Dans la capitale, des dizaines de milliers de citoyens ont organisé des marches sans incidents, malgré la forte présence des forces de sécurité qui ont quadrillé les principales places dès les premières heures de la matinée. Ni violence, ni casse, ni dérapage, ni chaos. Ceux qui ont tablé sur une mauvaise tournure des manifestations d'hier pour les réformes politiques et économiques et contre le 5e mandat, ont déchanté. La mobilisation était générale, dans toute l'Algérie. Les manifestations se sont déroulées dans le calme. Dans la capitale, des dizaines de milliers de citoyens ont organisé des marches sans incidents, malgré la forte présence des forces de sécurité qui ont quadrillé les principales places dès les premières heures de la matinée. Une procession humaine imposante s'est ébranlée de la place du 1er mai vers la rue Hassiba Ben Bouali. D'autres marches étaient organisées à Bab El Oued et la Rue Larbi Ben M'hidi. A 16h, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés devant le palais du gouvernement. D'autres ont tenté de rejoindre le siège de la présidence de la République, quadrillé par les forces de l'ordre, pacifiquement. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes du pays, en réponse à des appels anonymes sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours. Les manifestants ont contredit tous les scénarios, montrant un haut sens de responsabilité et une conscience intacte. Un bon présage pour l'avenir du pays, avec une société mûre qui n'est pas gagnée par l'esprit aventuriste que certains veulent lui imprimer. Dans la matinée d'hier, les citoyens ont envahi les villes principales. A Annaba, des centaines de jeunes ont pris d'assaut la place Cour de la Révolution. Des manifestants portaient l'emblème national, au moment où d'autres exhibaient des pancartes où sont inscrites des revendications contre le 5e mandat. A Relizane, Oran, Sid Bel-Abbès, Sétif, à Boumerdès, Tiaret, Bouira… des rassemblements grandioses ont eu lieu : point commun : ils se sont tous déroulés dans le calme. Les forces de sécurité ne sont pas intervenues, et les manifestants ont fait preuve d'un sens élevé de responsabilité et de civisme. A Béjaïa, une marche monstre, avec des dizaines de milliers de participants, a été organisée. Dans une mosquée de la ville, les fidèles ont quitté la mosquée suite au prêche politique de l'imam, sous les cris «basta». A Tizi-Ouzou aussi, des milliers de personnes ont marché. Partout, les marches étaient pacifiques. D'est en ouest, du nord au sud, la journée d'hier était une journée de mobilisation nationale pour l'Algérie, qui aspire à un avenir meilleur et radieux, où les jeunes ne seront plus obligés de choisir entre la précarité de la vie dans le pays, et e péril de chercher des chances ailleurs, soit en immigrant, légalement ou clandestinement. Dans le sud du pays, c'est la ville de Touggourt qui s'est distinguée par une imposante manifestation. Ces manifestations ont montré également la faiblesse de l'opposition, qui n'arrive pas à mobiliser les populations, alors qu'un appel anonyme relayé en grande pompe sur les réseaux sociaux, a créé une dynamique sans précédent. Les acteurs de l'opposition se sont contentés de soutenir les manifestations sans y prendre part. L'ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, a affirmé que les citoyens ont pris conscience des menaces graves sur l'avenir de la patrie. Le candidat Ali Benflis a exprimé son soutien à toute manifestation pacifique et toute expression sans violence. Le président du MSP, Abderrazak Makri, a affirmé que la manifestation est un droit garanti par la constitution. Quant à l'ancien général, candidat Ali Ghediri, il a indiqué que «les mouvements sociaux exprimés pacifiquement à travers le pays doivent se poursuivre dans la dignité et de façon civilisée, dénuée de violence pour qu'ils permettent aux citoyens de devenir les acteurs et les seuls planificateurs de leur avenir». A noter que les présidents des principaux partis politiques qui avaient soutenu ces marches étaient hier, aux abonnés absents.