Une première en Algérie et dans le monde entier. Les ouvriers professionnels travaillant à ciel ouvert seront indemnisés de la période de travail interrompue pour cause de canicule dans les régions du Grand Sud. «Nous allons procéder dès l'été prochain à l'indemnisation des travailleurs du Sud suspendus pour cause de canicule», a annoncé hier le directeur général de la Caisse nationale des congés payés et du chômage-intempéries des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (Cacobatph), Abdelmadjid Chekakri, lors d'une conférence de presse tenue à Alger. Il s'agit d'étendre les prestations d'indemnisation, déjà en vigueur, du chômage-intempéries (pluie, vent, neige) dans les secteurs du BTPH, aux conditions climatiques causées par la canicule, a-t-il précisé. Chekakri a expliqué, à ce propos, que l'indemnisation de la période d'interruption des chantiers du BTPH pour cause de canicule est une «première dans le monde» et portera sur les «mêmes conditions d'ouverture de droits et les mêmes formalités des procédures d'indemnisation au chômage-intempéries». Cette mesure intervient après un chômage «forcé» et «momentané» des travailleurs concernés, et ce, conséquemment à une canicule qui rend difficile l'exécution de leurs tâches dans les chantiers, a-t-il ajouté. L'intérêt est de garantir la protection de leur santé, les concernés étant exposés aux risques liés à de telles conditions climatiques, a explicité le premier responsable de cette caisse relevant du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Toutefois, le DG de la Cacobatph a tenu à préciser que cette indemnisation concerne uniquement les travailleurs exerçant dans les secteurs du BTPH «déclarés» par les employeurs et dont les cotisations auprès de la caisse sont régulières. Pour ce faire, la Cacobatph a procédé à la signature d'un contrat-cadre avec l'Office national de météorologie (ONM), pour la perception des relevés de températures maximales, afin de mieux mettre en œuvre cette nouvelle indemnisation, a-t-il fait savoir. Par ailleurs, Chekakri a annoncé la mise en place, dès le 1er juin, d'un centre d'appels renforcé par un numéro vert, pour la prise en charge notamment d'éventuelles réclamations de la part des usagers de cette caisse. L'effectif des travailleurs exerçant dans le secteur du BTPH, déclarés à la caisse, a dépassé les 1,1 million en 2015, en hausse de plus de 10% par rapport à 2014. La Cacobatph a enregistré un nombre de 1 102 401 travailleurs exerçant dans les secteurs du BTPH, déclarés durant l'année 2015, contre 998 999 déclarés en 2014, soit une hausse de 10,35%. Le DG a précisé que la caisse a enregistré en 2015 un total de 64 110 employeurs actifs affiliés, et dont les cotisations principales lui ont permis d'encaisser plus de 28,64 milliards de dinars. Plus de 40 000 travailleurs non déclarés Par ailleurs, les contrôleurs de la Cacobatph ont effectué, durant l'année précédente, des visites inopinées au niveau de 21 816 entreprises et 11 810 chantiers. Ces visites ont permis d'identifier 42 384 travailleurs non déclarés dans les secteurs du BTPH, sur un total de 350 859 employés contrôlés, soit un taux de 12% d'effectif non déclaré. En outre, ces contrôles ont également fait ressortir quelques 12 725 travailleurs sous-déclarés, en baisse de 4.49%. Chekakri a affirmé que la situation de cette catégorie de travailleurs non déclarés a été régularisée, afin qu'ils puissent bénéficier des prestations de cette caisse relevant du système de Sécurité sociale, notamment les congés payés et les indemnités accordées au titre du chômage-intempéries. S'agissant des prestations liées aux congés payés, la caisse a versé 22,32 milliards DA en 2015 pour l'indemnisation de 931 205 travailleurs déclarés à la caisse. Concernant les prestations relatives au chômage-intempéries, la caisse a procédé au versement, durant la même période, de plus de 812 millions DA pour l'indemnisation de 196 501 travailleurs.