Très tôt le matin, aux environs de 5h, les supporters de l'équipe nationale ont afflué vers l'aéroport international Houari Boumediene pour partir vers Benguela. Ils étaient près de 1000 personnes revêtues dans la grande majorité de survêtements aux couleurs des Verts et accompagnés en cette circonstance par des troupes musicales chantant en l'honneur de l'EN. Le match de la demi-finale de l'équipe nationale face à la sélection égyptienne à l'occasion de cette Coupe d'Afrique des nations a rappelé à plus d'un l'ambiance de la confrontation d'Oum Dourman, où les Verts ont arraché comme de véritables combattants leur qualification à la Coupe du monde de juin 2010. «Je suis fier de notre équipe. Il ne faut pas laisser les Egyptiens passer à la finale. Nous avons encore un compte à régler avec eux. Pas de cadeau à des personnes qui ont insulté nos martyrs et brûlé notre emblème national», a tenu à nous dire Bachir Mansouri, commerçant, venu d'Illizi, pour prendre le vol à destination de Catumbela prévu à 6h30. «C'est le cœur qui parle et ce n'est pas la première fois que je soutiens notre équipe nationale. J'ai payé 270 000 DA pour assister à la compétition, mais je n'ai pas pu y aller, en raison de l'annulation des vols. Je suis resté à Alger en espérant avoir une seconde chance de partir en Angola. Et voilà, une très belle occasion, celle de la demi-finale», ajoute-t-il, avec un air d'optimisme, cet homme bleu revêtu d'un drapeau confectionné avec soin et perfection par sa femme. Les vols affichent complet Les vols organisés hier vers l'aéroport de Catumbela ont affiché complet. Le jeune directeur des transports de la compagnie Air Algérie, M. Benhamouda, a affirmé que plus de 900 personnes ont été enregistrées au niveau de la zone d'embarquement. Les départs ont été organisés respectivement à 6h30, 7h, 8h et 9h45. Les autorités de l'Entreprise de gestion de l'aéroport d'Alger ont réservé l'ancien pavillon national, actuellement affecté aux départs des hadjis vers les lieux saints de l'islam. Deux services de vaccination Deux services de vaccination ont été ouverts également pour effectuer les vaccins recommandés, à savoir celui contre le paludisme et de la fièvre jaune. Tenus par le personnel médical de l'établissement de santé de proximité de Bordj El Kiffan et de Dergana, ces services ont assuré l'opération de vaccination pour plus de 700 personnes, le reste des voyageurs l'a déjà effectué la veille, tient à signaler un des responsables du centre médical de Bordj El Kiffan. Des carnets de vaccination portant le sigle de l'Organisation mondiale de la santé et des traitements ont été remis aux supporters des Verts. Outre la présence des agents de la Banque d'Algérie, présents dans le cadre des opérations de change de devises, les agents d'Air Algérie étaient mobilisés, à leur tête le PDG, Wahid Bouabdellah et les directeurs centraux. Huit heures de vol Pas moins de 5 points d'enregistrement des passagers ont été déployés, et les brigades de la police de frontières ont été renforcées, l'objectif étant le respect des horaires fixés et une bonne organisation des départs. On apprend que le trajet entre Alger et Catumbela dure huit heures. Le premier avion algérien atterrira à l'aéroport de Catumbela vers 13h. Les services de l'ambassade d'Algérie en Angola ont prévu, de leur côté, des navettes pour transporter les supporters vers le stade de Benguela, distant de 20 km de la zone aéroportuaire. La compagnie publique a choisi les meilleurs avions de sa flotte, constitués de 2 appareils de type Boeing NG 37 800 ainsi que 2 avions de modèle Airbus A 320. Au titre de précaution, 2 autres appareils, des Boeing 767 étaient également préparés en cas d'un rush de supporters. Les fournitures en vivres ou de produits indispensables ne sont pas en reste. «Air Algérie a désormais une expérience en la matière qui lui permet d'agir vite et bien», dira un travailleur de la compagnie. La protection civile a mobilisé, pour sa part, deux troupes d'intervention. La fête a déjà commencé Les admirateurs de l'équipe nationale sont venus de toutes les régions du pays. Avant leur départ, ils ont déjà entamé la fête en enflammant l'aéroport d'Alger. A l'aide de tambours et de trompettes, les inconditionnels des Verts annonçaient l'ambiance du stade, en scandant en chœur des slogans en l'honneur de l'Algérie. «One, two, three, Viva l'Algérie», «Djibouha Ya Louled, Inchallah Ya louled», «Bouteflika, on veut aller en Angola, on n'a pas d'argent» et «Palestine, tu as été trahie par l'Egypte», sont autant d'expressions scandées par les foules. Quand le politique se mêle au foot «Je ne veux pas voir l'Egypte gagner ce match, car ce pays a lâché les Palestiniens et insulté le peuple algérien. Il ne mérite pas de passer à la finale. C'est l'Algérie qui incarne la lutte et l'honneur des pays arabes et musulmans», a tenu à nous dire Youcef, médecin venu de Constantine et qui est à son troisième voyage de soutien à l'équipe nationale après les matches du Caire et de Khartoum. La direction de la jeunesse et des sports de Blida, à elle seule, a dépêché 39 personnes, dont des cadres, des jeunes et des sportifs pour assister à la demi-finale de la coupe d'Afrique des nations. Des entreprises, à l'instar de Nedjma et bien d'autres institutions publiques, ont envoyé leurs employés pour soutenir les Verts. «C'est un devoir et non pas un voyage de plaisir», a estimé Samir Kerkabi, commerçant venu d'Alger transportant avec lui un drapeau algérien long de 10 m. Derrière ce jeune, on a eu à rencontrer le comédien et producteur de séries télévisuelles populaires, en l'occurrence Lakhdar Boukhers, souriant et entouré par ses admirateurs. «On va gagner avec un score de deux buts à zéro. Je ne pouvais pas rater un tel match, moi qui est un grand supporter de l'EN. C'est un devoir d'aller en Angola, en tant qu'artiste, pour aider notre équipe», a-t-il avoué tout en confiant que des projets de productions audiovisuelles «extraordinaires» sont en préparation.
«Zawali ma ândouche drahem» Sous une pluie battante et dans un climat glacial, des jeunes et moins jeunes étaient regroupés à l'extérieur de l'enceinte aéroportuaire dans l'espoir de partir vers Benguela. «S'il vous plaît, laissez-nous entrer. On n'a pas d'argent pour acheter le billet. On m'a dit que des avions étaient mobilisés pour transporter gratuitement les supporters», déclarait un des fans aux agents de sécurité. «Zawali maândouche 60 000 DA. On a le droit de soutenir l'EN», tentait d'expliquer un autre jeune aux policiers intransigeants, exigeants aux postes de contrôle la présentation d'un billet d'avion. Certains étaient décidés à rester jusqu'à 10h et ne perdaient pas espoir de partir même sans visa ni billet.