La rade du port d'Oran compte plus de vingt navires qui attendent le déchargement, avons-nous constaté sur les lieux, cette situation dure depuis la mi-décembre. Des sources portuaires ont indiqué que parmi ces bateaux, figurent 8 céréaliers affrétés par l'OAIC. «Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi on laisse des navires chargés de produits sensibles en rade et on décharge d'autres qui sont chargés de produits qui ne sont pas essentiels», affirme un transitaire qui ne manquera pas de préciser que les surestaries, une taxe journalière payable à l'armateur en cas de séjour en rade, grèvent la trésorerie de l'importateur. «Finalement, ce sera le client qui paiera cette taxe. Le prix à la consommation vont augmenter par la faute de ces séjours prolongés en rade» affirme notre source. Pour lui, le séjour d'un grand nombre de bateaux en rade n'est nullement un signe de bonne santé d'une activité portuaire, mais traduit des dysfonctionnements. En 2014, le montant des surestaries a été fixé à 5000 dollars/jour, et l'Algérie paye chaque année des centaines de millions de dollars à cause des retards dans le déchargement et les séjours en rade. Notre source affirme par ailleurs, que le cas du port d'Oran est significatif. «Le quai Sénégal subit actuellement des travaux de confortement. Mais cela n'a pas empêché l'administration portuaire d'y amarrer quatre navires chargés de sucre. Je trouve qu'il aurait été préférable d'accorder la priorité aux navires de l'OAIC au lieu de les laisser en rade», note-t-il. Pour lui; cette situation est également la conséquence de dysfonctionnements en chaîne. Le retard dans les procédures de dédouanement des produits importés aggrave cette situation. Il suffit également d'indisponibilité de places dans le port sec d'Es-Senia, pour que toute la chaîne se grippe. Les quais sont engorgés, l'administration douanière tergiverse, et l'importateur se retrouve à subir des surestaries qui n'étaient pas prévue au départ dans les négociations avec les banques», affirme notre source, qui ne manquera pas de souligner que l'Algérie, dont le gros du commerce extérieur emprunte la voie maritime, devrait accorder plus d'intérêt à la gestion des ports.