Accusant certains enseignants de pousser ces élèves à rejoindre la rue, notre interlocuteur a souligné qu'à chaque instant, des milliers d'élèves courent un grand danger. Dès le premier jour de la rentrée des classes, des perturbations ont été signalées dans les deux wilayas de Béjaïa et de Tizi-Ouzou. Après avoir marqué leur présence le matin auprès de leurs enseignants, des élèves ont quitté leurs classes pour marcher dans la rue contre le système. Le mouvement populaire semble impacter négativement sur le secteur de l'éducation. Des élèves, dont l'âge ne leur donne pas accès aux urnes, décident de boycotter les cours pour manifester dans la rue. Une situation qui déplaît au plus haut point aux parents. «Il est vraiment difficile de contrôler ces enfants, au moment où ils sont influencés par des enseignants», signale le président de l'Association des parents d'élèves, Khaled Ahmed. Contacté par nos soins, Ahmed a fait part du désappointement des parents quant à la mauvaise tournure de ces évènements et leur impact négatif sur les élèves. Il a assuré, dans ce sens, que ces élèves sont obnubilés par le mouvement populaire, alors qu'ils ne devraient pas se mêler des affaires politiques. Accusant certains enseignants de pousser ces élèves à rejoindre la rue, notre interlocuteur a souligné qu'à chaque instant, des milliers d'élèves courent un grand danger. «Une fois sortis des établissements, tout accident n'incombe pas à l'école», a-t-il précisé. Certes, le mouvement populaire concerne tous les algériens, cependant les seuls perdants dans cette histoire restent les enfants. En sus des risques auxquels il s'exposent dans la rue, il ne faut pas perdre de vue les énormes retards qui sont enregistrés au niveau du calendrier scolaire. Chaque jour manqué est un pas en arrière que subissent les élèves, notamment ceux qui appartiennent aux classes d'examen. C'est le cas de la grève annoncée par la Confédération des Syndicats Algériens (CSA). Prévue le 10 avril prochain, la grève annoncée pour soutenir le mouvement populaire est fortement appréhendée par les parents d'élèves. Appelant ces syndicalistes à être raisonnables, ils estiment que rien n'est plus important que l'éducation de leurs enfants. «L'école ne doit en aucun cas être mêlée dans les affaires politiques !». Selon le président de l'association : «Le droit à l'école est un droit constitutionnel, autant que le droit à la grève». «Les syndicats doivent faire passer les intérêts des enfants avant tout», a-t-il ajouté. La CSA, composée des syndicats suivants: UNPEF, Cnapeste, Snepest, SNTE, Snap, CNII, SNTFP, Satef, CELA, SNVFAP, Cnes et SNTMA, a appelé les travailleurs de tous les secteurs à fortement se mobiliser, pour scander leur refus au nouveau Gouvernement nommé par le chef de l'Etat. Les syndicats ont pris un bon nombre de décisions pour affirmer leur soutien au mouvement populaire, dont l'appel à une grève générale dans tous les secteurs le 10 avril. D'après les parents, cette grève risque de nuire fortement aux élèves qui, jusqu'à présent, ont accusé un énorme retard dans les cours. Dans cette optique, notre interlocuteur a expliqué que depuis le début de cette année scolaire, un grand retard est enregistré dans le calendrier scolaire, particulièrement dans les régions les plus reculées. Au niveau de ces endroits, a-t-il fait savoir plus loin : «Les conditions de vie sont très pénibles pour les élèves. Avec ce changement climatique, des milliers d'élèves trouvent du mal à rejoindre leurs écoles. Et avec le mouvement populaire ces enfants se retrouvent de facto dans l'impasse».