La mobilisation populaire est maintenue pour le 8e vendredi consécutif à Bouira. Même heure, même endroit. Même détermination et colère. Les dizaines de milliers de manifestants qui ont marché hier dans la ville de Bouira ont scandé les mêmes slogans que les jours précédents. Peu avant 14 h, des groupes de manifestants ont commencé à se former un peu partout au chef-lieu de wilaya. À la place des Martyrs, endroit emblématique d'où toutes les marches de la démocratie ont démarré, des centaines de personnes se sont déjà rassemblées à partir de midi. Au même moment, des foules s'organisent à l'esplanade de la maison de la culture. D'autres arpentent le boulevard Zighoud Youcef. Les deux voies sont noires du monde. Une grande partie de la foule a fait le tour en empruntant la rue du 20 Août, qui longe l'esplanade et la cité police pour ensuite rejoindre d'autres marcheurs, qui marquent une pause au niveau du pont Sayeh. La grande foule a sillonné les ruelles de l'ancienne ville et retourne au point de départ. La pluie qui s'est abattue n'a pas empêché les dizaines de milliers de personnes de marcher. Les femmes ont montré encore une fois leur attachement à la lutte pour le changement. Elles étaient des centaines à se faufiler dans la foule, et crier haut et fort leur colère contre le système qu'elles qualifient de corrompu. Pour ce qui est des slogans, la foule a fait entendre aux figures du régime tous les mots hostiles. Le chef de l'Etat par intérim, Bedoui et son gouvernement, Tayeb Belaiz et le vice-ministre de la Défense et chef d'état-major, ont eu tous leurs lots de slogans. La rue réitère ses revendications. «Ils partent tous», scande-t-on de partout. Ainsi, pour la journée d'hier, les marcheurs ont été surpris par le déploiement des forces de l'ordre, peu avant le début de la marche, dans plusieurs endroits de la ville. C'est la première fois depuis le début de la contestation populaire qu'un dispositif policier est déployé.