Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué, hier, à Ryadh que l'Algérie «soutient» l'Arabie saoudite en matière de lutte antiterroriste et que le peuple algérien «fera barrage à ceux qui voudront attenter aux Lieux Saint de l'Islam». M. Sellal a précisé, à l'ouverture du Forum des opérateurs économiques algériens et saoudiens, que le peuple algérien «n'hésitera pas à défendre les Lieux saints de l'Islam au Royaume d'Arabie saoudite, en cas de menace terroriste». Un message qui sonne fort et qui peut porter les relations entre les deux pays, à un plus haut niveau. Les rapports entre Alger et Ryadh, étaient, le moins que l'on puisse dire, «tendues» après le refus d'Alger de participer à la coalition militaire arabe dirigée par les saoudiens contre le Yémen. L'Algérie avait défendu son principe de «non-intervention» militaire, hors de ses frontières. Il faut savoir que, la Constitution algérienne interdit à l'Armée nationale populaire de participer à des opérations, hors de nos frontières. Les positions de l'Algérie, vis-à-vis de certaines questions sensibles, que connaît la scène arabe, sont un legs historique, quant à la non-ingérence dans les affaires internes d'autres pays. Il ne s'agit pas, contrairement, à ce qui pourrait être perçu, une opposition à des partenaires arabes. Alger avait également refusé de déclarer comme organisation «terroriste» le Hezbollah libanais. Ce qui avait irrité l'Arabie saoudite. On peut comprendre, donc, à travers le message de Sellal, qu' Alger «pourrait toutefois apporter un soutien en logistique, au delà de ses frontières, sans pour autant impliquer ses troupes armées». Elle pourrait, notamment, envoyer une équipe, composée d'élite en matière de lutte contre le terrorisme pour superviser les militaires de la coalition. Alger a la possibilité, également, d'apporter sa longue expérience en matière de lutte antiterroriste. Ce qui pourrait servir de référence dans tout examen des fondements de la sécurité collective de tout les pays arabes. La Mecque, située à plus de 500 km de la frontière avec le Yémen, avait été visée, rappelle-t-on par missile des «rebelles chiites» de longue portée, il y a moins d'un mois. «La défense aérienne a pu l'intercepter et le détruire à environ 65 km de la Mecque, et ce sans faire de dégât», avait indiqué la coalition dans un communiqué. L'Arabie saoudite a déployé des batteries de missiles Patriot, en vue de détruire les missiles balistiques, tirés occasionnellement du Yémen contre son territoire. Le Premier ministre a, par ailleurs, émis le vœu que sa visite au Royaume d'Arabie saoudite donne un «nouveau souffle» pour l'approfondissement et la diversification de la coopération entre les deux pays, à la faveur de la «volonté commune». Il a, notamment, souligné que les relations algéro-saoudiennes étaient «fortes et bonnes».