Le destin des citoyens risque fort d´être suspendu à des acronymes. L´ouverture de la session de l´APN rappelle qu´on doit encore débattre de nos APC. Pourquoi? Car elles sont censées être une cellule de base qui représente les Algériens. Les élus à l´APC ne sont pas les seuls auxquels sont confiés des mandats. Membres des APW et du Parlement sont détenteurs du même pouvoir dont ils ne se servent que très rarement. D´où des rappels. Tardifs, certes mais qui ont quand même le mérite d´exister. Ils sont lancés par les présidents des deux Chambres du Parlement. Au Sénat, son président a même cru utile que la session de printemps - ce qui est très significatif - soit consacrée aux jeunes. Longtemps qualifié de maison de retraite dorée, le Sénat compte se départir de ce quolibet peu flatteur à la faveur de la révolte de ces mêmes jeunes. M.Ouyahia, la veille de cette séance printanière, a, lui aussi, dit son intérêt pour un réveil des instances représentant le peuple. Il a choisi un cadre partisan, mieux approprié aux messages politiques. Sa cible est le Code communel. D´ailleurs, en termes de message, le secrétaire général du RND n´a pas manqué de souligner que le président de la République a insisté sur la nécessité d´accorder à cette loi un intérêt majeur afin de permettre aux assemblées élues de s´acquitter du rôle qui leur est dévolu dans la prise en charge des problèmes quotidiens des citoyens. On le sait. M.Bouteflika s´est étonné, lors de l´une de ses sorties sur le terrain, du fait que les citoyens lui adressent des requêtes pour se plaindre de la gestion de leurs élus. Ne fallait-il pas plutôt qu´ils engagent un dialogue avec ces mêmes élus? Que nenni! Des élus vont même jusqu´à suggérer à leurs administrés de prendre l´exemple de Mohamed Bouazizi (martyr de la révolte tunisienne). D´autres leur conseillent d´aller soumettre leurs doléances à d´autres parties. D´où la fracture, la rupture, le large fossé, l´abîme, les années-lumière qui séparent les électeurs des édiles. Sans qu´on ne puisse jamais esquisser un début de solution à la chose. Le pourrait-on d´ailleurs? Les mandats électifs, surtout à la base, sont devenus synonymes de rapine, de moyen de faire rapidement fortune. Résultat, ce sont les prisons qui ont le plus de chances d´être gérées par des élus au vu du grand nombre d´entre eux qui s´y trouvent (actuellement) pour répondre de divers méfaits. Ceux qui sont hors des murs ne sont pas moins soupçonnés de s´adonner à toutes sortes de dépravations, à commencer par le trafic d´influence en passant par l´usage du faux sans oublier les attributions de terrains et de logements en dehors de toute transparence sans compter les violations incessantes du Code des marchés publics. Le tout ne contribuant guère à instaurer, ou à restaurer, la crédibilité et la confiance dans et de l´Etat. Le premier à se dire affecté par cet état de choses est le premier responsable des Collectivités locales. En plus qu´il n´a pas de solution magique. Daho Ould Kablia se contente de remarquer que les jeunes ne sont intéressés que par la rapine. Serait-il consolé s´il apprenait qu´il n´y pas que les jeunes qui le sont?