lente. A Ghaza, qui �touffe sous le poids du nombre, les Palestiniens vivent dans une effroyable mis�re. A Bethl�em, coup� de J�rusalem et du reste de la Cisjordanie, les chr�tiens sont pouss�s vers l�exil, tandis qu�en sous-main, les services secrets isra�liens ont tent�, voil� plus d�une ann�e, de manipuler les islamistes qui voulaient �difier une mosqu�e face au lieu o� est n� le Christ, escomptant un affrontement inter-confessionnel. Ils n�ont pas r�ussi : les islamistes n�ont pas �t� suivis par le reste de la population palestinienne pas dupe des vis�es isra�liennes. L�Occident, si soucieux � d�fendre les minorit�s chr�tiennes ailleurs qu�en Palestine, se tait et se fait complice de ce g�nocide culturel. Pas plus qu�il n�a �lev� la voix quand les autorit�s isra�liennes ont entrepris des travaux sous la mosqu�e d�Al Aqsa et cherch� � pousser les Palestiniens aussi bien chr�tiens que musulmans � quitter la partie arabe de J�rusalem. Obnubil�s par un terrorisme palestinien ciblant des civils, un terrorisme de d�sespoir, terrorisme qu�ils exploitent � dessein, les politiques occidentaux ne trouvent rien d�autre que mettre la pression sur les Palestiniens pour qu�ils fassent plus de concessions envers Isra�l. Quand ils s�expriment sur cette crise, les Occidentaux font comme s�il s�agissait d�un conflit entre deux Etats, et non pas entre un Etat occupant, colonisateur et un peuple occup�, r�prim�. L�Autorit� palestinienne, � qui il est demand� d�emp�cher les actes �terroristes�, n�a d�autorit� que sur 3% du territoire palestinien. Plus encore, ces pays occidentaux si prompts � d�noncer le �terrorisme� palestinien, m�diatis� de mani�re spectaculaire, se r�fugient dans un silence complice quand des enfants palestiniens sont tu�s par balles au pr�texte que m�diatiser la mort de ces enfants alimente l�antis�mitisme. Pour conclure, je ne suis pas un fervent adepte de Jacques Chirac, mais il faut bien admettre que le jour o� il quittera ses fonctions, le risque est grand de ne plus voir de dirigeants en Europe et dans le monde occidental parler de la cause palestinienne comme il l�a fait.