L'historien français Benjamin Stora affirme, que les massacres du 8 mai 1945 sont un drame "longtemps occulté" en France. Après l'indépendance de l'Algérie, il s'agissait surtout pour la France "d'oublier la perte d'un territoire, l'Algérie, longtemps considéré, comme +intégré+ à la France depuis plus d'un siècle", écrit Stora dans une contribution au site régional de l'APS à paraître mardi (www.constantine-aps.dz). Soulignant que la défaite "entraînait le refoulement de l'histoire coloniale et les exactions commises", il rappelle qu'il a fallu "attendre l'année 2005 pour que, par la voix de son ambassadeur Hubert Colin de Verdière, la France reconnaisse cette +tragédie inexcusable+". L'historien souligne, cependant, que la même année, en février 2005, le parlement français votait une loi reconnaissant les apports de "la mission civilisatrice" en Algérie coloniale. Pour lui, ce vote "ruinait les tentatives de rapprochement entre les deux pays, retardait le processus de clarification sur les questions mémorielles". Néanmoins, considère Stora, "les moments de cette sclérose sont peut-être comptés". Il souhaite en effet que la visite à la fin de l'année 2012 du président français François Hollande puisse relancer un processus. Cela "permettra-t-il de prendre une nouvelle direction dans le processus des reconnaissances des effets de la colonisation", s'interroge l'historien français. L'auteur d'"Algérie, formation d'une nation" introduit sa contribution en rappelant qu'au moment où s'achevait la Seconde Guerre mondiale, "une terrible répression s'abattait sur le peuple algérien faisant des dizaines de milliers de victimes, dans les villes de Sétif, de Guelma et les campagnes du constantinois".