A quoi servent les augmentations des salaires si elles sont suivies, aussit�t mises en application, d�une flamb�e des prix quasi syst�matique ? C�est la question que se posent tous les consommateurs et en tout premier lieu les salari�s qui supportent le fardeau de la politique �conomique et sociale du pouvoir. Il y a, en effet, lieu de s�interroger quand 25 kg de semoule passent de 780 DA � 1 050, quand l�huile de table enregistre une augmentation de 35 � 45 DA les 5 litres, le paquet de caf� double son prix, les producteurs priv�s de lait en sachet, ne trouvant pas de mati�re premi�re, hors de prix para�t-il, sont sur le point de fermer attendant soit la r�vision du prix de vente au d�tail soit l�augmentation de la quotepart de r�gulation de l�Etat. Le lait frais de vache de production locale essentiellement priv�e a d�j� subi une forte augmentation de 5 DA le litre, les d�riv�s de ce produit connaissent une hausse allant de 2 DA pi�ce pour le yaourt � 10 DA pour le petit-lait et 25 DA pour le fromage, le riz de 5 � 10 DA, les p�tes alimentaires ne tarderont pas � suivre la semoule, la pomme de terre culmine � 60 DA le kg, les fruits, mis � part la past�que et le melon, au-dessus de 85 DA le kg. Et ce n�est pas fini, les sp�cialistes du commerce s�attendent � d�autres augmentations d�s la rentr�e sociale et surtout � l�occasion du mois de Ramadhan et de la nouvelle ann�e. Quand le lait, la semoule, la pomme de terre, produits de base par excellence, viennent � manquer ou subissent des hausses qui les mettent hors de port�e de l��crasante majorit� des foyers � faibles revenus, et ce, faute d�un encouragement suffisant de la production nationale, c�est toute la politique �conomique, plus particuli�rement la politique agricole, du pouvoir qui est en cause. Si au niveau du commerce, on explique la flamb�e par la lib�ration des prix et par les cons�quences directes des augmentations subies par les m�mes produits au niveau du march� mondial, l�UGTA, par la voix du responsable charg� des conflits, est alarm�e par ces hausses qui annihilent les augmentations de salaires obtenues dans le cadre de la tripartite et des conventions de branches et, par anticipation, celles attendues dans le cadre du statut de la Fonction publique et des statuts particuliers. Le m�contentement gronde au niveau de la base qui fait pression sur les instances syndicales pour se faire l��cho de la r�probation g�n�rale. Les syndicalistes ne s�attendaient certainement pas, en signant le pacte national �conomique et social, � �tre les dindons de la farce du partenariat avec le pouvoir, laisse entendre le charg� des conflits au niveau de l�union de wilaya UGTA, exprimant, par ailleurs, la plus grande d�ception de l�organisation locale devant le d�clin du tissu industriel de la wilaya. De son point de vue, la rentr�e sociale risque d��tre chaude et mouvement�e. On ne comprend pas, en effet, qu�un pays � vocation agricole, continue, 45 ans apr�s son ind�pendance, � d�pendre � ce point de l�importation pour les produits de large consommation. Est-ce que l�Alg�rien ne sait pas produire du bl�, de la pomme de terre, du lait et autres produits agricoles notamment en vue de r�duire sa d�pendance alimentaire vis-�-vis de l��tranger ? o� bien est-ce la politique du pouvoir qui organise, alimente et entretient ind�finiment cette d�pendance ? Ces questions se posent, certes, aux citoyens, acteurs �conomiques et davantage encore aux autorit�s du pays charg�es d�orienter et d�impulser l�investissement productif, de veiller � la satisfaction des besoins essentiels du march� interne.