Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé jeudi à Shanghai (Chine) les opérateurs chinois à lancer des projets de partenariat «gagnant-gagnant», orientés vers des investissements productifs. Pour signifier la fin de l'ère des importations de tout et n'importe quoi, Sellal a indiqué que «le Trésor public ne peut plus (assumer) assurer à lui seul les besoins (financiers) du développement de l'économie nationale». Tout en exprimant sa satisfaction des résultats de sa visite de quatre jours en Chine, il a relevé qu'elle augure d'un «nouvel élan» aux relations entre l'Algérie et ce grand pays asiatique. «Les résultats de notre visite en Chine ont été très satisfaisants», a-t-il déclaré à la presse à l'issue de sa visite au port en eau profonde de Yangshan (Shanghai). Il a rappelé que cette visite, qui a été couronnée par la conclusion, mardi à Pékin, de plusieurs accords de partenariat bilatéraux, s'inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration du partenariat stratégique global signée par les présidents des deux pays en mai 2014, et conforté par la signature d'un Plan quinquennal de coopération stratégique global pour la période 2014-2018. Cette visite «s'est axée principalement autour du volet économique, et ce, dans l'objectif d'orienter notre coopération vers des domaines ciblés par la politique économique (de l'Algérie) visant, notamment, à diversifier l'économie en renforçant les investissements dans les secteurs hors hydrocarbures», a-t-il précisé. Selon lui, des projets d'investissements productifs chinois en Algérie devraient se multiplier dans différents secteurs d'activité tels que ceux de l'industrie et de l'agriculture. A Shanghai où il a effectué une visite au port en eau profonde de Yangshan, le Premier ministre a exprimé le souhait de l'Algérie de bénéficier de l'expérience de cette infrastructure portuaire pour la réalisation du nouveau projet du port Centre, prévu entre Cherchell (wilaya de Tipasa) et Ténès (Chlef) dont l'étude de réalisation devra être achevée avant fin mai. Devant s'étendre sur une superficie de plus de 1000 hectares et être réalisé en eau profonde, le projet du port Centre peut s'inspirer de l'expérience du port de Yangshan, construit sur une profondeur d'eau de 18 mètres. Un port en Algérie comme celui de Yangshan L'Algérie souhaite s'inspirer de l'expérience de Shanghai pour développer ses infrastructures portuaires qui constituent un élément majeur de la logistique venant en appui des investissements et du commerce extérieur. Un port construit en eau profonde permet particulièrement l'accostage de navires de gros tonnage. Actuellement, les marchandises destinées vers l'Algérie sont transbordées notamment aux ports de Giatora (Italie) et d'Algesiras (Espagne) car la profondeur des eaux dans la plupart des ports algériens ne dépasse pas 11 mètres. La réalisation de cette infrastructure portuaire devra permettre de réduire la pression que subissent les ports nationaux. Une fois ce port réalisé, il est prévu que certaines activités du port d'Alger soient transférées progressivement vers cette nouvelle place portuaire. De son côté, la partie chinoise, représentée par le groupe Shanghai Tongsheng Investment qui a fait l'étude de réalisation, la construction et assure la gestion du port de Yanghshan, a affiché son intérêt et sa volonté pour partager son expérience avec l'Algérie dans ce domaine. Sellal a proposé, par ailleurs, au maire de Shanghai, Yang Xiong, d'étudier la possibilité de jumelage entre cette municipalité chinoise et une ville algérienne. Il a invité le maire de Shanghai, la plus grande ville et le cœur industriel de la Chine, à contribuer à l'encouragement des entreprises chinoises à s'impliquer davantage dans les investissements productifs en Algérie. Le maire de Shanghai a exprimé, pour sa part, l'entière disposition de sa municipalité à mobiliser plus d'efforts pour élargir la coopération avec l'Algérie. La possibilité d'établir un jumelage avec une ville algérienne serait étudié «très sérieusement», a noté le maire de Shanghai. Sur invitation de son homologue chinois, Li Keqiang, Premier ministre, était accompagné, au cours de sa visite en Chine, des ministres, respectivement, de l'Industrie et des mines, Abdesselam Bouchouareb, de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, et du Commerce, Amara Benyounès, et d'une délégation de chefs d'entreprises publiques et privées.