Le spécialiste français de l'assurance-crédit Euler Hermes a exhorté l'Algérie à solliciter l'aide du FMI pour faire face à la grave situation financière que traverse le pays. L'organisme a présenté hier une étude à Londres sur les pays producteurs de pétrole, comme l'Algérie et la Libye, mais aussi l'Angola et le Nigeria, qui subissent depuis trois ans les conséquences de la chute brutale des prix des matières premières. L'analyse, dévoilée lors d'une conférence s'intitulant Risk Frontiers 2017, a précisé que «l'heure de vérité approche : de nombreux pays africains devront accepter l'argent du FMI et, en contrepartie, ajuster leur équilibre budgétaire». Face à l'augmentation de la dette externe de l'Afrique (32% du PIB aujourd'hui), «les besoins en liquidités poussent certains pays à demander l'aide du FMI», commente Euler Hermes, tout en affirmant qu'«n'il n'existe pas de problème de solvabilité généralisée sur le continent». L'étude assure que «le problème n'est pas la croissance, mais son financement», avec la baisse des IDE (investissements directs étrangers) qui se tarissent dans cette région en plein bouleversements politiques, alors que «l'augmentation de la dette et du déficit public ont contraint à revoir à la baisse certaines dépenses budgétaires, pourtant essentielles pour la cohésion sociale et la poursuite du développement». Euler Hermes indique cependant que «malgré les défis qui restent à relever et les récentes pressions financières subies par les exportateurs de matières premières, le continent africain dispose d'un potentiel économique considérable». L'assureur-crédit estime que le PIB de ce continent devrait progresser de 2,6% en 2017. «Le fait que l'Afrique soit en retard sur le reste du monde constitue paradoxalement un avantage pour la région, car cela lui permet d'adopter une autre approche du développement», note Stéphane Colliac. Le gouvernement algérien a écarté pour le moment le recours à l'endettement extérieur et a mis en place un plan d'action visant à mieux rationaliser les dépenses publiques et à préserver les réserves de change du pays. Le secteur privé national et international est fortement sollicité pour investir et développer l'économie nationale. Notons que le rapport d'hier émane de la société Eurler Hermes qui est un spécialiste de l'assurance-crédit. Cette compagnie est détenue en majorité par le groupe allemand Allianz et cotée à la Bourse de Paris. Il est numéro 1 mondial de l'assurance-crédit et leader du recouvrement commercial.