L'aide humanitaire britannique envoyée en Syrie, valant des millions d'euros, aurait pu atterrir chez des extrémistes. La révélation étonnante vient d'un document du Département britannique du développement international (DFID) au sujet d'un programme visant à fournir une aide humanitaire aux réfugiés pris dans le conflit en Syrie. Dans ce document, le DFID reconnaît que le «plus grand problème» de ses programmes, dans ce pays déchiré par la guerre, est «le détournement de l'aide humanitaire à grande échelle, notamment à des fins de terrorisme». Et les autorités britanniques ont également admis qu'une partie de l'aide pourrait avoir été détournée par des extrémistes, écrit le journal britannique Daily Mail. Elles estiment sa valeur comme une importante part des 510 millions de livres Sterling (645 millions d'euros), dépensées dans l'aide humanitaire britannique pour les Syriens depuis 2011, date du début de la guerre civile. Toutefois, ce montant reste impressionnant et pourrait s'élever à 6,5 millions d'euros. Ce fait embarrassant n'est pas passé inaperçu. Le député Andrew Bridgen s'est exprimé à cet égard samedi soir. «Le public britannique serait horrifié d'apprendre que leur aide généreuse ait atterri auprès de partisans des attentats suicides, Daech». Sous la rubrique «Evaluation des risques financiers et fraude», le rapport du DFID indique que la livraison de l'aide humanitaire «présente un risque de détournement de l'aide par des groupes armés et terroristes, y compris par l'EI». Dans une analyse des 33,5 millions d'euros que le Royaume-Uni a dépensé pour soutenir un projet géré par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), le DFID a déclaré : «Tenant compte de l'échelle du programme et d'une situation de conflit volatile, un risque élevé de corruption et de fraude est inévitable.» Ce n'est pas la première fois que le DFID admette que l'aide étrangère soit tombée entre les mains des terroristes. En 2013, le département avait reconnu qu'Al Shabaab, branche somalienne d'Al Qaïda, avait obtenu de l'aide et des équipements valant près de 633 000 euros financés par les contribuables britanniques.