«La supériorité de Mahomet est d´avoir fondé une religion en se passant de l´enfer.» Napoléon Bonaparte En regardant en DVD La Commune, une série télévisée française diffusée entre le 26 novembre 2007 et le 17 décembre 2007 sur Canal+, on reconnaît vite (sans regarder le générique) la patte artistique de Abdel Raouf Dafri, le scénariste à succès du Prophète d´Audiard. Pas parce que ça parle de banlieue, de casse, de drogue ou d´intégration, mais parce que la série a repris fidèlement le monde de l´islamisme religieux dans la banlieue. Abdel Raouf Dafri est peut-être le seul scénariste à reprendre fidèlement le comportement des islamistes en France et on s´étonne déjà pourquoi il ne s´est jamais exprimé sur les différents plateaux télés sur le débat interminable de l´Islam des caves, de la burqa et surtout sur l´identité nationale. Ses seules interventions ont été programmées dans le cadre de la promotion des films dans lesquels il a bossé. Car, renseignement pris: ARD (Abdel Raouf Dafri) qui signifie en anglais hard (dur), a appris l´écriture du scénario sur le tas, comme Quantin Tarantino. Né à Marseille en 1964, de parents immigrés algériens, il a vécu à Wattignies une banlieue dure du nord de la France. ARD a aiguisé sa plume à travers son parcours artistique du combattant idéologique. Destiné à un CAP de chaudronnier-soudeur, il choisit vite l´animation. D´abord, dans un super marché puis à la radio «Voix du Nord», ensuite journaliste à France 3 Lille et Télé Monte-Carlo. Son licenciement au début des années 90 lui donne l´occasion de se consacrer pendant des mois à la rédaction du scénario de la série La Commune, chronique sanglante d´une cité ordinaire, achetée par Canal+, qui propulsa définitivement sa carrière d´artiste. Repéré par Thomas Langmann, ARD accepte en 2005 de se plonger dans la vie de Jacques Mesrine. A deux conditions: ne pas en faire un héros et concevoir un diptyque. ARD confirme ensuite avec Le Prophète, réalisé par Jacques Audiard, le meilleur film français (à mon sens). Mais dans tout ce parcours, on sent un scénariste très imprégné du milieu islamiste, notamment de la prison et des mosquées des caves. De nombreuses similitudes dans le scénario apparaissent entre Le Prophète et La Commune. L´un montre la descente aux enfers d´un jeune prisonnier qui ressort en leader islamiste, l´autre montre le retour d´un leader islamiste, ex-dealer, totalement retourné dans sa foi pour réintégrer sa commune. En fait, on croirait même que La Commune est une suite logique et chronologique du film Le Prophète. C´est un peu du Malcom X à la française, où un ex-dealer est transformé en leader religieux après avoir trouvé la foi en prison. ARD semble trouver la parade pour encenser, à la fois la religion musulmane, et en dénoncer en même temps les extrémismes. Il montre à la fois un converti français croyant et sage et une femme du bled voilée qui fume en cachette et qui trompe son mari dans la cave. Il montre à la fois l´hypocrisie des gardiens de la mosquée et la manipulation des politiques de l´argument religieux. Le sujet plaît et dérange à la fois. C´est pour cette raison que la série n´a pas été reconduite par Canal+ pour une seconde saison malgré un succès critique. Mais c´est aussi pour le fait, qu´aucune télévision n´a accepté de produire un film sur l´ennemi n°1 France après Mesrine...Khaled Kelkal. [email protected]