Le petit Gasmi Amine, âgé tout juste de trois, gravement brûlé lors du suicide par immolation par le feu de sa mère Mama, le 21 septembre dernier, est mort le 31 octobre, après d'atroces souffrances, au service des grands brûlés (pavillon 2) du Centre hospitalo-universitaire d'Oran, principale métropole de l'ouest algérien, où il était gardé depuis le terrible accident qui avait également coûté la vie un policier présent sur les lieux. La famille du défunt n'a pas caché son désarroi après ce décès, « qui aurait pu être évité si le petit avait bénéficié d'une prise en charge pour des soins à l'étranger comme l'avait préconisé le Dr Kaïd Slimane, le responsable du service », affirme un parent du petit Amine. Des sources de ce service affirment que la structure ne dispose pas de moyens adéquats pour offrir des soins de qualité aux patients. « Nous disposons d'un personnel médical et paramédical de qualité, mais que pouvons nous faire avec seulement 7 lits mis à la disposition des grands brûlés de toute la région Ouest. C'est un véritable mouroir, puisque sur les 38 malades admis à ce service depuis le début de l'année, 35 ont rendu l'âme », affirme notre source qui a requis l'anonymat. Notre interlocuteur ne manquera pas de préciser que le responsable du service avait conseillé à la famille du petit Amine de tenter son transfert vers l'étranger, « car au niveau du pavillon, on ne dispose pas de moyens appropriés pour garantir sa guérison. Le petit était sorti du coma, il se nourrissait le plus normalement du monde. Il était conscient mais son état s'est aggravé ces derniers jours », avoue notre source. « Certaines femmes de privilégiés bénéficient de prise en charge à l'étranger pour des cures d'amaigrissement et des liftings et Amine et le policier Belhadj Djelloul, brûlé alors qu'il était en service commandé, n'ont même pas reçu la visite du ministre de la santé quand il s'était déplacé à Oran, quel dommage », dira un habitant quartier de l'hippodrome et voisin de la défunte Gasmi Mama.
