Lorsqu´un couple brisé se méprise, les enfants ont faim. Dans cette affaire, les enfants mangent très bien. La maman elle, perturbe l´appétit de monsieur. Encore affectée par la récente perte de sa chère maman, à l´âge de quatre-vingt ans à Bou Smaïl, Maître Aïcha Braïkia, l´avocate de Abdallah. R. inculpé de non-paiement de la pension alimentaire, s´était littéralement éclatée à la barre face à Fella Ghezloune, la juge d´El Harrach (cour d´Alger) en s´en prenant à la pseudo-victime qui ignore totalement la loi puisque les trois enfants sont chez le papa quoique le droit de garde avait été confié à la...maman! «Madame la présidente, encore une fois, la justice de notre pays risque d´être "momentanément" leurrée, car la pseudo-victime, en déposant plainte pour non-paiement de la pension alimentaire, avait "omis" de signaler que les enfants vivaient chez leur papa», a dit le conseil qui a tout entrepris pour mieux expliquer cette fâcheuse situation. Et en guise d´explications, Maître Braïkia exhibe une copie du jugement d´octobre 2008, où Abdallah avait eu la relaxe pour la même plainte. «En huit mois, que s´est-il passé? s est écriée l´avocate qui a dit que les enfants sont toujours chez le papa et ce qui est pus grave, la maman n´a jamais cherché à voir ses propres enfants, elle cherche plutôt les vingt-neuf mille dinars plus les sept cent cinquante dinars, plus les vingt mille dinars», a ironisé le défenseur qui avait suivi avec beaucoup d´intérêt le tir nourri de Ghezloune envers la copie du jugement sorti de la même juridiction, en l´occurrence El Harrach. Maître Dehimi, l´avocate de Samira. H. évoque un arrêt de la Cour suprême qui dispose que même dans le cas où les enfants sont chez le père, la maman a droit à la pension alimentaire- Maître Braïkia reste de marbre et s´en tient en la présence dans le dossier du jugement d´octobre 2008 qui a accordé la relaxe au papa attaqué pour non-paiement de la pension alimentaire. Sentant la poudre monter dans la salle d´audience, Ghezloune prend ses gants et va se permettre le luxe de voir s´engager un bras de fer entre Maître Dehimi et Maître Braïkia, sous les yeux hagards de l´inculpé qui perd alors le sourire, car n´ayant rien pigé à la terminologie usitée en pareille circonstance. Même les termes de l´article 331 (loi n°06-23 du 20 décembre 2008) tirés de la section V ayant trait à l´abandon de famille et surtout relatif au défaut de paiement de la pension alimentaire présumé volontaire, sont décortiqués avant que la présidente ne revienne à l´affaire de la présence de ce fameux jugement du tribunal d´El Harrach. Elle pose une question à l´avocate: «Maître et en appel, quel avait été le verdict de cette affaire?» «Condamnation Madame la présidente», murmure presque le défenseur qui va être surpris par le bond en avant de Maître Dehimi. «Madame la présidente, la défense demande à ce qu´acte soit pris après cette réponse de la consoeur!» «Et puis quoi encore, Maître! Qu´est-ce donc, que ces moeurs locales qui veulent qu´une juge du tribunal prenne acte autour d´un arrêt de la cour?», tonne la Ghezloune, toujours sereine dans ces cas d´espèce. Et ce sera sur ce coup de g...que la présidente va demander la présence dans le dossier du fameux arrêt qui contient la condamnation de Abdallah R., ce père de famille qui ne cesse de répéter qu´il y a quelque part une injustice, car dit-il, «les enfants, sont chez moi. Que l´on ne vienne pas me chanter que la Cour suprême a pondu un "truc", qui peut m´envoyer en taule et je ne tiens surtout pas à quitter mes enfants même pour une nuit. Car par-dessus tout, cette femme n´a jamais cherché après ses enfants, j´allais dire nos enfants, mais je suis bien élevé pour insister et dire "ses" bambins, mais comme son "foie" n´a pas de...foi, elle ferait mieux de venir voir ses enfants un peu plus. Ils ont besoin d´elle même, si elle n´a besoin que d´...argent», propos d´un ex-mari amer...