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KIOSQUE ARABE
Crise dans l'usine � fatwas Par Ahmed Halli [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 03 - 2010

Revoil� Karadhaoui, mais dans le r�le du m�chant patron qui exploite la classe ouvri�re th�ologique et veut relocaliser l'industrie de la fatwa, en regroupant tous les p�les de production sur un site unique. Non, c'est s�rieux ! Vous savez que je n'invente rien, et que je ne vous donne que des faits rapport�s par les m�dias arabes, depuis que vous me faites l'amiti� de me lire.
Vous connaissez tous, du moins pour les plus croyants d'entre vous, le fameux portail appel� �Islam on line�. �Islam on line�, c'est un peu comme la c�l�bre �cole de cours par correspondance qui vous laisse des regrets �ternels si vous ne l'avez pas connue. Le site religieux le plus visit� du monde a �t� lanc� en 1996 par le cheikh Karadhaoui, un Egyptien naturalis� qatari, et accessoirement alg�rien de c�ur, depuis qu'il a �pous� une de nos concitoyennes. Sa contribution d�cisive � la r�sorption du c�libat f�minin en Alg�rie lui a d'ailleurs valu l'amiti� ind�fectible de notre pr�sident, qui ne laisse passer aucune occasion de lui t�moigner sa reconnaissance. Ce site de r�f�rence est dirig� par une soci�t�, d�nomm�e Al-Balagh, avec un conseil d'administration pr�sid� par Karadhaoui lui-m�me, et bas� au Qatar. �Islam on line� fonctionnait � partir de la banlieue du Caire, avec un effectif de 350 personnes, essentiellement des r�dacteurs sp�cialis�s dans les questions de th�ologie. Naturellement, ce personnel sp�cialis� est �gyptien dans son �crasante majorit�, tout comme les personnels des autres institutions install�es en Egypte. Jusqu'ici, tout allait bien puisque la fatwa ne conna�t pas la crise, et que les r�dacteurs �gyptiens savent tout ce qu'il y a � savoir de la religion. C'est l'un de ces sp�cialistes, avec statut de journaliste s'il vous pla�t, qui a �dit� r�cemment la fatwa qui d�coiffe litt�ralement. Ceci, en r�ponse aux angoisses m�taphysiques d'un internaute musulman concernant un rem�de contre la calvitie. Ce jeune homme s'�tait aper�u, en lisant la notice du produit contre la chute des cheveux, qu'il provoquait des troubles de l'�rection chez son utilisateur. Il s'est donc tourn� vers le site qui a pour devise : �Dans le doute s'abstenir�, et qui trouve la solution � tous les dilemmes. Consid�rant que le principal effet secondaire du m�dicament anti-calvitie risquait de jeter le trouble dans les foyers, autant que d'enrayer leur f�condit�, il fallait donc renoncer � ce bel ornement qu'est la chevelure. �Islam on line� a donc signifi� au futur chauve qu'il valait mieux renoncer � ses cheveux qu'� sa virilit�. Quant � la lotion capillaire qu'il utilisait en compl�ment du rem�de, tueur de libidos, il a d� y renoncer aussi, suivant le m�me conseil. Elle contenait, en effet, quelques milligrammes d'alcool, ce qui rend le rem�de pire que le mal. Cependant, les animateurs �gyptiens du site s'enhardissaient, depuis quelque temps, en traitant des sujets politiques, au grand dam des patrons install�s � Doha. Ces derniers ont d�cid�, alors, de d�m�nager le site au Qatar, laissant sur place, et sur le carreau, les 350 employ�s �gyptiens. Pire encore, le texte adress� par ces derniers au cheikh Karadhaoui, lui demandant de surseoir � la d�cision de transfert, a �t� consid�r� comme un appel � la s�dition, par la police �gyptienne. Une fatwa chasse l'autre : depuis quelques mois, les th�ologiens de l'Arabie saoudite nous soumettent au r�gime de la douche �cossaise, soufflant le chaud et le froid. Ce qui est naturel dans le pays le plus climatis� du monde. Un jour, c'est l'un des piliers de l'orthodoxie religieuse qui affirme, sans ciller, que l'obligation du voile n'a pas un caract�re universel. Puis, c'est le fils d'Ibn- Albaz, le l�gislateur principal du wahhabisme, qui admet que son p�re a sans doute eu la main trop lourde en interdisant aux femmes de conduire une automobile. On se dit alors qu'un vent de lib�ralisme est, peut-�tre, en train de souffler sur le royaume, et qu'il va balayer pas mal de pr�jug�s et de tabous. Arrive alors la division blind�e des tenants du repli sur soi et des interdits. Une autre figure du wahhabisme s'attaque indirectement au projet pr�t� au roi d'autoriser la mixit� dans la future universit� qui portera son nom. La fatwa est sans �quivoque : �Quiconque autorise la mixit�, m�rite de subir le ch�timent supr�me.� Tout r�cemment encore, une autre fatwa est venue relancer la pol�mique autour de la mixit�. Son auteur a propos� de d�truire la mosqu�e sacr�e, dans sa configuration actuelle, et de la reconstruire en hauteur. Ceci, afin de r�server plusieurs niveaux aux femmes, et de leur �viter tout contact ou proximit� avec la gent masculine. Autre signe de raidissement, le traitement inflig� la semaine derni�re sur les antennes de la MBC � la f�ministe saoudienne Nadine Al-Badir. En d�cembre dernier, celle-ci avait publi� un texte satirique, sur le journal cairote Al-Misri-Alyoum, dans lequel elle revendiquait le droit d'�pouser plusieurs hommes. Aucun lecteur sens� n'a pens� que Nadine Al-Badir songeait s�rieusement � s'octroyer des droits masculins en adoptant la polyandrie. Mais, selon un r�flexe atavique, des avocats et des internautes islamistes se sont d�cha�n�s contre elle. On pensait la fi�vre retomb�e depuis, mais la sainte col�re des bons croyants n'�tait qu'assoupie. Invit�e � un d�bat sur le plateau de la MBC � Beyrouth, Nadine a d� y renoncer au dernier moment pour des �raisons imp�rieuses�, dit-elle. Du coup les animateurs de l'�mission, ainsi que leurs invit�s, se sont livr�s � un v�ritable lynchage en direct. Finalement, l'�crivaine s'est dit qu'elle avait bien fait de s'abstenir, car sa pr�sence aurait �t� suicidaire. Ce qui l'a sans doute le plus touch�e, c'est que ce sont des femmes qui �taient en premi�re ligne dans les attaques dirig�es contre elles. Cela, rien que pour prouver a contrario qu'elles �taient de bonnes musulmanes qui ne remettaient pas en cause la supr�matie et les privil�ges de l'homme, qui lui ont �t� octroy�s par Dieu. C'est avec de telles certitudes que le conseil de la magistrature �gyptien continue de voter, � la majorit� de ses membres, contre l'attribution de si�ges � l'�l�ment f�minin. En dehors des timides pressions exerc�es par l'�pouse de Hosni Moubarak, tr�s peu de voix se sont �lev�es contre cette attitude de rejet syst�matique. Il faut dire que ces m�mes magistrats ont annul� en janvier dernier une d�cision du recteur d'Al- Azhar, visant � interdire le port du niqab � l'int�rieur de la c�l�bre universit�. C'est sur un ton d�sabus�, et avec un titre �La femme juge, ou servante ?�, qui choquera plus d'une, que notre confr�re Adel Hammouda, r�dacteur en chef de la revue Al-Fedjr, �voque cette affaire : �J'ai pens�, dit-il, � d�fendre le droit de la femme � �tre juge, mais je me suis vite rendu compte que la femme avait accept� depuis de longues ann�es d'�tre seulement une servante. R�sign�e, prostr�e, elle attend celui qui l'ach�tera, l'enfermera, l'exilera, la couvrira. Elle lui frottera les pieds avec de l'eau chaude, oindra ses mains avec l'eau de rose, s'assoira pour guetter son signal (...) Si l'homme n'autorise pas la femme � manger avec lui � la m�me table, comment accepterait- il de partager avec elle le pouvoir, ou qu'elle occupe la position sur�lev�e de magistrat, � partir de laquelle elle pourrait le juger ? Comment pouvons-nous d�fendre une cause pour laquelle aucune femme n'est tomb�e ? Comment persister � soutenir cette cause, alors que la principale concern�e est pr�te � tout l�cher, pour peu que l'homme la prenne par la main, et la conduise devant le pr�pos� aux mariages ?�. Adel Hammouda a la dent dure, mais c'est si pr�s de la r�alit�, et c'est un appel � la r�volte !

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