Les étudiants décident de boycotter les examens du deuxième semestre, prévus le 18 mai prochain, et appellent à leur report jusqu'après l'Aïd El Fitr. Suite aux mouvements de protestation entrepris par les étudiants depuis le début du «Hirak», un important retard est enregistré dans le calendrier des cours. Malgré le risque d'une année blanche, ces étudiants décident de poursuivre leur mouvement, jusqu'à l'aboutissement des revendications du mouvement populaire. Ainsi, pour ces jeunes, «passer les examens du deuxième semestre risque de donner un coup dur à leur mouvement de contestation, observé à travers plusieurs universités». En effet, en plus de la grande marche du mardi, les étudiants ont entrepris une grève ouverte depuis près de deux mois. Paralysant nombre d'établissements universitaires du pays, cette grève, lancée par des organisations estudiantines, est fortement suivie. Selon ces organisations, la grève dans certains campus est suivie à 100%. Il s'agit particulièrement, de l'Université de Bab Ezzouar, ainsi que des grandes écoles, Sciences économiques, Polytechnique, Informatique, Management, Commerce à Koléa… et autres. Il est signalé dans cette optique, que «certaines facultés ont repris les cours normalement, d'autres timidement, tandis que d'autres pas du tout». Les situations diffèrent d'un établissement à un autre, et ne peuvent être traitées toutes de la même manière. Selon le secrétaire général de l'Union générale des étudiants libres (Ugel), Salaheddine Daouadji, il est très difficile de rattraper les cours si les étudiants poursuivent leur mouvement. Appelant ces derniers à mettre un terme à cette grève, il a assuré que l'annulation d'une année leur nuira fortement, particulièrement aux étudiants qui doivent déposer leurs thèses de fin d'année. «L'annulation de l'année universitaire engendrera un retard pour la remise des diplômes», a-t-il précisé, soulignant que «la période de recrutement dans la plupart des entreprises se déroule en été, alors, ces étudiants devront attendre l'année prochaine avant de postuler». Dans ce sens, il a appelé le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, de trouver rapidement des solutions pour pouvoir faire face à cette situation. En plus de nuire à la crédibilité du diplôme universitaire octroyé, a-t-il poursuivi, l'annulation de cette année causera d'énormes perturbations lors de la prochaine rentrée pour les bacheliers. En outre, les examens du deuxième semestre sont prévus le 18 mai prochain. Cependant, le retard des cours risque de tout changer. Pour trouver une solution à ce problème, les administrations entreprendront, dans les jours à venir, des discussions avec les représentants des organisations estudiantines. Désormais, fixer des dates ultérieures des examens est la seule solution pour éviter une année blanche. La détermination inébranlable des étudiants pour poursuivre leur mouvement est plus forte que jamais. Malgré le jeûne, la chaleur, l'annulation de l'année universitaire et les menaces des responsables, ils maintiennent le cap. S'exprimant à cet effet, le conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a préconisé le report des examens du deuxième semestre jusqu'à septembre prochain. Pour les enseignants, c'est la seule solution existante pour éviter une année blanche. «L'année scolaire devra être prolongée à cause du retard dans les cours enregistré dans certains campus», soulignent les enseignants. Dans ce sillage, Abdelmalek Azzi, coordinateur national du Cnes a fait savoir que «les étudiants sont libres de prendre leurs propres décisions, au moment où il s'agit des revendications de tout un peuple». Selon lui, le mouvement de débrayage doit être arrêté pour éviter une année blanche.