Le monde entier a célébré hier la journée mondiale des réfugiés. En Algérie, la célébration intervient dans un contexte particulier marqué par l'arrivée massive de migrants dont le nombre ne cesse de croître ces dernières années. L'Algérie, qui abrite aussi, depuis plusieurs années, des réfugiés sahraouis et palestiniens, est devenue une terre d'accueil. La présidente du Croissant-rouge algérien, Mme Saida Benhabyles avait insisté sur la nécessité de déterminer les origines du phénomène. «Il faut s'attaquer aux vraies causes. L'ingérence étrangère et l'intervention militaire principales causes de ce drame notamment dans la région du Sahel», affirme-t-elle, ajoutant que «l'Algérie reste fidèle à sa tradition de solidarité mais également attachée au principe de respect de la souveraineté des pays». Pour le seul traitement du dossier des migrants clandestins, l'Algérie a mis en place des moyens importants et a pris des dispositions humanitaires pour accueillir, dans le respect des lois et conventions internationales, les migrants venus des pays du Sahel et de l'Afrique occidentale. «Ce dossier nous a coûté cher sur les plans sécuritaire, financier et même humanitaire et a placé l'Algérie, comme une terre d'accueil par excellence dans le monde». a expliqué hier, au Temps d'Algérie, une source proche du dossier au ministère de l'Intérieur. Selon notre source, en 2016, les pouvoirs publics ont adopté un plan d'action spécial pour la gestion du dossier des migrants et un budget de plus de 20 millions de dollars lui a été consacré. Des moyens logistiques et médicaux (médicaments, nourritures, tentes.. etc.) ont été acheminés vers les zones frontalières. «Maintenant nous sommes en face d'une situation de déplacement des populations, faute de besoins fondamentaux de la vie. Les nouveaux migrants sont dépourvus de toutes choses. Ils viennent chercher la paix en Algérie», ajoute notre source. Et de poursuivre : «même les Nation unies ont déclaré une détresse humanitaire et alimentaire dans huit pays du Sahel. Ils ont quantifié le nombre de 15 millions d'habitants comme étant des populations éligibles à une migration vers les pays du Nord africains et de l'Europe». C'est à partir de ces données que le gouvernement algérien à inscrit, selon notre source, le dossier de la migration clandestine comme une priorité nationale. Par ailleurs, en réponse à certaines parties qui ont accusé l'Algérie de «dépassement» dans sa gestion du dossier des migrants, notre source souligne que «toutes les différentes campagnes menées contre l'Algérie concernant la question des migrants sont mensongères et même indignes», ajoutant que «bien au contraire, l'Algérie avait fait œuvre d'aide humanitaire envers l'Afrique bien avant et au-delà même, du dossier de la migration clandestine. Il faut que tout le monde sache que notre pays a effacé les dettes de 14 pays du continent africain, évaluée à plus de 3,5 milliards de dollar durant les 5 dernières années». Expliquant que «le flux migratoire à partir des frontières maritimes algériennes n'existe pas, comme le disent certaines parties», notre interlocuteur précise que «la fermeture des frontières maritimes orientales, occidentales et centrales, par les Européens et celles de la Libye au sud, aux migrants africains a poussé ces derniers à rebrousser chemin vers l'Algérie». Un fichier national pour le recensement des réfugiés est en cours Le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, avait rappelé l'accueil cordial de l'Algérie aux refugiés de différentes nationalités ainsi que leur prise en charge dans le respect des droits humains et des chartes internationales dans le domaine, soulignant qu'un fichier national est en cours de préparation en vue de leur recensement. A une question relative au grand nombre de migrants africains en Algérie, le ministre a rétorqué dernièrement que l'Algérie considère ces refugiés, venant de pays en butte à des conditions difficiles, comme étant des invités qu'il faut prendre en charge au plan médical, social et psychologique, individuellement et en groupes. Certains pays d'Afrique vivent dans des conditions difficiles à l'origine de la hausse du nombre des réfugiés, a ajouté M. Bedoui, soulignant la préoccupation du gouvernement algérien et son suivi minutieux de cette situation, notamment concernant les enfants et les femmes. Concernant l'évacuation de ces migrants vers leur pays d'origine, il a signalé la réalisation auparavant d'opérations ayant permis le retour de ressortissants nigériens vers leur pays, faisant état de la poursuite des procédures en coordination avec les pays d'origine concernés, dans le respect des droits humains. Le ministre de l'Intérieur, a révélé, à l'occasion, la préparation, en cours, d'un fichier national pour recenser le nombre de migrants africains, de même que leur situation. Il a signalé, en outre, la possibilité de leur emploi dans des chantiers de construction entre autres, considérant que l'Algérie a un besoin de main-d'œuvre dans certains domaines.