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Une vir�e � Hambourg Par Arezki Metref [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 07 - 2008

D�s que j�ai lu le nom d�Altona sur une plaque signal�tique, je me suis demand� quelle r�miniscence il pouvait bien r�veiller. Mais oui, Altona, ses s�questr�s, Jean-Paul Sartre ! En fl�nant sur les berges de l�Elbe aux reflets gris, tout revient : Sartre n�a-t-il pas v�cu en Allemagne avant la guerre, peut-�tre m�me � Hambourg ? Il avait �tudi� un temps en Allemagne, mais plut�t � Berlin. Altona ? C�est ce quartier de Hambourg qui s��tale en une succession de boutiques du monde entier : restaurants italiens et turcs, phones box basan�s, grandes surfaces allemandes.
Ce qui lie les r�sidents entre eux, c�est le fait d�habiter un quartier populaire. L�histoire nous apprend que cet arrondissement de la grande ville portuaire allemande qui abrite de fameux chantiers navals appartenait, � sa fondation en 1535, au royaume du Danemark qui la perd � l�issue de la guerre germano- danoise de 1864, date � laquelle elle devient prussienne. En 1871, Altona se transforme en ville allemande. Ce n�est qu�en 1938 qu�elle fusionne avec Hambourg. Dans Les s�questr�s d�Altona,Sartre conte l'histoire d�une famille aristocratique allemande, les Von Gerlach. Les enfants, Leni et Werner, Johanna, la bru, attendent le p�re, entrepreneur et propri�taire de chantiers, pour un conseil de famille. Ils vont apprendre du m�me coup la grave maladie du p�re et le secret de Frantz, l�a�n�. Pourchass� par les nazis pendant la guerre comme d�serteur et par les antinazis comme collaborateur, Frantz est cach� dans les combles de la maison alors qu�on le croyait en fuite aux antipodes. Il enregistre le r�cit de sa vie en vue d�un hypoth�tique proc�s. Chemin faisant, les enfants d�couvrent aussi que Frantz a tortur�. Le p�re et le fils se retrouvent et, dans un geste commun, se suicident. En 1958, Sartre voulait �crire une pi�ce pour d�noncer la torture en Alg�rie mais, pour d�jouer la censure alors implacable sur le sujet, il a pris le d�tour de cette famille engonc�e dans sa rigidit� bismarckienne pour raconter l�histoire de l�Allemagne, celle du cr�puscule de ses dieux bourgeois. Dans une gargote turque, rue Repeerbahn, dans le quartier rouge de Hambourg, le serveur me demande, dans un allemand � peine meilleur que le mien, : �Vous �tes grec ?� Sur la vitrine, un drapeau noir sur lequel est grav�e une t�te de mort. C�est le fanion du F.C. Sankt Pauli, l'un des deux clubs de foot de la ville qui, selon un supporter, n�est pas terrible sur un terrain de sport o� il se maintient p�niblement en troisi�me division. Par contre, le club est une v�ritable institution dot�e d�un fan club politis� et du soutien d�Astra, une bi�re bon march� du cru hambourgeois et d�une image de branchitude. Selon le statut du club et le r�glement du stade, le F.C. St Pauli est un club sportif antifasciste et antiraciste. Il est pr�sid� par Corny Littmann, propri�taire et acteur d'un th��tre-cabaret (Schmidt Theater et Schmidts Tivoli) pr�s de Reeperbahn. Rue Grosse Freiheit, au 32, une fa�ade ne paye pas de mine. Une grille en fer et une �toile indique le mythique Star- Club o� les Beatles, qui �taient alors cinq et non pas quatre et ne s�appelaient pas encore les Beatles, ont jou� du 13 avril au 31 mai 1962. Le club a vu d�filer les plus grosses pointures du rock de l��poque, de Ray Charles � Gene Vincent en passant par Fats Domino, Little Richard ou Jimmy Hendrix� C�est � Hambourg que les gar�ons de Liverpool ont commenc� leur carri�re. Lorsqu�ils d�barquent en 1960, engag�s pour un contrat de deux mois � l�Indra-Club, un autre club de Sankt Pauli, ils sont compl�tement inconnus et leur r�pertoire tient en vingt minutes maximum. Le rock �tant alors interdit par le S�nat, on le jouait dans les bars � streep-tease, enfum�s, malfam�s, o� les marins venaient blanchir leur nuit en buvant des bi�res et en faisant le coup de poing. En deux ans de ce r�gime, ils se font une r�putation et bient�t un nom. C�est � Hambourg en tout cas que leur image de parfaits gendres a �t� liss�e. Lorsqu�ils jouaient au Star- Club, ils avaient encore ce look de rockers �pres. C�est Astrid Kirchherr, une jeune �tudiante hambourgeoise, copine du bassiste de l��poque, Stuart Sutcliffe, qui leur conseilla la coiffure de jeunes hommes sages et tout propres qui allait devenir la leur. Une �Beatles Platz� est en construction au croisement de la Grosse Freiheit et de la Reeperbahn pour rappeler leur passage � Hambourg. La nuit est maintenant en train de tomber. Les enseignes lumineuses de la Reeperbahn dansent comme autant d��tincelles qui annoncent le royaume de la nuit. De vieux marins d�op�rette accrochent les chalands pour les inviter � s'engouffrer dans les peep-shows qui se succ�dent � perte de vue. Partout sur le trottoir, pr�sences diaphanes, comme irr�elles, des jeunes femmes font du rentre-dedans dans l�accroche des passants. Elles sont pareillement moul�es dans des jean�s pr�s du corps, peroxyd�es jusqu�au blond caricatural, la poitrine avantageusement silicon�e et les l�vres botulis�es. Du Lehmitz, 22 Reeperbahn, le rythme lancinant du reggae d�verse dans la rue sa m�lancolique �nergie. Le zinc est en fer � cheval. Dans un coin, un groupe de rock su�dois sature la sono du miaulement des guitares �lectriques. Boost�s � l�Astra, la bi�re locale, les fans de musique font un triomphe au groupe en reprenant la plupart des airs. Ils finissent sur Sweet home Alabama de Lynyrd Skynyrd. Il est pr�s de minuit. La rue commence � peine � se r�veiller. Les gens de la nuit se pr�parent � parcourir ce chemin de solitude partag�e. Ce matin, le but est de rallier l�Hamburger Kunsthalle pour visiter la r�trospective Mark Rothko. L�option est de le faire � pied. Il faut quitter Altona, parcourir la Reeperbahn, capitale de la nuit, fan�e le matin, jusqu�au Stade du F.C. Sankt Pauli. Apr�s avoir long� l�interminable Millerntordamm, on aboutit � la rue Ludwig Erhard, Ludwig Erhard, ministre f�d�ral de l�Economie (1949 � 1963) puis chancelier f�d�ral (1963 � 1966), consid�r� comme le p�re du Wirtschaftswunder, le miracle �conomique allemand, de l�apr�s-guerre et de l��conomie sociale de march�. On entre dans la rue Willy Brandt, chancelier f�d�ral de 1969 � 1974. Son Ostpolitik, ouverture � l�Est, a ouvert une nouvelle phase des relations avec la R�publique d�mocratique allemande. Il est prix Nobel de la paix en 1971. On se souvient encore de son voyage � Varsovie o� il s�est agenouill� devant un m�morial dress� pour les victimes du nazisme. Place de la mairie. Le b�timent qui sert de Parlement au Land de Hambourg, style n�orenaissance, a �t� construit entre 1886 et 1897. Il s�enorgueillit de compter 647 pi�ces, soit 6 de plus que le Buckingham Palace de Londres. En laissant derri�re soi la Jungfernstieg, la rue des jeunes pucelles, c�ur de la ville, lieu c�l�bre de la ville hans�atique, on est en bordure de la Binnenalster, l�Alster Interieur, ce lac aussi grand qu�une mer. On voit d�ici la galerie. Il suffit juste de couper par la Brandsende, la rue de la Fin de l�Incendie, pour arriver � la Kunsthalle. Form�e de trois immeubles dont le dernier, construit en 1997, a la sobre �l�gance des constructions post-moderne, la Kunsthalle propose une r�trospective du peintre am�ricain Mark Rothko. Apr�s �tre pass� par l�expressionnisme abstrait puis par le surr�alisme, Rothko invente une nouvelle fa�on, m�ditative, de peindre. Il atteint dans sa maturit� une dimension spirituelle sensible. La r�trospective montre ce cheminement vers la sobri�t� en partant des Subway Painting, des toiles presque r�alistes du m�tro de New York, jusqu�� cette immense toile o� flotte un carr� noir, d�un noir flou, qui est comme le summum de la violence et de la trag�die. Hauptbahnnof, gare principale de Hambourg. Sur la place, des hauts parleurs diffusent de la musique classique � longueur de journ�e. Il y a dix ans, la place �tait pleine de junkies, ces jeunes drogu�s qui rendaient la travers�e de la place hautement p�rilleuse. La r�pression n�ayant pas donn� de r�sultat, on a d�cid� de les chasser � coups de� musique classique. La d�linquance a consid�rablement baiss� dans le quartier et les junkies, qui ne supportent pas cette musique, ont disparu.

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