Les raids aériens contre les positions des terroristes sévissant sur le territoire de l'Irak et de la Syrie ne satisfont plus les Etats-Unis. Le Pentagone insiste sur la tenue de l'opération terrestre. Une série de pays ont exprimé la volonté de soutenir cette initiative de Washington. Mais d'autres trouvent que sans le mandat du Conseil de sécurité de l'ONU, les hostilités de l'Ouest dans la région peuvent provoquer le début de la Troisième Guerre mondiale. Les Etats-Unis ont commencé à porter des frappes aériennes sur les positions des terroristes de l'EI sur le territoire de la Syrie sans la sanction du Conseil de sécurité de l'ONU et l'autorisation de Damas. Le Pentagone n'a pas encore adressé de demande officielle sur la tenue de l'opération terrestre. Les résultats du sondage de l'opinion publique effectué par la compagnie américaine de télévision NBC et le journal The Wall Street Journal l'ont montré : 72% de la population des Etats-Unis doutent que le président Barack Obama tienne sa promesse de ne pas envoyer de soldats contre les extrémistes de l'EI. En Grande-Bretagne, l'opinion du Pentagone a été perçue avec compréhension. La Turquie a même admis la participation de ses militaires. Damas reconnaît la nécessité de la lutte de la coalition internationale contre les extrémistes de l'EI. Seulement, les objectifs, les délais et les moyens de l'opération militaire sur le territoire de l'Irak et de la Syrie doivent être coordonnés au Conseil de sécurité de l'ONU et correspondre au droit international. Mais Washington ignore cette condition. Parallèlement à la lutte contre le terrorisme, les Etats-Unis ont l'intention de réaliser leur ancien projet de renversement du président Bachar Al Assad, d'après le président de l'Institut du Proche-Orient Evgueny Satanovsky. «Les Etats-Unis ne renoncent pas à l'idée du renversement du président Assad, du remplacement du pouvoir en Syrie, mais il est impossible de séparer l'opération terrestre contre les terroristes et les frappes contre les troupes de l'armée syrienne.» Mais si parallèlement aux actions contre les terroristes, Washington tente de changer le pouvoir syrien, l'Occident, avec les Etats-Unis en tête, connaîtra des difficultés encore plus grandes, selon l'expert-orientaliste de l'Institut des évaluations stratégiques et de l'analyse Sergueï Demidenko. «Si Washington renverse Bachar Al Assad, il y aura plus de groupements tels que l'EI qu'il a créé d'abord, et contre lequel il mène maintenant une lutte héroïque. L'armée syrienne est une des forces régionales les plus importantes qui endiguent la propagation du terrorisme. La Syrie, l'Iran, l'Irak sont les forces qui luttent maintenant le plus activement contre l'EI et subissent les pertes les plus grosses. Et si les Etats-Unis réussissent à renverser Bachar Al Assad, Israël ne leur pardonnera jamais les troubles que cela engendrera.» Plusieurs experts estiment qu'après le remplacement violent du pouvoir en Syrie, les conflits proches-orientaux tourneront en guerre mondiale. Alors, tout le monde en souffrira, les pays de la région et ceux qui se trouvent loin de là, prévient le président de l'Institut du Proche-Orient Evgueny Satanovsky.