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Absurdité
Publié dans L'Expression le 25 - 08 - 2011

«En politique, une absurdité n'est pas un obstacle.» Napoléon Bonaparte
Il n'y avait qu'une chose qui le gênait dans cette gare routière: c'étaient les nombreux chauffeurs de taxis clandestins qui harcelaient les passants à l'entrée principale, faisant cliqueter leurs cleés au bout de leurs doigts. «Taxi! Taxi!» criaient-ils toute la sainte journée. Le bureaucrate pensa tout de même que l'existence de ces taxis clandestins révélait la dichotomie de la société algérienne: la société légale et une société parallèle qui prenait de plus en plus d'espace devenant un énorme et injuste fait accompli que les autorités de demain, d'après-demain ou d'une autre époque dans un lointain futur, auront du mal à supprimer. Il faudrait inviter les auteurs de science-fiction à plancher sur le sujet. C'était tout de même absurde qu'il existât deux formes de rapports avec la loi: deux mondes parallèles et perpendiculaires à la fois qui coexistent au vu et au su de tout le monde. Il avait conclu que c'était une conséquence fatale de l'impéritie économique qui régnait: le chômage et la bureaucratie avaient fini par créer cette espèce de société hybride à deux faces. Et la face cachée où la corruption est plus criante gagnait du terrain. Tout ce qui était anormal la veille, devenait naturel le lendemain. Justement, tout au début du Ramadhan, il avait assisté à une scène grotesque et absurde sur l'un des trottoirs de la cité envahis par les marchands de l'informel. Un inspecteur des impôts plein d'assurance s'était présenté chez un revendeur de pain et de lait dont les casiers avaient envahi le trottoir, créant la cohue sur l'étroit passage dévolu aux chalands. Il faut décrire la scène pour se faire une idée précise de la scène: la boutique du marchand est située au carrefour des allées où fleurissait le marché informel. Des centaines de revendeurs forment deux rangées qui réduisent considérablement l'accès au marché couvert. On y vend de tout: babioles, fruits et légumes, ustensiles de cuisine, détergents. Le carrefour était toujours très animé. Un vendeur de pastèques et de melons s'était même installé sur la chaussée créant une gêne évidente aux véhicules qui formaient toujours à cet endroit un embouteillage. Donc, l'inspecteur des impôts, toujours plein d'assurance, déclinant sa profession, demanda au marchand son registre du commerce. Celui-ci le lui tendit sans façon, conscient qu'il exerçait son activité dans une complète légalité même si les conditions d'hygiène étaient loin d'être réunies: sous d'autres cieux, il lui serait interdit de vendre des produits alimentaires posés à même le sol et exposés aux poussières dans un lieu ouvert à tous vents. Il faut tout de suite rappeler que cette cité avait été construite au début des années 1980 et de ce fait, avait souffert des lacunes propres à nos urbanistes: les pénuries de pain et de lait avaient poussé certains à créer des dépôts de revente qui avaient une utilité évidente, même dans les conditions de totale absence d'hygiène. Mais, me direz-vous, c'est le dernier souci des planificateurs qui voulaient juguler à tout prix le fléau de la crise du logement. Et, certains revendeurs de pain n'avaient même pas de registre du commerce: leurs paniers étaient installés sur le trottoir, à côté de ceux qui vendaient des pâtisseries orientales dans les mêmes lamentables conditions... Mais le revendeur interpellé par le fonctionnaire des impôts disposait du document officiel qui lui permettait de pratiquer son négoce dans la plus parfaite légalité. Le jeune inspecteur parcourut le document et, avec un certain aplomb demanda au commerçant: «Combien vendez-vous de pains et de sachets de lait par jour?» Le marchand crut un instant qu'il rêvait: depuis vingt ans qu'il exerce cette activité et qu'il emploie deux jeunes, victimes de l'échec scolaire, personne ne lui avait posé cette question. Il la reçut comme une provocation, lui qui n'avait jamais songé à tenir une comptabilité et à s'embarrasser de factures dont les fournisseurs s'en passaient volontiers. Tous les rapports étaient bâtis sur la confiance qui s'exprimait oralement. Prenant tous les clients à témoin, il s'écria: «Non, je ne vous dirai pas le nombre de pains que je vends! Contentez-vous de mes déclarations annuelles! Ya aâdjaba! Vous ne voyez pas tous les trabendistes que vous avez là, sous vos yeux, et vous vous en prenez à moi... -Pour moi, ils n'existent pas. Vous, vous existez, vous avez une adresse et un numéro!», répondit froidement et calmement l'inspecteur qui remit une convocation au commerçant. Comme dit le poète, tous les deux ont raison dans ce monde absurde.

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