Evidemment le PST a r�uni un congr�s extraordinaire pour �tudier la participation aux �lections l�gislatives. Les bases doctrinales de ce parti ne laissaient pas beaucoup de doute sur la r�ponse. Le PST appartient � un courant d�id�es qui pense, � juste raison, que la politique se fait avec la soci�t� r�elle, la soci�t� telle qu�elle est, avec sa structure de classe. Il pense �galement que tous les progr�s, y compris celui des id�es et des repr�sentations sociales, se construisent dans les luttes sociales. Pour Chawki Salhi, toute lutte sollicite ce parti et toute occasion est pr�cieuse pour faire conna�tre ses id�es et ses propositions. Pas forc�ment des propositions conformes au socialisme encore lointain mais des propositions de transitions qui permettent de clarifier la conscience des travailleurs et de les tirer des griffes de l�ali�nation qui consiste � enferrer les travailleurs dans une repr�sentation fausse du monde. Vous pensez bien que des �lections m�me pr�fabriqu�es, m�me frauduleuses, m�me pour d�signer une chambre d�enregistrement sont une aubaine, une occasion en or pour s�adresser aux travailleurs et aux citoyens et leur proposer une autre voie, d�autres solutions politiques que celles mises en �uvre actuellement. Pas de probl�me doctrinal pour le PST : L�nine avait d�j� appel� � voter pour les �lections � la Douma du tsar car elle offrait une tribune pour l�agitation politique. Le m�me L�nine avait appel� les militants de son parti � militer m�me dans les syndicats r�actionnaires pour �tablir des liens avec le plus grand nombre possible d�ouvriers et les arracher � l�influence des autres forces politiques. Je ne sais pas si Chawki a raison sur tout. Mais sur ce point pr�cis, il nous rappelle des v�rit�s �l�mentaires. Une force politique appelle au boycott quand elle a en main une alternative pour faire peser les choix et les opinions des citoyens : d�sob�issance civile, gr�ve g�n�rale, paralysie des institutions, etc. Et pour faire quelle politique ? Les arguments pour le boycott se r�sument � une position morale minimale : ne pas cautionner la fraude. Et � une hypoth�se discutable : le pouvoir est min� par ses �checs et ses affaires, il est m�r pour la chute. Dans les mains de qui ?