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«Être entraîneur de l'Algérie, ce n'est pas toujours un cadeau»
Halilhodzic à Fifa.com :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 21 - 01 - 2014

Réputé pour son caractère bien trempé, Vahid Halilhodzic n'est pas du genre à se laisser envahir par l'émotion. Mais c'est en pleurs que le sélectionneur de l'Algérie a célébré le succès de ses Fennecs en match retour des barrages de qualification pour la Coupe du monde de la Fifa, Brésil 2014 face au Burkina Faso (3-2, 1-0). «L'expérience que je vis avec l'Algérie est la plus intense de ma carrière», confie-t-il au micro de FIFA.com. Car si l'homme n'a pas non plus une grande propension à s'exprimer, Coach Vahid a tout de même fait une exception pour nous, à Costa do Sauípe, en marge du tirage au sort officiel de l'épreuve suprême. Dans un entretien à bâtons rompus, Halilhodzic évoque ses larmes au soir du 19 novembre dernier, sa fierté d'entraîner l'Algérie, son douloureux licenciement de Côte d'Ivoire il y a quatre ans, et son amour du métier. «Le football m'a de temps en temps fait souffrir, mais il m'a aussi beaucoup donné. Je lui suis redevable», résume le technicien bosnien. Entretien.
M. Halilhodzic, qu'avez-vous ressenti au coup de sifflet final du match de barrage retour victorieux face au Burkina Faso ?
Ce fut un mélange de soulagement et de fierté ! Pour un entraîneur, le plaisir ne réside que dans la victoire. Et la victoire, elle, passe par de la souffrance. En l'espèce, nous avons beaucoup souffert pour finalement terminer en beauté. C'est un immense cadeau de voir la joie qu'un tel succès peut procurer aux supporters, ou aux gens avec lesquels on travaille. Cela ne coûte rien. Rien ne peut acheter cela. Quand on voit les gens autour de soi sauter de joie, deux ans et demi de souffrance s'envolent d'un coup.
Vous-même avez été gagné par l'émotion à la fin de cette rencontre. On vous a vu en pleurs…
J'ai eu un drame personnel il y a un an : mon frère est décédé. C'est quelqu'un qui a beaucoup compté dans ma vie, qui a tracé ma carrière, qui m'a poussé à jouer au football. Un an jour pour jour avant ce match face au Burkina Faso, il m'avait rendu visite en Algérie... Personne ne savait que j'avais vécu ce drame intérieur. Après le match, j'ai explosé.
Emotionnellement, n'êtes-vous pas en train de vivre les plus belles heures de votre carrière dans le football ?
Je ne sais pas, ce n'est pas la première fois que je qualifie une équipe pour une Coupe du monde. En tant qu'entraîneur, j'ai participé à deux ligues des champions, et j'ai remporté la Ligue des champions de la CAF. En tant que joueur, j'ai gagné l'Euro espoir. J'ai été meilleur joueur et meilleur buteur de la compétition. J'ai gagné beaucoup de titres... Mais l'expérience que je vis avec l'Algérie est peut-être plus intense. Être entraîneur de l'Algérie, ce n'est pas toujours un cadeau. Il faut avoir un sacré caractère, et une certaine conviction dans ce que l'on fait. La pression est énorme, et je suis un étranger à la tête de leur équipe nationale. Ce n'est pas toujours facile.
Qu'est-ce qui vous a motivé à accepter ce poste ?
Après avoir été remercié de mon poste de sélectionneur de la Côte d'Ivoire, je ne pensais plus diriger une équipe africaine. J'ai même envisagé d'arrêter le football. Ce licenciement montre comment l'Afrique peut être cruelle. Mais il ne faut jamais dire jamais. Et lors de mon premier rendez-vous avec l'équipe algérienne, un joueur m'a interpellé au bout de cinq minutes et m'a dit : «Coach, est-ce qu'on peut parler ?» Une discussion a alors débuté avec toute l'équipe. Elle a duré deux heures, durant lesquelles tous les problèmes sont remontés à la surface. Et ils étaient nombreux. Je me suis dit : «ce n'est pas pour moi, je pars.» Mais finalement, face à autant de franchise, j'ai choisi de continuer l'aventure. C'est cette sincérité, dès le premier contact, qui m'a convaincu de poursuivre. Avec les gens sincères, on peut toujours faire quelque chose… Entre notre premier stage à Marcoussis en juillet 2011 et décembre 2013, il s'est passé beaucoup de choses, nous avons beaucoup travaillé, et nous en avons été récompensés à l'arrivée.
Vous évoquez l'épisode malheureux de 2010. Vous aviez été limogé du poste de sélectionneur de la Côte d'Ivoire après avoir pourtant qualifié les Eléphants pour la Coupe du monde de la Fifa 2010. La page est-elle tournée ?
J'ai connu une expérience similaire en tant que joueur il y a quelques années. Dans mon pays, la Yougoslavie, j'étais considéré à l'époque comme l'un des meilleurs joueurs du pays. J'ai participé à chaque match de qualification, et nous avions obtenu notre billet pour Espagne 1982. Arrivé là-bas, l'entraîneur a décidé de changer de tactique et m'a mis remplaçant. J'ai mal vécu cela, sachant que j'ambitionnais de devenir meilleur buteur de la compétition… De la même façon, c'est terrible pour un entraîneur qui qualifie un pays pour la Coupe du monde en remportant tous les matches d'être finalement privé de ce grand rendez-vous. C'est le président de la République qui avait pris la décision. Mais justement ce matin, le nouveau président de la fédération ivoirienne de football est venu s'excuser en son nom, au nom des joueurs, et au nom du peuple ivoirien de ce qui s'est passé. Ce n'est pas une revanche, mais cela console un peu. Je regrette bien sûr de ne pas être allé à cette Coupe du monde. J'aurais peut-être pu faire quelque chose de bien avec cette équipe qui possède de grands joueurs.
Avec Sofiane Feghouli, Saphir Taïder, ou encore Ishak Belfodil, les Fennecs ne manquent également pas de talent. Et l'équipe est très jeune…
Quand j'ai pris les commandes de l'Algérie, l'équipe était encore majoritairement composée des mondialistes de 2010. Elle était démoralisée. J'ai tout de suite compris qu'il fallait la renouveler. L'évolution a été faite étape par étape. J'ai commencé peu à peu à convoquer des joueurs franco-algériens qui évoluaient en France ou en Italie. C'est un processus plus compliqué qu'il n'y paraît dans la mesure où les Algériens sont très attachés à leur nation. Quelqu'un qui n'a pas le respect du drapeau n'est pas le bienvenu. Il faut donc faire preuve de diplomatie pour réussir l'intégration de joueurs binationaux dans un groupe déjà construit. On a énormément travaillé sur le plan social, sur l'adaptation et sur la discussion. On a veillé à retrouver un esprit collectif, combatif, généreux et solidaire. Aujourd'hui, c'est le point fort de mon groupe et ce qui a été déterminant dans notre parcours. On a été récompensé, et cette qualification fait beaucoup de bien à tout le monde en Algérie.
On peut le croire, vu l'ambiance à Blida ce 19 novembre 2013. Six heures avant le coup d'envoi de ce match, le stade était plein !
Il faut vivre en Algérie pour voir à quel point ce pays est passionné par le football. J'ai d'ailleurs dédié la qualification au peuple algérien. Mon discours n'avait rien de populiste. J'ai vraiment ressenti une fierté de pouvoir offrir à ce peuple ce sésame pour la Coupe du monde. Quand vous avez un public comme ça derrière vous, c'est une véritable inspiration.
On vous a vu danser sur de la musique raï, et exploser de bonheur lors de la qualification. Il y a même des rumeurs selon lesquelles vous songiez à demander la nationalité algérienne. Êtes-vous tombé amoureux de l'Algérie ?
Je ne suis amoureux que de mon métier et du football. Mais j'ai beaucoup de respect pour l'Algérie parce qu'être sélectionneur d'un pays comme ça, c'est un honneur. Mais aussi une grosse responsabilité. Là-bas, je suis critiqué. Même si je devenais champion du monde, je serais critiqué. J'ai du mal à comprendre cela mais c'est comme ça. Quand vous faites ce métier, il faut avoir des convictions. Il faut savoir être à l'écoute des autres, mais c'est toi qui décide sur le plan sportif. Et là-dessus, je suis assez déterminé. Je n'ai peur de rien. J'aime la pression, cela veut dire qu'il y a un bon match à jouer, et non une rencontre pour la 15e place de tel ou tel championnat.
La tension n'existe que dans des matches de ligue des champions ou de Coupe du monde, et c'est pour celle-là que je vis et que je travaille. Je suis très respectueux du football. C'est ma foi. Il m'a de temps en temps fait souffrir, mais il m'a aussi beaucoup donné. Je lui suis redevable.


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