Une centaine de personnes, habitant les caves et les terrasses des immeubles de la commune de Bab El Oued ont entamé, hier, une «manifestation ouverte», devant le siège de la daïra de Bab El Oued. Cette manifestation intervient en guise de protestation contre «les promesses non tenues des responsables de la wilaya d'Alger et de la daïra» pour leur relogement. «Nous attendons notre relogement depuis le mois de novembre 2014», dira Bourouina Mohamed, un des représentants des protestataires qui vit dans un logement construit sur une terrasse d'un immeuble depuis plus de 15 années, interrogé par les journalistes du site. Pour cet interlocuteur, les services de l'APC de Bab El Oued et ceux de la wilaya d'Alger ont recensé en 2007 pas moins de 600 familles qui vivent dans des situations dramatiques. Pour un des porte-parole de ces familles, 300 dossiers, étudiés et validés par une commission mixte où figurent les représentants des familles et des fonctionnaires de l'APC ont été transmis à la wilaya. 300 autres dossiers sont finalisés et «attendent toujours dans les tiroirs de l'APC de Bab El Oued». Des accusations graves qui mettent en cause les élus locaux de cette APC qui refusent de transmettre les dossiers à la wilaya d'Alger pour validation. Les contestataires qui attendent leurs logements depuis des années exigent une date pour leur relogement. «Nous voulons une date exacte pour notre relogement», disent-ils. Les services de la wilaya d'Alger, qui se sont fixés comme priorité absolue l'éradication des bidonvilles à travers la wilaya pour devenir la première capitale sans bidonville en Afrique, semblent oublier qu'au niveau de la capitale, il n'y a pas que les cités bidonvilles. Il y a également des familles qui vivent dans des caves, sur les terrasses et même à 10 dans un F2. Sauf que ces familles refusent de perdre leur dignité et leur honneur en érigeant une baraque pour bénéficier d'un F3 en priorité. Elles préfèrent attendre les promesses de l'exécutif qui n'arrivent pas. Sauf que cette attente n'a que trop duré. Elle a des limites.