Une d�l�gation de la ville de Belfort (France), conduite par M. Etienne Butzbach, adjoint au maire de cette municipalit�, a s�journ� durant deux jours dans la commune de Boumerd�s. Pris par ses engagements aupr�s de la candidate du PS aux �lections pr�sidentielles fran�aises, Mme S�gol�ne Royal, le maire de Belfort, M. Jean-Pierre Chev�nement, n�a pu effectuer lui-m�me le d�placement. Ce n�est que partie remise, a laiss� entendre M. Butzbach. Accompagn� par Etienne Thabouri et Amel Djaffar, respectivement directeur de la jeunesse et charg� de la coop�ration internationale au sein de la mairie de Belfort, l�adjoint de M. Chev�nement s�est d�plac� � Boumerd�s pour faire des propositions et, par cons�quent, faire avancer la coop�ration entre les deux collectivit�s. En effet, le pr�sident de l�APW de Boumerd�s, M. Behar Tahar, et ses adjoints au grand complet, le P/APC de la ville, M. Boukhalfa Mohamed, et tous ses vice-pr�sidents ont discut� avec l��lu de Belfort les termes de l�avant-projet d�une convention dite de partenariat entre les deux collectivit�s. Ce projet d�finit les secteurs des �changes entre les deux communes, les modalit�s de mise en pratique de cette coop�ration ainsi que celles des financements futurs des projets communs. Une fois le contenu arr�t�, cette convention sera probablement sign�e, selon M. Boukhalfa, en juin 2007, � Belfort. Les deux d�l�gations se sont mises d�accord pour la soumettre, par la suite, aux instances d�lib�rantes des deux municipalit�s pour approbation. Il reste pour la partie alg�rienne l�aval des pouvoirs publics. D�ores et d�j�, et dans l�interm�de, des actions ont �t� programm�es par les deux d�l�gations. Ainsi, une �quipe de la ville de Belfort sera envoy�e � Boumerd�s pour pr�parer un programme d��changes entre jeunes des deux localit�s, des techniciens seront envoy�s � Boumerd�s pour former des fonctionnaires sur la collecte et le traitement des d�chets, une expertise sur les probl�mes de l�urbanisme et l�environnement de Boumerd�s sera �labor�e par des experts fran�ais et, en dernier lieu, d�s septembre prochain, commenceront les premiers �changes entre jeunes des deux municipalit�s Ces actions agr�ent amplement les �lus de Boumerd�s. �L�exp�rience de Belfort nous int�resse au plus haut point dans la mesure o� elle nous aidera � am�liorer les prestations de notre commune � la population�, estime M. Boukhalfa. Incontestablement, M. Butz bach et ses accompagnateurs ont effectu� la travers�e de la M�diterran�e, porteurs non seulement de convictions sur une amiti� � refonder entre les populations des deux rives de la grande bleue, mais aussi et surtout ils �taient porteurs de projets pour construite, institutionnaliser et mettre � la port�e de citoyens cette amiti�. Dans les propos de M. Butzbach (voir entretien), �change est le mot qui revient souvent. Il appartient donc � nos repr�sentants d�identifier l�appel des amis de notre pays comme celui de M. Chev�nement pour aller � leur rencontre en faisant fi des avatars id�ologiques et politiques qui, de temps � autre, enveniment le climat francoalg�rien. Abachi L. L'ADJOINT AU MAIRE DE BELFORT, ETIENNE BUTZBACH, AU "SOIR D'ALGERIE" "Impliquer les populations dans nos relations partenariales" Le Soir d�Alg�rie : M. Butzbach, quel est le premier bilan qui vous vient � l�esprit de cette coop�ration entre les villes de Boumerd�s et Belfort ? M. Etienne Butzbach : Il est difficile de parler de bilan puisque c�est une coop�ration qui commence � peine. Je constate, par contre, qu�elle a �norm�ment progress� en moins d�un an parce que nous avions appris � nous conna�tre entre �lus et certains fonctionnaires des deux municipalit�s. Une d�l�gation d��lus de Boumerd�s, APC et APW qu�accompagnaient des fonctionnaires communaux, avait s�journ� en automne � Belfort. Ce n��tait pas une visite touristique. Elle avait visit� nos services et nous avions longuement �chang� nos points de vue. Au bout d�un an de travail, nous pouvons dire que nous pouvons produire un programme d�actions partag�es. Il me semble tr�s important de ne pas seulement partir, nous, de nos pr�suppos�s, au niveau belfortains, mais qu�on puisse v�ritablement avoir une coop�ration partenariale. Quels sont les grands axes de cette coop�ration projet�e ? Quatre axes principaux de travail sont envisag�s. Le premier concerne la coop�ration administrative, pas celle bureaucratique, mais plus efficiente pour le b�n�fice des populations. Nous avions identifi� un certain nombre de services � la population sur lesquels nous pourrions �changer nos savoir-faire, notamment l�informatisation de la gestion et de l��tat civil, la question des d�chets et de l�environnement, la question des voiries et de la circulation et les pratiques culturelles et de jeunesse. Il s�agit de renforcer les capacit�s de nos �lus et de nos fonctionnaires � pouvoir traiter ces questions. Second axe, ce sont les �changes humains. L� aussi, le partenariat ce n�est pas seulement entre responsables. C�est important que les habitants de Boumerd�s comme ceux de Belfort puissent se sentir impliqu�s. Nous devons, � cet effet, mettre en place des canaux et m�thodes pour promouvoir les �changes sur les plans culturel et sportif des jeunes et moins jeunes. Troisi�me volet, c�est la question de la formation. Comme vous le savez, l�universit� de Boumerd�s a sign� une convention avec l�universit� de Belfort Montb�liard pour une coop�ration renforc�e et des d��changes entre �tudiants et enseignants. Ces universit�s ont �galement des projets communs de recherche scientifique et nous souhaitons appuyer cette question de partenariat au niveau des universit�s, car c�est un investissement majeur pour l�avenir. Notre exp�rience dans les ann�es 1980 avec la ville de Skikda et celle de Mohammedia au Maroc dans le domaine des �changes scolaires nous permet d�inclure ce volet dans la coop�ration. Pr�cis�ment, quel est l�objectif de cet �change scolaire ? Il y a un double but. Il y a d�une part l�impact sur l�enfant lui-m�me : comment faire pour que des petits Belfortains soient des citoyens ouverts au monde et comment conna�tre le monde si on n�y va pas ? Je constate par ailleurs que l�un des probl�mes de l�incompr�hension entre une partie des populations fran�aise et alg�rienne d�coule du fait qu�une partie de la population fran�aise n�a qu�une vision caricaturale de l�Alg�rie. Fort heureusement, il y a une autre partie qui conna�t tr�s bien votre pays, nous partageons des populations communes et c�est l� o� r�side cette richesse entre nous. Je pense donc que la sensibilisation commence d�s le jeune �ge, le plus important, en effet, c�est qu�au-del� de l��l�ve, il y a les enseignants et surtout les familles � atteindre. Cet �change sera prolong�, n�cessairement, au niveau des familles. Dans ce domaine, les exp�riences avaient produit des r�sultats absolument extraordinaires. Le volet �conomique est donc le quatri�me axe de notre coop�ration. C�est une id�e qui m�est venue dans les ann�es 1980 lorsque la ville de Belfort �tait jumel�e � celle de Skikda. Je constate que votre pays poss�de des ressources touristiques fantastiques et il y a plusieurs aspects du tourisme. Il y a le tourisme de masse avec ses crit�res. Le tourisme durable nous int�resse. Au-del� du plaisir d��tre au bord de la mer, le plus important est la d�couverte des populations du pays de destination. Nous allons r�fl�chir ensemble pour monter des concepts de voyages touristiques en direction des familles. Nous pourrions mixer des pratiques touristiques classiques avec des prolongements intelligents et durables parce que respectueux du pays o� l�on va. Quelle est l�utilit� de la pr�sence de l�APW de Boumerd�s dans ce processus de coop�ration et quelle est la place du mouvement associatif ? Plusieurs raisons imposent la pr�sence de cette Assembl�e de wilaya. Premi�rement, ses comp�tences territoriales et administratives sont au m�me niveau que ceux de la commune de Belfort ; ce qui fait d�faut � l�APC de Boumerd�s. Deuxi�mement, nous tenons compte des institutions et des Etats qui peuvent nous prodiguer des encouragements et accorder des aides. De plus, ce processus pourrait �tre �largi � d�autres communes de cette wilaya de m�me que cela pourrait �ventuellement encourager des municipalit�s fran�aises � s�inscrire dans la d�marche. Nous y travaillons � ce propos. Je pense qu�il n�y a pas une fatalit� pour que l�administration soit exclusivement bureaucratique. Il y a des gens formidables dans les administrations alg�rienne et fran�aise. Il y a aussi la soci�t� civile avec sa synergie. Ce sera une grande erreur de faire jouer l�un contre l�autre. Comment sera financ�e cette coop�ration ? Sur le plan de la coop�ration administrative, c�est le temps de travail des fonctionnaires qui seront pris en charge. En la mati�re, nous ne ferons que valoriser nos propres moyens. Sur le second volet, � savoir les �changes scolaires, estudiantins et familiaux, les montages financiers triangulaires constituent la solution idoine. Concernant le volet �conomique dans le secteur du tourisme notamment, qui int�resserait les deux populations, les sources de financement se trouveront dans la logique de son d�veloppement. De m�me que des subventions des collectivit�s des Etats et �ventuellement de l�Union europ�enne sont souhait�es.
