Considéré comme l'un des plus importants établissements scolaires de la wilaya de Tizi Ouzou, le CEM Omar-Metrek, dans la daïra de Tizi Rached, à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou , se retrouve aujourd'hui dans un état lamentable au grand dam des quelque 900 élèves qui le fréquentent et de leurs parents. «C'est un établissement qui manque de tout. Que ce soit sur le plan de gestion administrative où d'encadrement pédagogique, mais aussi sur le plan de la logistique. Notre établissement, qui est pourtant considéré comme l'un, pour ne pas dire le plus important au niveau de la wilaya en matière d'effectif avec plus de 900 élèves, est tout simplement au point zéro», s'offusque un membre de l'association des parents d'élèves de ce CEM, qui avait ouvert ses portes au début des années quatre-vingt. Livré ces dernières années à ce que les parents d'élèves n'hésitent pas à qualifier d'anarchie sur le plan de la gestion, en raison de l'instabilité au niveau de sa direction avec, parfois, trois directeurs qui défilent dans la même année scolaire, le CEM Omar-Metrek a connu cette année une rentrée scolaire mouvementée en raison de la montée au créneau des élèves et de leurs parents pour réclamer des responsables concernés au niveau de la direction de l'éducation de la wilaya «une réelle prise en charge de cet établissement à tous les niveaux», comme ne cessent de le réclamer les membres de l'association des parents d'élèves. En effet, une semaine à peine après la rentrée officielle, les élèves ont décidé de déclencher une grève générale pour réclamer des repas chauds à la cantine de l'établissement qui ne leur servait depuis son ouverture que des repas froids. Selon les élèves, la situation est devenue insupportable, surtout que selon eux, le problème risque de perdurer encore en raison de l'absence d'un cuisinier, l'ancien ayant décidé, selon eux, de quitter le CEM pour rejoindre un autre établissement. Cette grève spontanée des élèves pour réclamer des repas chauds à la cantine n'est en réalité que la goutte qui a fait déborder le vase, nous affirme Ahmed Boudiaf, président de l'association des parents d'élèves, qui estime que le CEM Omar-Metrek, souffre de multiples autres problèmes qui risquent de perturber la scolarité de leurs enfants. «Ce n'est pas seulement le problème de la cantine qui pose problème mais ce sont surtout ces nombreuses lacunes et autres dysfonctionnement enregistrés, notamment ces quatre dernières années, qui nous inquiètent», lance-t-il, avant d'énumérer une série interminable de problèmes qui touchent cet établissement. «Il y a surtout le problème de l'instabilité chronique au niveau de la direction, avec quasiment un directeur par année, et le comble est qu'on envoie de l'académie des directeurs stagiaires ou des faisant fonction, lesquels une fois la titularisation acquise, se voient affectés à d'autres établissements. Une pratique très préjudiciable sur le plan de la gestion d'un CEM d'une aussi grande importance avec plus de 900 élèves et 30 divisions. Ce n'est pas normal tout cela, et nous refusons que notre établissement soit un laboratoire de formation des directeurs et nos enfants des cobayes», s'insurge notre interlocuteur. «C'est vrai que nous n'avons rien à reprocher au personnel pédagogique qui a fait ces dernières années un énorme travail, en dépit des nombreux manques avec d'excellents résultats, mais il faut dire que pour la nouvelle rentrée scolaire, et vu le manque de surveillants, de travailleurs d'intendance et d'agents d'entretien, nous redoutons sérieusement une perturbation de la scolarité de nos enfants», ajoute-t-il. Devant cette situation, les parents d'élèves, à travers le bureau de leur association, ont multiplié les réunions de travail avec le personnel administratif et les enseignants du CEM, afin, précisent-ils, de tirer la sonnette d'alarme et interpeller ainsi les responsables concernées quant à l'urgence de trouver des solutions aux problèmes soulevés, faute de quoi, menacent-t-ils, des actions radicales sont envisagées dans les prochains jours. «On ne va tout de même pas laisser nos enfants éternellement sans repas chauds, encore moins les voir étudier dans des salles infiltrées par les eaux pluviales et sans chauffage. Nous allons surtout ne pas accepter que certains postes d'enseignants ne soient pas encore pourvus et laisser les élèves sans surveillance à l'intérieur de l'établissement faute de personnel, sans parler des autres problèmes liées à l'insalubrité dans les classes et au manque de chaises et de tables, y compris dans la salle des professeurs . La balle est dans le camp des responsables, notamment au niveau de l'académie, car nous sommes désormais décidés à faire entendre notre voix pour ne pas hypothéquer l'avenir de nos enfants», lancent les parents d'élèves.