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Fils du Shéol d'Anouar Benmalek: L'autre holocauste
Publié dans Le Temps d'Algérie le 24 - 01 - 2018

Avez-vous déjà entendu parler du massacre des héréros? Sans doute non pour beaucoup d'entre vous. C'est l'horrible charnier historique qu'on découvre à la lecture du roman d'Anouar Benmalek Le Fils du Shéol.
Horrifié par cet holocauste caché par l'Autre. Les Héréros et les Namas sont deux tribus de ce qu'on appelait le sud-ouest africain allemand (Deutsch Südwestafrica),l'actuelle Namibie, exterminées par les ancêtres des Nazis à partir de 1904. Comme quoi Hitler n'était qu'un sous-produit mentalement avarié d'une Allemagne qui avait déjà des mains tachées du sang de misérables africains au début du XXe siècle. J'avoue tomber des nues. Par quelle magie a-t-on pu passer sous silence un crime de masse aussi abejct qui avait fait à l'époque près de 100 000 morts ? Hallucinant!
Revenons-en au roman de Benmalek. À sa sortie, on n'a pas lu beaucoup de critiques littéraires. Comme d'habitude, certains ont fait un procès à l'auteur. Son péché ? Avoir écrit sur le massacre des juifs par les nazis, ou ce qu'on appelle l'Holocauste. Il n'en fallait pas plus pour envoyer Benmalek aux enfers, «coupable» de sympathie pour les juifs.
Mais ces obejcteurs de conscience ont ils vraiment lu son roman ?Pas sûr. Parce que le gazage des milliers de juifs en Pologne par lequel s'ouvre le roman n'est finalement qu'une sorte d'entrée en matière pour dépoussiérer cet autre génocide à la hache commis contre les pauvres Héréros et Namas en Afrique. Ne serait-ce que pour ce coup de projecteur sur cet holocauste caché, Anouar Benmalek est à saluer bien bas pour ce magnifique devoir de mémoire. Il a mis les mots sur les maux, comme on dit. Sans doute que le mot à consonance juive «Shéol», imprimé en couverture du bouquin, fait jaillir la suspicion. A fait mouche J'avoue avoir succombé moi aussi à ce raccourci avant d'oser plonger…
Mais un roman doit être lu avant de condamner son auteur. Et quel plaisir de découvrir mon tort d'avoir préjugé un texte politiquement correct !
Certes, Benmalek raconte avec beaucoup d'émotion le massacre des juifs. Il y décrit les trains de l'enfer et les supplices inhumains d'enfants, de femmes et de vieillards avec une sensibilité à vous fendre le cœur. Nous autres algériens, voire musulmans en général, avons tendance à ne pas prendre au sérieux cette histoire d'holocauste. Au mieux, nous pensons qu'elle est surdimensionnée, au pire inventée pour assurer la pérennité de la mémoire victimaire des juifs et servir ainsi de combustible à la politique raciste d'Israël de Netanyahou. Nous n'avons pas tout à fait tort. Ni tout à fait raison non plus. Mais en lisant Benmalek, on ne peut sortir indemne d'un choc terrible par rapport aux méfaits des nazis.
C'est clairement inhumain ce qui a été commis contre les juifs. Benmalek vous inocule l'antivirus de l'insensibilité. À travers le personnage de Karl, un jeune qui a pris lui aussi comme ses parents les wagons de la mort, Benmalek explore, explique, et expose au lecteur ce que fut la solution finale. Glaçant. Et par un voyage à rebours, l'auteur nous transporte en Namibie du XXe siècle via la mémoire cachée de son grand -père Ludwig parti là-bas avec l'armée allemande. Pas pour participer au massacre mais pour se faire arracher… le cœur. Comme quoi au milieu du sang et des larmes, l'humanité peut s'incruster comme une invitée surprise. Ludwig s'y est en effet entiché d'une jeune héréro, Hitjiverwe, qu'il va aimer passionnément au point d'envisager de l'épouser. Du romantisme qui fleurit au milieu d'une tragédie humaine sans nom. Mais comme un brusque retour du refoulé, la belle héréro va refuser la proposition pourtant décente de son amant de l'épouser et d'aller avec lui en Allemagne.
Elle a préféré mourir pour rester digne de la fin tragique de son peuple massacré sans pitié par l'armée de son éphémère amour, Ludwig.
Mais ce dernier est rattrapé par ses origines juives à son retour à Berlin.
Il mourut dans la peur d'une rafle et sera enterré en cachette à l'abri des regards de SS. Son fils, son neveu et sa bru Helena, juive algérienne, eux, vont tous passer aux chambres à gaz.
Voilà un magnifique roman qui vaut d'être lu pour sa dimension humaine. Sans doute que Benmalek à voulu draguer la critique française en ouvrant le charnier de l'Holocauste que les auteurs arabes et musulmans gardent à distance psychologique respectable. Et alors solmmes nous tentés d'écrire !
L'universalité a un prix tout comme l'humanité d'ailleurs. Il faut donc saluer le courage de Bemalek d'avoir osé ce devoir de mémoire qui lui a permis de lever le voile sur le carnage des héréros dont personne ne parle ou presque. Il est vrai que les sionistes et leurs soutiens ne supportent pas la compétition des mémoires. Que valent les descendants des malheureux héréros face aux riches et influents juifs avec leur formidable machine de propagande ? Rien. Le roman de Benmalek écrit selon le style flash-back a le mérite d'ouvrir une brèche. Et il est super bien écrit malgré sa longueur. C'est une construction littéraire quasi mathématique, sans doute inspirée par le métier de l'auteur. A lire absolument.


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