Ce barrage hydraulique d'une capacité de stockage de 181 millions de m3, est rempli à 100 % grâce à l'apport des différents affluents qui l'alimentent. La wilaya de Tizi-Ouzou devra vivre un été tranquille en matière d'alimentation en eau potable. Les appréhensions relatives au rationnement de l'eau en raison du manque de précipitations qui refont surface chaque année, ne sont plus à l'ordre du jour. Ces craintes et ces peurs sont aujourd'hui évacuées comme par un revers de la main par la générosité du ciel et en particulier ces tout derniers jours. Si en effet, ces importantes chutes de pluies ont générées des dégâts dans de nombreuses localités de la wilaya de Tizi-Ouzou où des routes, des glissements de terrains réveillés, des axes routiers défoncés etc., il n'en demeure pas moins qu'elles ont été d'un grand apport hydrique pour les réserves d'eau et le secteur de l'agriculture. En effet, le barrage de Taksebt a atteint, durant la nuit de lundi à mardi son taux maximum de remplissage. Ce barrage hydraulique d'une capacité de stockage de 181 millions de m3, est rempli à 100 % grâce à l'apport des différents affluents qui l'alimentent. Il y a eu même un excédent des eaux au niveau du barrage, ce qui a nécessité son évacuation. Le détecteur de crue s'est déclenché automatiquement. Les responsables du barrage qui surveillent la vitesse de remplissage ont même lancé des appels à tous ceux qui pouvaient avoir quelque chose à faire en aval de cette structure hydrique d'éviter de s'y rendre. Aujourd'hui donc, il ressemble à une petite mer intérieure. Le barrage de Taksebt alimente les wilayas de Tizi-Ouzou, Boumerdès et Alger avec un volume quotidien de près 430.000 m3. Cependant, et au-delà de la jubilation, il faut rappeler que d'importantes quantités de ce volume, jamais évaluées ou estimées, sont perdues dans la nature et n'arrivent pas aux consommateurs. La raison principale demeure les fuites d'eau qui sont visibles partout. Au sud, au nord, à l'est ou à l'ouest de la wilaya la situation est quasiment la même. Les conduites AEP desservant de nombreux villages à travers d'innombrables localités sont détériorées. Tout naturellement, les fuites d'eau à partir de ces conduites sont très fréquentes. La vétusté des canalisations et bien d'autres problèmes font que les quantités déversés dans la nature constituent un phénomène que les autorités n'arrivent pas à juguler. Les retenues collinaires aussi Les quelques 80 retenues collinaires que compte la wilaya de Tizi-Ouzou sont remplies totalement, ce qui est de loin un vrai soulagement pour les agriculteurs. Seulement, ces ouvrages sont très vulnérables. Les précipitations leurs causent d'énormes dégâts. Il n'y a pas longtemps, il a été procédé à la réhabilitation de 21 retenues collinaires endommagées suite aux intempéries dont celles de Boudjima, Tadmaït, Aït Chafaa, Tizi Ntlata, trois retenues collinaires de Tizi-Ouzou, une à Draa El-Mizan et Yakourène, trois autres retenues collinaires à Fréha et une Ouaguenoune, quatre autres à Timizart et une retenue à Taguemount, Tiliket, Chaoufa, Mekla, Mghiraet Aït Khellili. Ces ouvrages, destinés à l'irrigation des terres agricoles ont subi d'importants dégâts, consistant notamment en la détérioration des évacuateurs des crues, la formation de failles au niveau des digues et l'éboulement de talus. Les retenues collinaires font face aussi à un problème de gestion. Ces ouvrages se retrouvent abandonnés depuis la dissolution, au début de la décennie 90 de l'Office de wilaya des périmètres irrigués. Même la wilaya qui a sollicité l'Office national de l'irrigation et du drainage (ONID) en vue de lui confier la gestion de ces ouvrages s'est vue assignée un refus en mettant en avant le motif de l'éparpillement et l'exiguïté des périmètres agricoles de la wilaya. La durée de vie d'une retenue collinaire est estimée, en moyenne, à une trentaine d'années.