L'accusé qui a été condamné à 2 ans de prison ferme avait du mal à croire que même la fuite ne lui avait pas évité le pire. Son affaire a été jugée au pénal. Mais la gravité de son acte a amené le parquet à faire appel pour requalifier l'affaire. Le mis en cause a été jugé au tribunal criminel près la cour d'Alger. La victime a été écrasée par un camion pesant 10 tonnes. Il s'apprêtait à régler son compte à l'un des membres de la famille devenu son ennemi. L'accusé, qui connaissait ses intentions, avait pris la fuite sans se rendre compte que ce jeune âgé de 27 ans était sous le pneu de son camion. Le conflit implique les deux familles, à savoir celle de l'accusé et celle de la victime. Le meurtre est le dernier épisode de la série de violences qui a caractérisé les relations qu'entretenaient ces deux familles. Le 16 juin 2008, la victime a cassé le pare-brise de la voiture du frère de l'accusé, car ce dernier a déposé plainte contre lui pour une affaire de boisson alcoolisée. Depuis, l'esprit de vengeance a régné. Le lendemain de cette chamaillerie, un autre incident s'est produit entre le frère de l'accusé et celui de la victime. A la tombée de la nuit, le défunt, répondant aux initiales S. A., s'est dirigé vers le prévenu qui était à bord d'un camion de marque Sonacom. Le routier qui transportait du gravier avait dû prendre la fuite pour échapper à une mort certaine. Néanmoins, il a évité d'être victime et se retrouve à la barre des accusés. Le jour de l'audience, l'accusé, pourtant connu pour sa bonne conduite, a déclaré qu'il n'avait aucun problème avec le défunt. «C'est lui qui m'a provoqué. Ils constituaient un groupe de 10 personnes c'est pourquoi je ne voulais pas m'arrêter», s'est-il justifié devant les membres du jury. Et de poursuivre, : «Ils ont cassé le pare-brise de mon camion. J'ai pris la fuite vers le commissariat de police qui se situe à 800 mètres du lieu de crime. C'est lorsque le juge d'instruction m'a convoqué que je me suis aperçu que mon adversaire était mort. Le procureur général s'est interrogé sur le fait que le pare-brise était cassé et l'accusé qui était à l'intérieur du véhicule n'a pas été blessé. Il a mis en exergue le conflit existant entre les deux familles et l'excès de vitesse ainsi que les appels des citoyens qui étaient sur place. «Même les appels des deux témoins n'ont pas réussi à l'empêcher de commettre son crime. Il a déclaré qu'il n'avait pas entendu les cris de ces personnes mais tout indique que le crime était volontaire», a appuyé le représentant du ministère public qui a requis l'application de la peine capitale à l'encontre de l'accusé. Quand le verdict est tombé, la famille de la victime n'a pas caché son mécontentement. Dans le hall de la Cour d'Alger, le père et les deux frères de la victime lançaient des regards menaçants vers la famille de l'accusé.