Il paraît que Moh Cherif Hannachi veut céder la présidence de la JS Kabylie. Ce n'est pas nous qui le disons mais l'intéressé lui-même qui, en conférence de presse, puis l'autre jour sur Berbère TV, a affirmé : «je suis prêt à quitter la présidence de la JSK. Celui qui veut prendre ma place n'a qu'à se déclarer. Je vais soumettre ma démission à la prochaine assemblée générale du club». On remarquera que la presse nationale n'a pas accordé trop de place aux déclarations du président de la JSK. L'explication d'un tel traitement est toute simple : ce n'est pas la première fois que le président de la JSK annonce son départ. Depuis qu'il est en poste, c'est-à-dire 1993, il a déjà fait part de son intention de partir une bonne trentaine de fois mais les années ont passé et Hannachi est toujours en poste. C'est dire qu'il en abuse et ferait peut-être mieux de parler d'autre chose tant l'on sait qu'il ne cèdera pas la présidence de la JSK quelles que soient les circonstances. Il a, d'autre part, été taclé par son nouvel entraîneur dont on sait qu'il lui a fait signer un contrat d'une saison. Lors de la conférence de presse, tenue conjointement avec son président, Meziane Ighil avait stigmatisé la situation dans laquelle se trouvent les entraîneurs algériens. «L'entraîneur en Algérie ne signe que pour une année, ce qui facilite son limogeage par le président, contrairement aux entraîneurs européens qui signent au moins pour 3 ans». En somme, Ighil sait ce qui l'attend au mois de juin prochain sachant que chez nous, dans certains clubs, vous êtes «limogeable» même si vous remportez des titres. Et puis Hannachi a affirmé qu'il était «le dirigeant de football le plus titré du pays». Cela demande vraiment à être vérifié. Il est président de la JSK depuis 1993 et de cette année-là à aujourd'hui, c'est-à-dire en 18 ans, ce club a remporté 4 titres de champion, 2 Coupes d'Algérie, 1 Coupe d'Afrique des vainqueurs de Coupe et 3 coupes de la CAF. Il se trouve que de 1977 à 1990, la JSK s'appelait JE Tizi Ouzou et était placée sous la coupe de la société nationale Eniem. Durant cette période elle était présidée par Feu Boussad Benkaci. Ces 13 années de présence de l'Eniem avaient vu la JET remporter 8 titres de champions, 2 Coupes d'Algérie et surtout 2 Coupes d'Afrique des clubs champions, un titre tant convoité par tous les clubs africains et que la JSK, sous l'ère Hannachi, n'a jamais remporté. En somme, il est bon d'éclaircir les choses pour que l'histoire du club le plus titré du pays se sache. Et dans les hommages on ne saurait oublier Feu Abdelkader Khalef sans qui ce club ne serait jamais devenu ce qu'il est actuellement. C'était quelqu'un de très mesuré, qui réfléchissait longuement avant de s'exprimer et qui avait un énorme respect pour les gens de la presse. Pour avoir eu le privilège de l'avoir connu, nous sommes en mesure de dire qu'il a été un très grand président de club, quelqu'un pour qui le football algérien doit une grande reconnaissance. Enfin un mot sur la stabilité de l'entraîneur dans ce club. Durant toute le période Eniem, la JSK n'avait connu que le tandem Zywotko-Khalef à la barre technique. En 18 ans de présence à la présidence de la JSK, Moh Cherif Hannachi en est à son 39e entraîneur ! Un record très certainement mondial qui fera date dans les annales du football mais dans le registre des mauvais exemples.
