Placé sous le signe «On se renouvelle, on ne disparaît pas», le colloque international sur le renouveau islamique, organisé par l'association des oulémas musulmans algériens, a été inauguré vendredi matin par le wali de Tlemcen, en présence d'abou Djerra Soltani, de l'ex-ministre tunisien des affaires religieuses, Noureddine Khadimi, du président de l'association des oulémas musulmans algériens, Abderezak Guessoum, et de nombreux chercheurs universitaires et autre invités parmi les chouyoukh et ouléma. C'est la 3e édition de cette rencontre, et cette année, les organisateurs ont choisi les deux savants musulmans Mohamed Ben-Youcef Senouci et Mohamed Ben-Ali Senouci qu'ils considèrent comme un modèle et une référence dans le renouveau islamique. Mohamed Ben-Youcef Senouci, qui naquit à Tlemcen au XIVe siècle, a consacré toute sa vie à l'étude des sciences islamiques. Il fut le savant qui apprit la science de l'astrolabe et a laissé derrière lui une immense œuvre dont on peut citer la plus célèbre, à savoir le grand commentaire sur la haufiya intitulé «Ce qui rend accessible et facile l'étude du livre d'El-Haoufi et épuise les questions qui y sont traitées». Il l'avait écrit à partir de l'âge de 19 ans. Il mourut le 9 mai 1490 et était considéré comme l'un des plus illustres savants et théologiens dans le renouveau islamique. L'autre savant n'est autre que le fondateur de la Tarîqa Senoucia, Cheikh Mohamed Ben-Ali Senouci. Il naquit en 1791 au douar El Torch, dans la wilaya de Mostaganem. Il mourut en 1859 après avoir tissé d'étroites relations avec la Libye et l'Egypte où il fonda des zaouïas. C'est au Caire qu'il eut des divergences avec les savants locaux qui le dénoncèrent comme étant un novateur et un dangereux réformateur. Il se rendit ensuite à la Mecque et se rallia au «khadirisme» de Sid Ahmed Ben-Idris et encore une fois, il s'était acquis l'hostilité des oulémas pour sa vision et son réformisme sur l'Islam. C'est sous cette optique que tente durant trois jours ce colloque à décortiquer et débattre de la problématique du renouveau islamique. Dans son allocution inaugurale, le président de l'Association des oulémas musulmans algériens, M.Guessoum, a invité «les chercheurs universitaires, les intellectuels, les ouléma, les médias et les politiques à s'investir davantage pour préserver et valoriser notre patrimoine culturel, défendre nos valeurs culturelles et religieuses, faire de notre unité nationale un devoir et lutter contre toutes les formes de violence», car selon lui, «le renouveau ne peut venir que par un débat serein et par l'adhésion de tous les intellectuels qui doivent assumer leur responsabilité historique».