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Quand le client n'est pas roi !
La qualité de service en décadence
Publié dans Le Temps d'Algérie le 04 - 03 - 2009

Il n'y a pas que l'administration qui manque au devoir de servir le citoyen. Pour s'offrir un service d'ordre privé,
on verse parfois plus que de l'argent.
Une anecdote d'abord. Cela se raconte à propos d'un Tunisien présent à Alger lors d'un forum d'hommes d'affaires des deux pays. A la sortie de l'hôtel, il se rend dans la boutique la plus proche pour quelques achats. A sa grande surprise, le commerçant refuse de le servir pour une histoire de revanche : rendre justice aux supporteurs algériens malmenés en Tunisie lors de la dernière coupe d'Afrique ! Et au touriste de répliquer : «Vous les Algériens, vous êtres vraiment libres !» Traduction : en Tunisie, des réactions pareilles sont presque inimaginables. D'où cette seconde anecdote.
Samir, un homme âgé, visite pour la première fois la Tunisie. Dans un bar-hôtel, il oublie de «boire avec modération». Une fois ivre, il malmène un jeune serveur qui pousse un «ouf !» d'impatience. A son grand malheur, son employeur le surprend. A cause de ce «ouf !», il est renvoyé pour de bon. Quand Samir tente de défendre le serveur, il est vite rappelé à l'ordre. «Non monsieur. Ici, vous être un client et le client est roi !», se rappelle encore Samir. Question : le client est-il vraiment roi chez nous ?
Chacun a vécu au moins une fois une drôle d'histoire pour régler des affaires d'ordre privé. Pour que les choses soient claires, disons qu'il ne s'agit pas ici de l'administration publique qui tend de plus en plus à ne pas servir le citoyen comme il se doit. Il s'agit plutôt de tous les services contre lesquels on paie pour les avoir.
A la Casbah, chez un coiffeur…
Savez-vous qu'un coiffeur peut prendre jusqu'à une heure pour vous couper les cheveux ? Si vous en doutez, adressez-vous à un coiffeur de la Casbah ou de Bab El Oued. A la Casbah, les boutiques de coiffeurs foisonnent. On en trouve dans toutes les ruelles. En fait, à Ketchaoua, au bout de la rue Hadj Omar, deux jeunes Jijlis tiennent une boutique aménagée dans le croisement de deux bâtiments anciens. Le commerce, une surface de 2m⊃2;, est ouvert à sept personnes au maximum, y compris les deux coiffeurs.
L'aménagement intérieur rappelle à tout point de vue les échoppes des campagnes. Le décor est sommaire, avec pleins de gadgets sur les étagères. Toutefois, l'atmosphère y est chaude. La radio est allumée, et depuis la rue, les passants entendent hurler les commentateurs des matchs à l'occasion de la 18e journée du championnat de football, division I. Pour le reste, les coiffeurs sont vraiment coiffés. Pas de tenue de travail qui tienne. Salim et Adel portent des jeans, des baskets et des pulls blancs. Pour ne pas se salir, ils tiennent leur client (sa tête en fait) en respect et manient les ciseaux presque à distance.
Premier souci, le siège. Si vous vous laissez aller, vous piquez tout de suite sur la structure métallique de la banquette. C'est que l'éponge a disparu sous l'effet de l'utilisation. Une fois installé, il vous reste à vous entendre avec Samir ou Adel sur les détails de la coupe.
Maintenant, les deux «professionnels» sont à l'œuvre. Ils ont entre les mains les têtes de deux jeunes gens. Les commentateurs des matchs hurlent à gorge déployée à chaque occasion de scorer. Mais en plein chantier, les jeunes coiffeurs reçoivent la visite d'un «compatriote». Les haffaf abandonnent pour un moment les têtes de leurs clients pour les embrassades d'usage. C'est irrésistible. Puis ça devient agaçant. L'intrus s'installe dans la salle et provoque une interminable discussion.
Comme Salim vient de rentrer du pays, on lui demande des nouvelles d'une dizaine des personnes, des proches ou des amis communs. Le coiffeur pose sa main sur la tête du client, croise les jambes et répond. De sa réponse, on retient qu'il a manqué un enterrement, qu'il a rencontré un autre Salim à l'entrée du village, que ce Salim compte monter une gargote, qu'El Hadi s'est finalement établi à Oran comme serveur dans un café…
Foot, huile d'olives, mariage…
Samir se concentre une nouvelle fois sur son travail avant qu'un homme âgé ne vienne le déranger. Ce dernier cherche à connaître les résultats des matchs en cours de jeu. Une fois mis au courant, il s'énerve du fait que l'USMA mène la partie à Bologhine face au CRB par 1 à 0. Le deuxième visiteur donne l'impression d'être un habitué des lieux. Il rentre, accapare un flacon de parfum après avoir été autorisé, s'asperge longuement puis repart. Le troisième ramène un téléphone portable doté d'une batterie vidée. Il est en quête d'une prise d'électricité pour un rechargement. Quand Salim branche le secteur, il est secoué par une décharge électrique. «Je ne savais pas qu'il y avait de la masse ici», s'emporte-t-il.
Tout en continuant à travailler, les haffaf réagissent au déroulement des matchs. Pour créer de l'ambiance, l'ami qui vient en visite relance une histoire de négoce entre lui et Salim. L'affaire tourne autour de la vente par Salim de deux litres d'huile d'olive, ramenée du pays, au prix de 1000 DA. Son compagnon qui est l'acheteur n'a pas encore payé la somme due sous prétexte que le produit est surfacturé.
«J'ai acheté deux litres à Ruisseau pour moins que ça», se plaint-il. Le vendeur s'en défend : «Je t'ai proposé de la bonne huile du pays.» Devant l'impasse, les deux amis tentent un compromis. Comme Salim est intéressé par le baskets de son ami, il propose de les lui racheter à 3000 DA (le prix demandé étant 4000 DA).
Le marché n'a pas été concluant : l'un chausse du 41 et l'autre du 42 et demi ! La discussion est relancée de plus belle à cause des youyous qui sont parvenus jusqu'à la boutique depuis un immeuble un peu en retrait. Tout de suite, le point est fait sur les projets de mariage de l'autre coiffeur, des amis restés au bled, avec un rappel des fêtes qui devraient être célébrées durant l'été prochain ainsi que les fêtes déjà célébrées l'année dernière. En s'échangeant des confidences, une escarmouche éclate entre l'invité et un coiffeur. Ils sont sortis terminer leur discussion dans la rue, près de la boutique.
Pour écouter leur propos, Salim se met devant la porte, un séchoir fonctionnel à la main, mais derrière le dos. Les deux clients ont été ainsi mis en attente. Une fois passée au séchoir, la coupe est façonnée. Il suffit juste de payer (100 DA) et s'en aller. Dans la rue, un jeune se laisse aller : «C'est une bonne coupe !»


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