Elle est l'une des plus belles voix de la chanson andalouse. A 56 ans, Beihdja Rahal jouit d'une grande notoriété notamment, grâce à une carrière dès plus riches, bâtie et consolidée par sa voix et son talent. La chanteuse et musicienne andalouse Beihdja Rahal, donnera ce soir à 22h30, à la salle El Mouggar à Alger un concert à l'occasion de la sortie de son 27e et nouvel album, une nouba mezdj Maya-Rasd Eddil. Enregistré en février dernier au studio Aminoss et sorti aux éditions Ostowana, cet album de Beihdja Rahal est entamé par une Touchia Maya, suivi d'un Mceddar Maya «Afiq min nou'âssi», d'un Btaihi Rasd Eddil «Mâ yahla» et d'un Derdj Maya «Qoum yâ habib». Après un Istikhbar Maoual «Koulliftou bi-badrin», la nouba se poursuit par un Derdj Rasd Eddil «Mâlat ach-chams», d'un Insiraf Maya «Aliftou al-boukaa», d'un Insiraf Rasd Eddil «Ghouzayyali ahyaf» et se termine par un Khlass Rasd Eddil «Ittaqi Allah» et un Khlass Maya «Layssa li fi d-dounya». Beihdja Rahal qui sera habillée à cette occasion par la styliste Faïza Antri-Bouzar, aura comme à l'accoutumée, sa Kouitra à la main. Sur scène, elle sera accompagnée des musiciens Nadji Hamma et Amine Belouni au ôud, El-hadi Boukoura et Djamel Kebladj au violon alto, Sofiane Bouchafa et Khaled Ghazi aux percussions, Mansour Brahimi à la mandoline, Rafik Sahbi au qanoun, Haroun Chettab au rebab et Halim Guermi au ney. Une soirée qui promet authenticité, souplesse, précision et du talent à outrance. Une Nouba jumelée Par ailleurs, une vente-dédicace de l'album constitué dans lequel on retrouve la nouvelle nouba jumelée des deux modes, Maya et Rasd Eddil est prévue à la fin du concert pour les fans de l'artiste établie en France depuis la fin des années 1990 et qui continue ses recherches dans le patrimoine musical andalou, notamment, et à compléter la série de noubas qu'elle a entamée il y a plus de vingt ans. En 2017, Beihdja Rahal a sorti une nouba Mezdj (mélange) entre les modes Ghrib et Zidane. «Pendant plusieurs années, tout au début de ma carrière, je souhaitais juste m'affirmer en tant qu'interprète de la nouba. Ce n'est plus le cas. Aujourd'hui, j'essaie de m'imposer en tant que modèle pour la jeune génération, mais surtout de transmettre un travail pédagogique qui sera une base d'initiation et de formation pour tous. Je ne me contente plus d'apprendre à chanter ou à jouer d'un instrument à mes élèves. Je veux qu'ils s'imprègnent d'une civilisation, d'une culture. Je complète les cours par des ateliers particuliers, des journées et des voyages d'étude…», a déclaré l'APS, Beihdja Rahal qui est sollicitée un peu partout en France et en Europe pour animer des masters-class et des conférences sur le patrimoine andalou et précisément sur la musique Sanaa. La belle poésie arabo-andalouse L'artiste, fondatrice de l'association «Rythme harmonie» et qui fait aussi partie du jury du conservatoire de Paris durant des présentations de thèses de musique traditionnelle, a eu la chance, comme elle l'aime à le dire, d'être formée par des maîtres dont Zoubir Kakachi qui lui a appris à poser les doigts sur la mandoline, et Abderrezak Fekhardji qui lui a donné l'occasion de monter sur scène face au public. Dans son travail, Beihdja Rahal met en évidence, en plus de la belle poésie arabo-andalouse, les poètes et poétesses de l'époque. Elle a chanté la poésie de «Wallada bint Al-Mustakfi», «Oum Al-Ala» et «Oum Al-Hana», en leur consacrant l'album «Cha'riyate» dans le but de «faire découvrir la belle poésie féminine et dire que la femme a toujours été présente dans cette musique». Beihdja Rahal donne rendez-vous à son public le 1er juin à Oran pour la présentation du nouvel album.