Se qualifier aux demi-finales de la Ligue des champions sous les sifflets de ses propres supporters, c'est assez rare, voire même inédit. C'était une sensation étrange pour les joueurs usmistes qui n'ont même pu fêter leur exploit sur le terrain, se contentant d'un regroupement timide dans le rond central, avant de rapidement regagner le vestiaire, la tête basse. Certes, ils n'ont pas réalisé un bon match face à la modeste équipe de Ferroviário Beira, mais est-ce une raison pour les huer ? Les fans capricieux de l'USMA ont parfois des réactions excessives qui ne les honorent pas. Zemmamouche et ses camarades ont rempli leur contrat même si la manière n'y était pas, l'essentiel n'étant pas la qualification notamment dans ce genre de compétition ? C'est ce qu'il faut retenir de ce match piège qui a failli coûter cher aux Rouge et Noir. La faute, d'abord, à un trop-plein de confiance, croyant que la qualification était une simple formalité. C'est ce qui explique, d'ailleurs, la réaction hostile d'une grande partie du public à la fin de la partie. Le nul vierge était ressenti comme une défaite chez les supporters, qui se demandaient légitimement comment leur équipe pouvait lutter pour le titre avec un jeu aussi pauvre et aussi indigeste. Il est vrai que s'il y avait le Ahly ou une autre grosse cylindrée du continent, l'USMA de ce samedi n'aurait peut-être pas fait le poids. Mais un match ne ressemble jamais à un autre. Cela dit, si les poulains de Paul Put ont terminé la saison écoulée sur les chapeaux de roue, il faut avouer que le nouvel exercice ne commence pas sous les meilleurs auspices, surtout sur le plan du jeu. Le coach usmiste peut justifier la piètre prestation de ses joueurs par la très mauvaise qualité du terrain, mais il n'y a pas que cela. En championnat, face au NAHD et encore davantage devant le DRB Tadjenanet, Koudri et ses camarades ont eu toutes les peines du monde à imposer leur style ou de proposer un jeu alléchant ; ils ont toujours été dans la réaction, alors que l'on n'attend d'eux d'être plus conquérants et plus convaincants sur le terrain. C'est ce qui est inquiétant à l'approche de la demi-finale face au WAC. Le staff technique ne devrait-il changer quelque chose dans l'équipe ? D'autant le 4 - 3 - 3 n'a nullement fait ses preuves depuis le depuis de la saison. Mais, Paul Put s'entête à jouer avec deux ailiers, alors que la solution est peut-être dans le renforcement du milieu de terrain pour exercer un meilleur pressing sur l'adversaire. Disposant d'un effectif assez riche, le technicien belge ne doit pas s'en priver. Il y va peut-être de son salut.