H�tel Suisse, h�tel Samir, h�tel ST, h�tel Djurdjura, h�tel Malik� La capitale dispose d�un nombre int�ressant d��tablissements h�teliers priv�s. Alors que certaines structures ont cass� leur tirelire faisant peau neuve et offrant un meilleur cadre d�accueil � leurs clients, comme l�h�tel ST et l�h�tel Suisse (� proximit� de la rue Didouche-Mourad), d�autres �tablissements font la sourde oreille. Insalubrit�, absence de douches, mobilier d�un autre �ge� ces endroits dont la simple vue donne la naus�e affichent toujours complets. Cherchez l�erreur ! H�tel r�nov� Charmant et coquet avec sa fa�ade orn�e de balcons en fer forg�, fleuris de jolies jardini�res, l�h�tel S T (sarl Tourisme) (rue Mikid�che- Mouloud), attire le regard. Cet ancien �tablissement h�telier, (ex-h�tel Michelet), qui date de l��poque coloniale, a ferm� ses portes en 2007 pour op�rer une v�ritable mue. 36 chambres au total, confortables, fonctionnelles et r�nov�es : mobilier moderne, air conditionn�, connexion Internet, minibar, t�l�viseur. Cet �tablissement attire un grand nombre d'hommes d'affaires transitant par Alger. Aliouane, 59 ans, est S�n�galais : �Je suis consultant � Dakar dans le domaine de l��nergie et je suis � Alger pour affaire.� Un autre client vient tout juste de poser ses valises. Il s�appelle Sibi, 60 ans, il arrive du Canada (Qu�bec) : �J�ai opt� pour cet h�tel en plein c�ur de la capitale afin de faciliter mes d�placements et mes contacts�, nous dit-il. Nous avons �galement rencontr� Achour, � la r�ception. �Je travaille pour un cabinet d�expertise � S�tif, confie-t-il. J�ai �t� attir� par le charme discret de cet h�tel et sa proximit� du centre-ville. Rouvert en novembre dernier, ST H�tel s�est offert une cure de jouvence. Les �trangers en affaire � Alger n�ont pas tard� � faire des r�servations. Et pas seulement. �Derni�rement, nous avons re�u des pieds-noirs qui sont revenus sur les traces de leur Bab-El-Oued natal�, raconte M. Beldjoudi, le directeur de cette structure. Quant aux tarifs, ils varient entre 5 600 DA (chambre single), 6 200 DA (chambre double) et 7 500 DA (chambre pour couple), petit-d�jeuner compris. La caf�t�ria se trouve au 7e �tage sous les combles avec une vue panoramique sur la Baie d�Alger. Marchands de sommeil pour petit budget Autre �tablissement, autre d�cor ! Grand h�tel de l�Agha, peut-on lire sur le fronton de cet h�tel situ� � la rue Hamani (ex-Charras). A la r�ception, une pancarte indique que tout est complet. Un jeune couple charg� de bagages vient juste d�arriver de Hassi-Messaoud. Livret de famille � la main, il insiste aupr�s de Omar, le r�ceptionniste, pour leur trouver une petite piaule. Finalement, au bout d�une demi-heure, une chambre se lib�re. Apr�s avoir fait le pied de grue, le couple pousse un ouf de soulagement et fonce vers une petite pi�ce au confort rudimentaire, non �quip�e de douche (700 DA). De par sa proximit� de la gare ferroviaire, cet �tablissement de trois �tages est litt�ralement pris d�assaut par les voyageurs � petit budget. Ni climatisation, ni t�l�vision, ni douche. Un mobilier sommaire, des fen�tres ouvrant sur une rue bruyante et une ambiance aust�re. De quoi donner un grand coup de spleen aux clients. Mais il y a pire ! Tanger, danger Rue Tanger. Un dortoir sordide pr�tendument baptis� h�tel. En p�n�trant dans l�h�tel El Hidhab, c�est son nom, on a l�impression d��tre ensevelis vivants dans une tombe. Il est environ 10 h. La r�ception baigne dans une p�nombre qui vous donne froid dans le dos. Deux banquettes brinquebalantes faisant office de salon ont la t�te � l�envers. Des couvertures par-ci, des oreillers par-l�� Bref, un vrai capharna�m. Comme s�il fallait encore enfoncer davantage le clou de la laideur, un fatras d�objets h�t�roclites encombre la r�ception. Mohand et Mokrane, les deux r�ceptionnistes, nous invitent � faire le tour du propri�taire. La peur au ventre, nous leur embo�tons le pas, pr�ts toutefois � prendre la poudre d�escampette. Une fois dans les chambres, nous sommes pris d�une crise de claustrophobie. Pas de fen�tre, lumi�re blafarde, aucun mobilier, toilettes turques faisant office de douche, absence d�eau chaude, draps d�lav�s, couvertures rescap�s de la guerre 14-18� De quoi se payer une bonne d�pression ! Et pourtant, ce dortoir affiche complet. Malgr� les prix exag�r�s (1 000 DA la chambre double et 600 DA la chambre individuelle), les clients se pressent au portillon, comme Tarik, 33 ans, un �tudiant originaire d�Annaba, en d�placement � Alger pour un stage de m�decine. �Tant pis pour l�eau chaude, j�irai � la douche publique, dira-t- il, j�ai un budget tr�s serr� et il va falloir faire avec.� Cerise sur le g�teau, m�me les deux r�ceptionnistes ont en gros sur la patate. �J�habite en Kabylie, nous confie Mohand, p�re de deux enfants. Mon maigre salaire de 12 000 DA suffit � peine � payer mes repas et � couvrir mes frais de transport !� Son coll�gue Amokrane est log� � la m�me enseigne. Il habite Tigzirt, et lui aussi n�arrive pas � s�en sortir avec les 12 000 DA que lui verse son employeur. �Heureusement que le restaurateur d��-c�t� m�autorise � dormir la nuit sur une table� C�est ce qu�on appelle le cordonnier mal chauss� !� M�me s�ils ne sont pas class�s, ces dortoirs qui ne disent pas leur nom devraient se mettre aux normes pour assurer un minimum de confort � leurs clients. Installer une chaudi�re, renouveler la literie, donner un voile de peinture, �gayer l��clairage, �tre � cheval sur l�hygi�ne� Les clients ne m�ritent-ils pas un peu plus d��gard et de respect ? Par ailleurs, si Alger veut vraiment devenir une destination touristique, il y a du m�nage � faire ! A bon entendeur� SabrinaL