Après plus de deux décennies de fermeture dont six années de restauration, la salle de de cinéma «Afrique» à Alger a enfin rouvert ses portes ce samedi, en présence d'un grand nombre d'artistes et du ministre de la culture, Azzedine Mihoubi. Deuxième plus grande salle de cinéma d'Alger et d'Algérie après l' «Atlas», l' Afrique a enfin rouvert ses portes au grand bonheurs des amoureux du septième art. Cette réouverture a coïncidé avec la célébration du 20e anniversaire de la création de l'association artistique de cinéma «Lumières», créée en 1998 par le regretté cinéaste Amar Laskri. Complètement retapée et rénovée grâce à une enveloppe financière de plus de 30 milliards de centimes, cette gigantesque salle dont la capacité d'accueil est de 1400 sièges a été dotée de nouveaux équipements sonores, un nouvel écran et devrait de ce fait, très prochainement assurer des projections. Hommage aux artistes Après la projection d'extraits des succès du grand écran algérien à l'exemple de «La bataille d'Alger» (Gillo Pontecorvo, 1966), «Décembre» (Mohamed Lakhdar-Hamina, 1973), «Les déracinés» (Lamine Merbah, 1977) et «L'opium et le bâton» (Ahmed Rachdi, 1971), les membres de l'association Lumière, dont Bahia Rachedi et Mohamed Adjaimi, ont rendu hommage à pas moins de 160 comédiens, cinéastes et techniciens, encore en vie et décédé, ayant fait les beaux jours du cinéma algérien à l'exemple d'Ahmed Rachedi, Lakhdar Hamina, Farida Saboundji et Nouria (97 ans) représentées par leurs filles car en convalescence, Mohamed Hilmi, Mustapha Preure, Ahmed Kadri dit Krikèche et Chafia Boudraâ. «La réouverture de cette salle est un grand acquis et une valeur ajoutée au mouvement cinématographique algérien. Beaucoup de cinéphiles attendaient avec impatience la réouverture de cette salle qui devrait faire partie du réseau de l'entreprise de distribution et d'exploitation de salles de cinéma, sous la direction de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC)», a déclaré le ministre de la Culture avant d'appeler tous les responsables et amoureux du cinéma à travailler conjointement pour relever le défi de faire briller le cinéma algérien. «Depuis la fin des années 1980 à nos jours, le cinéma algérien est le grand absent des grandes manifestations cinématographiques à travers le monde, malgré un grand engouement des cinéastes et jeunes réalisateurs pour le cinéma en Algérie... et c'est pour cela que nous travaillons pour créer une atmosphère adéquate par rapport à la production locale de films, de distribution et investissements dans les groupements de cinéma. Cette initiative faisant partie de tant d'autres à ce sujet, entre dans l'objectif de redonner au cinéma algérien ses années de gloire d'autrefois», dira Azzedine Mihoubi. Le ministre de la culture n'a pas omis de rappeler le rôle joué par l'association «Lumières» qui, depuis 20 ans d'existence, œuvre pour la sauvegarde de la mémoire du cinéma algérien. La relance A cet effet, un vibrant hommage a été rendu au regretté cinéaste Amar Laskri par les membres de l'association Lumière et le ministre de la culture qui souligneront que cette salle «devrait exhumer le brio des années de gloire du septième art algérien à travers un projet ambitieux de projection de toute la filmographie algérienne. À ce titre, il y a un projet de projection de tous les films algériens, suivis de débats en présence de cinéastes et comédiens». Et pour ce faire, le comédien et secrétaire général de l'association «Lumières», Hassan Benzerari, dira qu'une structure humaine est indispensable pour gérer la salle en «espérant que l'APC de Sidi M'hamed mettra en place prochainement une équipe pour cela», a-t-il souhaité.