Plus de 170 médicaments sont en rupture de stock sur les étals des officines au niveau national. Une pénurie attribuée, selon le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed, au retard dans la signature des programmes d'importation de médicaments. Intervenant, hier, à l'émission «L'Invité de la rédaction» de la Chaîne III de la radio nationale, M Benbahmed a expliqué que les ruptures «chroniques» de médicaments fabriqués à l'étranger sont étroitement liées à la signature, parfois tardive, des programmes d'importation, mais également à la limitation de leur quota. Il a considéré indispensable de développer, au niveau du ministère de la Santé, un système d'information permettant de localiser l'imminence d'une rupture des médicaments nécessaires au traitement de toutes les pathologies. «Un certain nombre de produits de soins se trouve en rupture récurrente, soit en raison des insuffisances d'approvisionnement, ou bien du fait de la non délivrance de programmes pour les importer, et pour cause, les responsables jugent l'importation de ces médicaments pas très utile, car certains producteurs locaux se sont engagés à les produire avec un stock suffisant», a-t-il indiqué. Chose qui n'est pas faite, a-t-il déploré. Benbahmed a estimé qu'il fallait prendre en compte le fait qu'ils ne pouvaient le faire que ne manière progressive. Selon lui, l'erreur a été commise à ce niveau, car il a bien fallu s'assurer d'avance, que les laboratoires algériens doivent en principe, disposer de stocks stratégiques couvrant une période de 90 jours. Parlant d'une manière très théorique sur les solutions à prendre pour résoudre définitivement ce problème, le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens a relevé que la réglementation existante,t permet de régler la question récurrente de disponibilité du médicament «de manière automatique». L'intervenant fera part, notamment, d'une enquête faisant état de nombreux malades, contraints de faire le tour de plusieurs officines à la recherche de médicaments. il a observé à cet effet, que les médecins ne savent plus quoi prescrire en raison du manque de divers corticoïdes, de certains antibiotiques injectables, par la faute du non suivi des stocks de médicaments, à l'origine de «la spéculation et aux ventes concomitantes». Pour remédier à cette situation, Benbahmed a suggéré de donner plus de moyens à la direction de la pharmacie et à l'Agence du médicament en termes de régulation, et de disposer d'un système informatique permettant de connaître l'évolution des stocks nationaux en temps réel. Faisant part d'une Feuille de route élaborée la semaine dernière, par les intervenants de la chaîne du médicament, dont certains aspects ont commencé à être pris en compte par le ministère de la Santé, Benbahmed a estimé qu'elle permettra le dénouement de ce récurent problème de pénurie de soins. S'étalant un peu plus sur ce sujet, il a indiqué que parmi les propositions contenues dans cette Feuille de route, «il figure celle de pouvoir reformuler quantitativement, les programmes d'importation, et, le cas échéant, de les modifier en fonction des besoins». Un mécanisme qu'a reçu l'aval du ministère de la Santé. Le président du Conseil de l'Ordre des pharmaciens déclare attendre des pouvoirs publics qu'ils incluent dans la Loi sanitaire, un dispositif de lutte contre les ruptures de soins, dont il a rappelé qu'outre leurs conséquences sanitaires sur les patients, celles-ci provoquent également l'anxiété de leurs proches, contraints de revenir demander un autre traitement à leur médecin, ou bien de visiter plusieurs officines pour tenter de trouver celui prescrit.