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Les plats collectifs du f'tour, une tradition laissée par Saddam
Ramadhan et traditions en Irak
Publié dans Le Temps d'Algérie le 31 - 08 - 2010

À Baghdad, où les températures peuvent dépasser les 50°C, les personnes qui observent le jeûne ont plus soif que faim. Pour cette raison, au début du mois de ramadhan, de nombreuses bouteilles de jus de fruits (orange, datte, etc.) sont stockées, au même titre que des céréales (fèves, lentilles, etc.) pour préparer la soupe traditionnelle.
Un jeûne au parfum de guerre civile
Depuis la chute du régime baâthiste, un parfum de guerre civile flotte dans les principales villes. Que ce soit à Baghdad, Bassora, Fallouja, Mossoul ou Karbala… le constat est le même. Les Irakiens jeûnent sur fond de guerre civile, d'enlèvements et d'attentats au quotidien. Du coup, les privations sont sur fond d'inquiétudes.
Premières privations cette année, «un couvre-feu nocturne est imposé dans les grandes villes. Il n'y aura que six heures d'électricité par jour au rythme d'une heure et demie toutes les quatre heures». Rien d'étonnant à ce que les lampes à pétrole soient prisées cette année autant que les provisions, pendant le ramadhan.
A Baghdad, les habitants se risquent de moins en moins à circuler d'un quartier à l'autre en raison de l'insécurité. La vigilance est de mise. Mais rien n'empêche les visites et prières du coucher du soleil jusqu'à l'aube. Malgré les attentats qui frappent généralement les lieux de rassemblement et les marchés, les souks de Baghdad ont retrouvé une certaine animation, surtout celui de Chorja, qui offre divers produits importés d'Asie, d'Iran et de pays arabes voisins.
Comme du temps du régime déchu, la tradition est pratiquement la même durant le mois sacré. «Les visites se poursuivent entre proches, voisins, familles et amis tout au long du mois. Souvent, chiites et sunnites se font inviter durant l'iftar et le dîner.»
Généralement, les mêmes rituels sont pratiqués, que l'on soit chez les Kurdes d'Erbil et Kirkouk, ou au Sud chez les chiites de Nadjaf, Karbala, Al Koute ou encore chez les sunnites de Baghdad, Mossoul, Tikrit (origine de Saddam) et Ramady. Excepté quelques variations, Kurdes, sunnites et chiites ont les mêmes coutumes.
Mais il y a le décalage durant la première journée du jeûne (la tradition chez les chiites étant d'observer le jeûne en même temps que les Iraniens, soit généralement 24 heures d'avance que leurs concitoyens sunnites). Ramadhan en Irak, c'est surtout un mois de spiritualité intense.
La mosquée Oum Toboul de Baghdad est celle qui enregistre le plus grand nombre de fidèles durant le mois sacré. A Al Kadimia par exemple, le nombre de pratiquants peut dépasser les 2000, et ce, dans un seul lieu de culte. Les mausolées des Alaouites accueillent aussi des fidèles pour les prières des tarawih.
Le lieu de pèlerinage le plus prisé après La Mecque
Autre particularité irakienne pendant le ramadhan : le pays devient une destination prisée par des touristes des pays voisins. Mais ce n'est pas n'importe quel tourisme, puisque celui-ci est empreint d'une forte charge religieuse. Une véritable industrie de tourisme religieux s'est développée. Normal, les lieux saints les plus sacrés des chiites sont en Irak, et le pays abrite le plus grand nombre de mausolées, de sépultures de saints et de prophètes. C'est aussi le lieu de pèlerinage le plus prisé par les chiites après La Mecque.
Les Iraniens sont les premiers touristes étrangers en Irak. Ils viennent surtout visiter les lieux saints de Nadjaf et Karbala, notamment l'imam Ali et le dôme sacré. Plus de 1500 touristes se rendent chaque jour à Nadjaf et Karbala. Un rituel qui remonte à plus de 1300 ans.
Les fidèles viennent de partout (Inde, Pakistan, Iran…) en autocars bigarrés pleins de folklore et de couleurs se recueillir dans les mausolées.
La tombe de Abdelkader Jilali à Bab Cheikh au centre de Baghdad (non loin du mausolée de l'imam Al Ghazali) est également très sollicitée. A Baghdad comme à Karbala, la nuit sacrée est très éclairée, radieuse. Des décorations se font dans les mausolées pour la circonstance, des cierges, des lanternes…
Les avenues qui mènent aux lieux de culte sont parcourues à pied, sur fond de tambourinement et de madih (chant spirituel).
A quelques mètres des mausolées, des rassemblements de fidèles accueillent les visiteurs, et ce, jusqu'aux aurores. Dès le coucher du soleil, l'ambiance est festive, avec de longs et copieux dîners en famille ou entre amis. L'influence iranienne va bien au-delà de la religion : elle est aussi dans les us et la cuisine.
Le mets principal en Irak est d'origine iranienne. Appelé dolma, ce mets est composé de courgettes farcies de viande hachée et de riz. A Baghdad, l'on raffole aussi du kouzi lahm. Il s'agit d'un agnelet d'un mois, de préférence farci de riz, de foie et de viande hachée. Le tabssi, plat à base d'aubergines, d'oignons, de pommes de terre et de viande d'agneau de moins d'un an, est aussi consommé pendant les dîners.
La tradition au pays de l'Euphrate est de préparer des plats collectifs pour la rupture du jeûne, surtout dans les quartiers populaires. Ce sont les grandes familles, les factions et les tribus qui organisent ce type d'opérations, appelé mawaïd al iftar. La particularité de ce f'tour, c'est que démunis et nantis, chiites et sunnites partagent le repas ensemble pour se rapprocher les uns des autres. Le temps d'un f'tour, les hostilités sont laissées de côté.
Les soirées sont longues à Baghdad. Les jeux de société sont le passe-temps favori des couche-tard. Outre le domino, les échecs et les jeux de cartes, les Irakiens veillent tard le soir dans les cafés et les salons de thé. Les noctambules sirotent du thé noir, café à la cardamome et autres jus de raisins et surtout de grenade. La chicha est une vieille tradition qui fait partie de la couleur locale.
Al mahbesse, un jeu légendaire
Autre vieille tradition dans les cafés, al mahbesse. C'est un jeu légendaire qui anime les cafés de Baghdad. Deux groupes venus de deux quartiers différents se mettent face à face.
La partie consiste à cacher une bague en or. Et le dénouement de la partie est ponctué par la découverte de cette bague que l'un des joueurs doit dissimuler dans son poignet. Un jeu qui peut durer des heures et des heures. Tout se joue autour de l'intuition et l'intelligence. Le pari est généralement sous forme de sucreries, gâteaux et jus. A la fin de la partie, de grands plateaux de baqlawa, zlabia… sont servis.


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