Le phénomène de l'exploitation illégale de liège au niveau de la commune forestière de Mizrana, au nord de la wilaya de Tizi Ouzou, prend de l'ampleur. Des particuliers exploitent le liège de la forêt, une matière rare est très onéreuse, illégalement. C'est-à-dire sans aucune autorisation, sans guère se soucier des préjudices qu'ils portent à la nature. Le gain d'argent est leur seul souci. La situation est alarmante, dénoncent certaines personnes de la région inquiètes pour l'avenir de leur environnement. Devant le chômage sans cesse galopant qui touche des franges entières de la population locale, certaines personnes récoltent le liège pour le vendre pour des entreprises de transformation à des prix insignifiants. Nous avons appris qu'un camion de volume de plus de 10 mètres cubes est cédé à moins de 50 000 dinars dans les marchés parallèles, alors que son prix réel est largement plus élevé. «Il est transporté vers d'autres wilayas du pays à bord de camions frigorifiques pour éviter d'être repérés par les services de sécurité», nous confirme un habitant du village Tibcharine. L'absence de l'Etat, par ailleurs, durant les années de terrorisme a facilité la tâche aux trafiquants et exploitants de liège. Les services des gardes forestiers commencent graduellement à reconquérir le terrain ces dernières années. «Certes, l'exploitation illégale du liège a diminué ces derniers mois à cause du redéploiement des gardes forestiers, mais il n'en demeure pas moins que la récolte illégale de liège n'a pas cessé», témoigne encore notre interlocuteur. A signaler que la forêt couvre plus de 70% de la superficie de la commune de Mizrana. Une bonne partie est constituée de chêne liège. Son liège est d'une qualité exceptionnelle. L'exploitation de bois, illégalement toujours, prend de l'ampleur aussi dans cette commune de la Kabylie maritime. La déforestation est inquiétante à plus d'un titre aussi. Par ailleurs, ce phénomène n'est pas singulier à la commune de Mizrana au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. D'autres communes à l'image de Yakouren, Azkarou, Zekri, en souffrent aussi. De leur côté, les élus locaux dénoncent le fait que leurs communes ne tirent pas profit de ces richesses naturelles. C'est l'entreprise nationale de la transformation de liège, en effet, basée à la wilaya de Jijel qui est habilitée à l'exploitation du liège. Quant aux communes, elles ne bénéficient que de quelques miettes dans la recette des impôts communale.