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LE PAUVRE ET LE RICHE FR�QUENT� PAR
Hammam Melouane, ou la station thermale aux mille et une merveilles
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 08 - 2008

A y p�n�trer pour la premi�re fois, l�on est frapp�, d�embl�e, par la caducit� des lieux qui nous renvoient, au vu des b�tisses ancestrales, � ces ann�es lointaines o� la vie gardait encore intacts ses plaisirs mondains, ses jouissances de l�esprit et ses all�gresses ing�nues.
Reportage r�alis� par Mohamed Belarbi
Ainsi pourrait-on d�crire la station thermale qui porte le nom de ses anciens habitants, les Ath Melouanes, d�o� son appellation de Hammam Melouane. A �quidistance d�Alger et de Blida, puisque se trouvant � moins de 40 kilom�tres au sud-est entre deux flancs de l�Atlas blid�en, la station, r�put�e pour ses eaux curatives, accueille journellement des visiteurs. Des gens toutes cat�gories confondues s�y rendent � la recherche de repos ou de cures thermales. D�autres y viennent tout simplement pour bronzer au bord des eaux de l�oued qui ne tarit jamais. Des paillotes rudimentaires mais tr�s efficaces pour les besoins d�une vill�giature sont dress�es les unes coll�es aux autres tout le long de la berge de la rivi�re. A 200 dinars la journ�e, on y passe, � l�oppos�e des chambres feutr�es et fastueuses de l�h�tel, des moments sobres voire agrestes, � l�abri des rayons du soleil mais surtout des regards indiscrets. Pour atteindre Hammam Melouane, il faut passer par la commune de Bougara, ex- Rovigo, comme il pla�t encore � certains � l�appeler. D�s qu�on d�passe l�ancienne �glise du centre ville, on aper�oit une plaque indiquant la distance : �Hammam Melouane 7 kilom�tres. �. Un peu plus loin, une autre plaque renseigne sur le reste du trajet. Mais l�, on est frapp� par un surprenant non-sens. �Hammam Melouane 8 kilom�tres�, lit-on en blanc sur le fond bleu de la deuxi�me plaque. Qu�importe, l�essentiel pour les visiteurs est de se rapprocher des lieux. Avant d�y arriver, on emprunte un chemin �triqu�, jonch� de ralentisseurs. Heureusement que des figuiers et autres oliviers bordent agr�ablement la route et font oublier ces r�barbatifs dos-d��ne. Une autre image g�te le paysage : une carri�re d�exploitation de gravas implant�e en plein oued contrarie l�environnement. En s�approchant du site, notre regard va droit sur un enfant assis sur la bordure en pierre du ravin. Celui-ci nous fait signe de nous arr�ter. En r�alit�, c�est lui qui, loin d�y penser, r�gule all�grement la circulation � l�entr�e d�un d�troit o� ne peut passer qu�une seule voiture. On appelle cet emplacement le �Rocher-des-Pigeons�. C�est comme une gigantesque porte sculpt�e � m�me la montagne qui s�ouvre par enchantement sur Hammam Melouane, la vall�e aux mille et une merveilles. L�entr�e d�un avenant village longeant divinement l�oued qui d�verse ses eaux, au loin, sur El-Harrach, appara�t. C�est pour cette eau dont les m�rites sont ostensiblement vant�s par les curistes que les gens viennent. D�aucuns disent m�me que les sources d�eau chaude surgissant des fins fonds de Hammam Melouane remontent au roi Salomon (Sidi Slimane). Celui-ci, rapporte la croyance, ayant d�cid� de sillonner le monde, avait d�l�gu� des djinns pour prospecter des bains naturels pour les besoins de d�lassement avec sa suite apr�s les longs voyages. Ainsi, les eaux de Hammam Melounane auraient �t� d�couvertes, insiste la croyance. Une autre l�gende raconte que le dey Hussein, dont la fille souffrant gravement d�une maladie de la peau, a �t� conseill� par l�un de ses vizirs connaissant bien les lieux d�emmener sa file � cet endroit pour un bain. Son enfant miraculeusement gu�rie, le dey promit, en guise de r�compense, de construire une route et d��riger un mausol�e � l�endroit du marabout Sidi Slimane, ou roi Salomon. Mais dans la r�alit�, � peine entr�s au village, des fillettes accourent vers nous pour nous proposer, avec insistance, des �ufs cuits. D�autres exhibent des galettes maison. �Achetez-en monsieur, c�est du pain traditionnel tout chaud�, s��crit la petite fille sur un ton bon enfant.
Hammam El-Baraka, un lieu d��nigme et de miracle
Alors que nous peinions � trouver une place de stationnement, un jeune homme nous fait signe de la main d�avancer vers lui. Il nous a r�serv� un espace juste en face d�un ancien hammam. Ici, on l�appelle Hammam El-Baraka. Avec son bassin traditionnel, c�est toute la splendeur des lieux. C�est un v�ritable �tablissement d�hydroth�rapie emprunt d��nigme d�autant que le minaret qui le jouxte lui ajoute un sceau religieux. Les femmes sont tenues d�y entrer avec d�f�rence et v�n�ration, nous dira une vieille femme qui semble �tre une habitu�e des lieux. �Le rituel veut que l�on d�verse du henn� dans un coin du site et d�allumer une bougie en hommage � Sidi Slimane, le saint tut�laire de Hammam Melouane�, ajoutera khalti Hourya, qui croit dur comme fer que toute femme st�rile peut enfanter apr�s avoir pris un bain � Hammam El-Baraka et respect� le c�r�monial. Nous n�avions pas encore termin� notre discussion avec khalti Hourya que des youyous fusaient de l�int�rieur du Hammam. �Tu vois mon fils, c�est certainement une femme qui n�a pu avoir d�enfants, qu�on a ramen�e pour une gu�rison�, affirmera, orgueilleusement, khalti Hourya. On entendra m�me la fameuse rengaine qu�on fredonnait quand nous �tions enfants, celle de ya Sidi Slimane cheba�na djidjane ou�tina essaha toul ezmane (� Sidi Slimane rassasie-nous de poulets et fournis-nous la sant�, la vie durant). Jadis, on �gorgeait des poules et des coqs au plumage color� au seuil du hammam � l�intension du saint marabout. Ce sacrifice, appel� ennechra, faisait profiter les gens de la r�gion, car celui qui sacrifie le coq ne doit pas en manger d�o� la fameuse chanson, nous explique-t-on. Les gens viennent aussi � ce hammam pour gu�rir leurs rhumatismes et autres maladies des os et des articulations. Tout comme il est conseill� pour les pathologies du foie, du pancr�as et des reins. Le myst�re de ce lieu r�side, peut-�tre, dans la composition de ses eaux � forte teneur d�azote et de magn�sium. Mais en cette saison, l�on recherche plus la fra�cheur, et le bon sens pousse � la baignade. A quelques encablures plus haut, sur la route menant vers Magta�-Lazrag, les eaux quelque peu frisquettes de l�oued attirent comme des sir�nes les estivants en qu�te de temp�rature agr�able. Si vous arrivez � trouver une place pour garer, vous en aurez � sati�t� car en �t� il est tr�s difficile de d�nicher un lieu de stationnement, m�me si les droits de gardiennage sont � 50 dinars et plus. Par un passage naturel de quelques m�tres en descente hasardeuse, on s�enfonce droit dans des eaux o� barbotent fr�n�tiquement des enfants heureux, tout en savourant un liquide n�ayant pas la salinit� de la mer et que les quelques galets dispos�s dans une sorte de gabion en font une retenue pour le plaisir des bambins et m�me des adultes qui tirent avantage des pr�cieux flots qui proviennent des hautes altitudes de Chr�a.
Des poissons d�eau douce � profusion
Ce qui rend les enfants encore plus heureux, c�est la facilit� avec laquelle on attrape des poissons. Ce sont des barbeaux ou chabout en dialecte, nous fera savoir M. Bouazza Mohamed, inspecteur des for�ts. Selon ce dernier, dans cet oued vivent aussi des carpes et des anguilles. Les p�cheurs en herbe utilisent avec ruse un grand foulard qu�ils immergent au fond de l�eau avant de la laisser �chapper � travers les mailles. R�sultats : des petits poissons atteignant des fois jusqu�� 12 centim�tres sautillent sur le tissu que les petits enfants, toujours joyeux, mettent habilement dans une bouteille en plastique remplie d�eau pour les maintenir en vie. L�op�ration est r�p�t�e autant de fois, tant la prise porte ses fruits. Avant de partir, ces enfants remettent soigneusement les poissons dans leur milieu naturel. Ce n�est, h�las, pas le cas de quelques jeunes qui p�chaient � l�aide de cannes et moulinets, croyant qu�ils �taient en mer. Dans leurs prises, souvent des poissons femelles aux ventres remplis d��ufs qu�ils abandonnent sur le r�cif. �Ces jeunes portent gravement atteinte au d�veloppement naturel des esp�ces vivant dans l�oued�, tonnera l�inspecteur des for�ts.
Aouinet El-Baraka, ou la source miraculeuse
Pas tr�s loin de l�oued, sur le flanc d�un chemin creux, nous sommes attir�s par une succession de personnes qui semblaient faire la queue devant une baraque de fortune dont l�entr�e n�avait pas de porte mais un simple voilage assurant l�intimit� int�rieure. Renseignements pris, il s�agit, comme � Hammam El-Baraka, d�une source d�eau ti�de appel�e localement Aouinet El- Baraka. Elle coule � flots et est recommand�e pour les maladies dermatologiques telles que les dermatoses chroniques comme le psoriasis ou les ecz�mas, la teigne inflammatoire et les prurits, nous dit-on. Pour ceux qui en prennent une douche, le s�chage naturel sans l�utilisation de serviettes est pr�f�rable. Et tout le secret est l�, nous dit avec une simplicit� na�ve le pr�pos� � cette cabane � qui il faut donner melh el yed � litt�ralement le sel de la main � une somme symbolique d�argent pour que le miracle soit, insiste encore ce dernier. La croyance est de mise � Hammam Melouane, o� chaque endroit et chaque recoin a une histoire et une symbolique emplie de faits extraordinaires � connotation liturgique. Et c�est, peut-�tre, le concept philosophique de cette croyance qui attire le plus de monde en qu�te de gu�rison miraculeuse. �Il suffit d�y croire pour gu�rir�, s�obstinent � r�p�ter les habitants de Hammam Melouane. Est-ce une propagande pour aguicher le plus de visiteurs ou s�agit-il d�effets naturels que les eaux de ces sources ont sur les malades ?
Une faune riche en rapaces et en mammif�res
En tout �tat de cause, � Aouinet El-Baraka, on y croit, quand bien m�me l�on ne devrait pas faire d�offrandes � Sidi-Slimane ou � �moul el oued� (le propri�taire symbolique de la rivi�re). En dehors des bains, les amoureux de la nature trouvent aussi leur compte � Hammam Melouane. Sur les flans fortement bois�s de la montagne vivent une multitude d�esp�ces d�oiseaux dont l�aigle bott� ou �el �gab�, comme appel� localement. Il y a �galement l�aigle de Bonnellie, l�aigle royal ainsi que le faucon p�lerin et le faucon cr�cerelle qui rappelle une chanson de El Hadj M�hamed El-Anka, El Baz ghabli fi syada ( J�ai perdu mon faucon � la chasse) du po�te Mohamed Benslimane. Dans le texte original, on lit �Tarchoun ghabli fi syada� et Tarchoun n�est autre que la traduction de l�espagnol de torz�ilo, un faucon. Bref, on y trouve aussi des oiseaux migrateurs et des buses f�roces, nous informe M. Bouazza Mohamed. Ils sont tr�s prot�g�s m�me si quelques amateurs les chassent pour des exhibitions pour attirer la client�le � leurs boutiques de poterie et autres objets destin�s aux touristes. Rachid, qui a apprivois� un faucon p�lerin, le met gratuitement � la disposition des gens d�sireux prendre des photos de souvenir. �Mon faucon, je l�ai pris du nid de ses parents alors qu�il �tait un tout petit oisillon. J�ai failli �tre bless� car sa m�re n�a pas cess� de me pourchasser�, nous confiera fi�rement Rachid dont le faucon �n�a que deux mois et est encore jeune pour chasser�. A cause de mon appareil photo en bandouli�re, des parents avec leurs enfants, m�ayant pris pour un photographe de la r�gion, m�ont demand� de prendre en photo leur prog�niture en compagnie du faucon de Rachid. Chose que je n�ai pas h�sit� un instant � faire, m�me si je ne savais comment faire parvenir les photos.
Grandeur et d�cadence
La population locale, constitu�e principalement de tribus berb�res dont les Ath Melouanes, les Beni Misra, les Beni Qina�, les Beni Khelil, les Beni Salah et les Ghelay, lesquelles peuplaient la r�gion avant l�av�nement des Turcs, vit dans un d�nuement total, en d�pit du nombre toujours croissant des visiteurs. Ayant d�j� connu l�hostilit� avec la venue des Ottomans qui n�ont pu p�n�trer la r�gion qu�� la faveur de la complicit� d�un certain Benazouz de Boufarik, lequel �tait parvenu � scinder en deux les tribus des Beni Misra et des Beni Khelil et les d�placer ailleurs, nous dira le pr�sident de l�APC de Hammam Melouane, M. Sehli Ali, les habitants actuels connaissent une autre forme d�hostilit� : la marginalisation. Estim�s aujourd�hui � 6 200 �mes alors qu�en 1817, ils �taient 4 500 habitants, les gens de Hammam Melouane se d�brouillent comme ils peuvent pour gagner leur vie. �Les rentr�es d�argent � l�APC sont nulles�, nous dira le maire qui projette de rendre la r�gion encore plus touristique avec la construction d�un bain et huit douches individuelles avec
terrasse et caf�t�ria. �Cela nous permettra de renflouer nos caisses et de cr�er de l�emploi�, expliquera ce dernier. Le projet est estim� � un milliard de centimes seulement, mais il est � m�me de contribuer � la relance de l��conomie locale o� seul un h�tel priv� accueille les visiteurs. Pour le jeune maire de Hammam Melouane, rendre sa commune non d�pendante du budget de la wilaya demeure son seul objectif.


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