Avec la déforestation, les risques que représentent certains massifs forestiers depuis l'avènement du terrorisme – ces derniers sont devenus de véritables zones de repli des groupes armés – le liège reste une matière très rare et surtout chère. Malgré cela, certaines forêts de Kabylie sont l'objet d'un «braconnage» certain. C'est le cas du vaste massif forestier de Mizrana, au nord de Tizi Ouzou et qui s'étale jusqu'à Dellys, dans la wilaya de Boumerdès. La localité de Mizrana, considérée comme l'une des plus pauvres de la wilaya, est rongée par le chômage qui touche toutes les franges de la société. Les jeunes sont particulièrement concernés par ce phénomène. Défiant la peur, des dizaines de jeunes ont trouvé dans l'exploitation illégale de liège un vrai créneau pour se procurer un peu d'argent. L'exploitation est sauvage. Elle se fait en dehors de toute norme, ce qui peut engendrer des conséquences désastreuses sur la régénération des arbres. Le phénomène d'extraction du liège peut aussi causer une déforestation certaine. La nature se trouve ainsi agressée en bonne et due forme. Les services concernés, ceux des forêts, se révèlent impuissants devant ce qui s'apparente à un massacre écologique caractérisé. La faune et la flore se trouvent ainsi menacés. Le liège récolté est écoulé au marché parallèle en vue de sa transformation par des entreprises spécialisées dans le domaine. Le marché du liège, pourtant réglementé, est devenu une vraie manne financière pour ces jeunes sans perspectives mais qui, le temps d'une saison, redoublent d'efforts pour extraire d'importantes quantités et mettent en péril l'espèce forestière.