C'est parce qu'elle a donné toute sa vie à l'art algérien qu'un vibrant hommage a été rendu à la grande comédienne Keltoum, samedi dernier, au niveau de la salle de cinéma Sierra-Maestra à Alger. Organisée par l'association artistique de cinéma Lumières en collaboration avec l'APC de Sidi M'hamed, cette halte commémorative a permis à la famille artistique de se retrouver dans la joie après des mois, voire des années de séparation. Dans un discours inaugural, le président de l'association Lumières, Amar Laskri, a précisé que la célébration du 12e anniversaire de l'association est un hommage à l'artiste Keltoum. « C'est, dira-t-il, une grande dame qui incarne la culture algérienne. Nous aurions aimé qu'elle soit présente parmi nous, hélas son état de santé ne le lui permet pas ». Le réalisateur Amar Laskri est revenu sur la situation actuelle du 7e art. Une situation, selon lui, peu reluisante compte tenu de l'indisponibilté de salles de cinéma en activité et du manque de productions cinématographiques. Le coup d'envoi de cet après-midi commémoratif a débuté par l'incontounable zorna suivie d'un récital poétique, déclamé par Mohamed Adjaïmi et d'un one man show donné par l'humoriste et musicien Ahmed Hamdane. Le moment tant attendu par l'assistance fut incontestablement la projection du film documentaire de Amar Rabia sur la vie et l'œuvre de l'illustre comédienne Keltoum. D'une durée de 52 minutes, ce documentaire est un va-et-vient incessant entre les différentes participations de l'artiste dans le domaine théâtral et cinématographique. Le tout entrecoupé de poignants témoignages émanant de certaines figures de proue de la culture algérienne, dont Noria Kacedarli, Farida Saboundji, Saïd Hilmi, Abou Djamel, Ghaouti Bendedouche, Mohamed Lakhdar Hamina, Mohamed Slim Riad, Mohamed Zemmouri, Fatiha Berber. Pour Mohamed Lakhdar Hamina « Keltoum est une femme intelligente et intuitive ». Pour moi, elle restera une grande dame ». Pour sa part, Mohamed Slim Riad, Keltoum incarne l'enfant de la cinématographie algérienne. « C'est une femme remarquable. Je regrette de ne pas avoir travaillé suffisamment avec elle ». Fatifa Berber estime de son côté, que c'est grâce à Keltoum que les comédiennes algériennes existent aujourd'hui. « Elle nous a tracé la voie. Elle mérite tous les égards ». Une doyenne du théâtre Abondant dans le même sens, Benyoucef Hattab a rappelé que « l'artiste à brisé les tabous en se lançant dans le théâtre, chose qui n'était pas évidente à l'époque ». La cérémonie a été clôturée par un concert de musique chaâbi et par la remise au fils de Keltoum de diplômes honorifiques, de médailles, de cadeaux symboliques et deux chèques offerts par l'ENTV et l'ONDA.
