Les travailleurs de la Seaal, société chargée du traitement et de la distribution des eaux du barrage de Taksebt, sise à Oued Aïssi, ont mis à exécution leur menace de grève. Ils observent, depuis dimanche dernier, une journée de protestation suivie d'un rassemblement devant le siège de leur entreprise. Cette journée de protestation, qui intervient après l'expiration du préavis de grève lancée par la section syndicale de la Seaal de Taksebt, affiliée à l'UGTA, pourrait être suivie d'une autre grève cyclique de trois jours par semaine à partir de dimanche prochain, si les revendications exprimées par leur section syndicale ne sont pas prises en charge de manière effective par la direction de l'entreprise, indique le premier responsable de la section syndicale. «Nous avons observé cette grève d'une journée, comme cela a été annoncé dans le préavis de grève déposé le 13 avril dernier. Dans le cas où la direction de la Seaal continue à afficher la sourde oreille à nos revendications, nous allons durcir notre mouvement en optant à partir de dimanche pour une grève cyclique de trois jours par semaine suivie du blocage total de la station du barrage», menace Rezki Ali, secrétaire général de la section syndicale UGTA de la Seaal. Selon ce dernier, la grève de dimanche dernier a été suivie par 80% des travailleurs, qui ont également observé un rassemblement devant le portail de la direction de la Seaal à l'intérieur du barrage de Taksebt. «UGTA/Seaal en grève», «Non à la hogra», «Les travailleurs en détresse», peut-on lire, entre autres slogans inscrits sur les banderoles accrochées par les travailleurs devant le portail de la direction, tout en exigeant la prise en charge de leurs revendications. Dans leur préavis de grève, les travailleurs affiliés au conseil syndical UGTA, ont soulevé différents points ayant trait, pour la majorité, à leurs conditions socioprofessionnelles. Entre autres, la mise en application de la nouvelle nomenclature, les allocations familiales, le manque d'effectif, la sécurité et la surveillance au niveau des sites, l'infirmerie et la médecine du travail. «Les travailleurs sont livrés à eux-mêmes. Nous manquons de tout. Nous exigeons de la direction de mettre à la disposition des travailleurs des tenues de travail, de renforcer le parc automobile par des véhicules de service, la dotation de l'unité par du matériel d'infirmerie, l'application de la convection signée avec une clinique privée et surtout renforcer l'unité par le recrutement de nouveaux travailleurs», explique le SG de la section syndicale. Dans le même préavis de grève, le conseil syndical Seaal impute le recours à cette action au «retard dans la satisfaction des revendications du 17/12/2014, auxquelles se sont greffées d'autres adoptées le même jour par l'assemblée générale», lit-on également dans le document qui souligne aussi «le mépris affiché par la direction générale à l'encontre du conseil syndical du centre de Taksebt pour solutionner les problèmes». Ce débrayage, qui risque de durer dans le temps, ne sera malheureusement pas sans conséquences sur le bon fonctionnement de la station des traitements des eaux du barrage Taksebt, ce qui va donc engendrer des perturbations dans l'alimentation en eau potable pour des centaines de milliers de foyers. En effet, avec cette grève, c'est toute l'alimentation en eau potable des trois wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès et Alger, qui sont alimentées à partir du barrage en question, qui risquent de connaître des perturbations, pour la simple raison que c'est toute la station de traitement et de transfert des eaux du barrage, avec une capacité de 605 000 m3 par jour, qui risque l'arrêt.